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- Lorient-PSG (1-2)
La boulette, c’est dans la chaussette
Ce dimanche, le PSG a assuré l'essentiel en gagnant à Lorient, 2-1. Mais c'est surtout l'entrée en jeu de Serge Aurier qui fait parler.
Il fallait quand même voir le regard interloqué de Gonçalo Guedes sur le banc du Moustoir. « Mais qu’est-ce qu’il fout ? » , semble se demander le jeune attaquant portugais du PSG. À ses côtés, son coéquipier Serge Aurier est en train de s’habiller. À un gros quart d’heure de la fin du match, Paris ne mène plus que 2-1 à Lorient après une réduction de l’écart signée Michaël Ciani de la tête, Thomas Meunier, touché à la cheville, doit céder sa place. Unai Emery appelle logiquement Aurier. Sauf que Sergio n’est pas vraiment disposé à entré en jeu. Le remplaçant parisien doit d’abord mettre ses chaussettes, enfiler son maillot, son short, et lacer ses chaussures. Le PSG peut souffler, ce n’était « que » les Merlus en face. Sans se montrer très convaincant, Paris a tenu son succès 2-1 et revient à trois longueurs de l’AS Monaco en tête du classement. Oui, mais la victoire est au deuxième plan : sur les réseaux sociaux, les plateaux télé, radio… le sujet numéro un, c’est la « faute professionnelle » de Serge Aurier. Que l’on retrouve même en Une de L’Équipe ( « Le moral dans les chaussettes » ), rien que ça.
moment culte, en fait aurier avait 0 sappes du match sur lui quand on lui a dit de rentrer pic.twitter.com/akdS6bXjDy
— Philippe (@philousports) 12 mars 2017
Fautif sur le but de Sergi Roberto
Depuis quelques mois, l’ancien Toulousain a plus l’occasion de poser ses fesses sur le banc que de prendre place dans le onze de son coach. C’était le cas lors de la démonstration parisienne du huitième de finale aller contre le Barça, et c’est devenu une habitude en Ligue 1, comme à Marseille par exemple, où Thomas Meunier est titulaire. Force est de constater que lorsqu’il a sa chance, Aurier ne se montre pas convaincant pour bousculer la hiérarchie établie par Unai Emery. Mercredi dernier, il a remplacé Julian Draxler à la 75e minute du match retour face au Barça. Et c’est lui qui oublie Sergi Roberto au marquage sur le but du cataclysme. Avec Thiago Silva, notamment, Aurier est cloué au pilori des coupables du Camp Nou.
Huit minutes, top chrono
De la blessure du Belge à l’arrivée d’Aurier sur le terrain du Moustoir, il se sera finalement écoulé huit minutes. Les deux acolytes Stéphane Guy et Paul Le Guen ont chronométré. Le réalisateur Jean-Jacques Amsellem a pris soin de s’attarder sur ces images – en même temps, n’importe quel prétexte est bon pour éviter un plan large du match. Interrogé à propos de son échange avec Aurier par Canal+ dans les couloirs du Mosutoir, Unai Emery a évité le sujet.
Alors, question : l’entrée d’Aurier au Moustoir aurait-elle autant fait parler si le PSG s’était qualifié en Ligue des champions ? Est-ce une faute professionnelle, vraiment ? Ou un fait de jeu baroque, certes, mais comme on en voit des dizaines chaque saison en L1 ? Le genre d’anecdote qui ferait marrer si elle était racontée dix ans plus tard sur le plateau de l’émission Le Vestiaire de SFR Sports, guère plus. « Serge est un personnage entier et plein de contradictions, qui fait des erreurs, qui tâtonne et qui se relève pour aller de l’avant » , notait Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, dans le portrait que So Foot consacre au latéral parisien ce mois-ci. À l’image de son club, en somme, capable de passer du tout au rien à trois semaines d’intervalle lors de la confrontation face au FC Barcelone en Ligue des champions. À la fin du match, Sergio était encore l’un des premiers Parisiens à se diriger vers le parcage visiteurs du Moustoir pour offrir son maillot à ses supporters. Mais cette fois-ci, histoire d’être prêt pour la prochaine fois, ce salaud a gardé son short et ses chaussettes.
Par Florian Lefèvre