- Coupe du monde 2014
- Groupe F
- Nigeria/Bosnie (1-0)
La Bosnie tombe sur la ligne verte
Malheur au vaincu, tout le monde était prévenu avant le match. Malgré tout, la Bosnie n'a rien pu faire face au Nigeria (1-0). Monstrueux en défense, les Super Eagles se reprennent et se rapprochent des huitièmes de finale. Pour la Bosnie, le Mondial, bah c'est fini.
Nigeria – Bosnie H. (1–0) P. Odemwingie (29′) pour Nigeria
Le troisième et dernier match de la journée n’était sûrement pas le plus attendu, ni le plus passionnant. Pas de frappe en pleine lucarne au buzzer, pas de final à suspense avec des contre-attaques dans tous les sens. Ni même de frères ou de cousins sur le pré. Rien de tout cela, mais une partie agréable tout de même. Surtout, une victoire du Nigeria sur la Bosnie. La victoire est précieuse car elle permet aux Super Eagles de poser une sérieuse option sur la deuxième place, synonyme d’un éventuel huitième de finale face à la France. La victoire est logique car les hommes de Stephen Keshi n’ont jamais vraiment tremblé. Impérial en défense, réaliste en attaque, le Nigeria a bien été aidé par une équipe bosnienne fade – qui n’a réussi à jouer qu’un quart d’heure – et une erreur d’arbitrage qui fera débat.
Edin Džeko pas verni
Oubliez le classique quart d’heure d’observation, les mises en place tactiques et autres longues préparations d’attaques. Les deux équipes ont une deuxième place et un huitième de finale à aller chercher. Et 90 minutes devant elles. Du coup, pas envie de tergiverser, on se jette à l’attaque dès le coup d’envoi sifflé. D’un côté, le jeu léché, tout en passes et en remises de Pjanić et sa bande. De l’autre, la puissance et la vitesse des potes de John Obi Mikel. Les clichés ont la peau dure et la Bosnie-Herzégovine a Edin Džeko. Le Mancunien transforme son premier vrai bon ballon en but après 20 minutes de jeu mais il est injustement signalé hors-jeu. Le Nigeria, quant à lui, possède Peter Odemwingie. Comme la grande perche bosnienne, l’ancien Lillois marque d’un plat du pied sur sa première action (29e). Pas de hors-jeu, ni même de faute d’Emenike sur son grand pont sur Spahić. Cette fois-ci, l’ouverture du score est bien validée malgré les protestations. Elle est logique aussi. Bien tristes face à l’Iran, les Super Eagles haussent enfin le ton et jouent en champions d’Afrique. Derrière, la double ligne verte n’est pas celle de John Coffey mais elle est infranchissable, isolant Džeko, muselant Pjanić et Misimović et obligeant les hommes de Safet Sušić à frapper de loin et échouer sur Enyeama. Devant, Emmanuel Emenike est intenable, rendant fou Emir Spahić.
Le festival Emenike
Juste avant le retour aux vestiaires, les Nigérians ont prié. Sûrement pour que leurs adversaires ne retrouvent pas ce jeu qui avait posé tant de soucis aux Argentins lors du premier match. Sûrement aussi pour qu’ils ne se remettent pas du coup pris sur la tête après l’ouverture du score. On ne le saura jamais. Intervention divine ou non, la donne ne change pas après la pause. Battus dans l’impact physique, les hommes de Safet Sušić trouvent toujours un pied, une cuisse ou une tête sur leur chemin. Pire même. Ils sont au bord de la rupture sur des déboulés d’un Emenike on fire se baladant dans la défense bosnienne comme dans son salon, puis sur des frappes d’Odemwingie et Babatunde. Le tout sur un faux rythme constant. Trop de déchet technique, de duels perdus, de centres renvoyés. Les Bosniens n’ont jamais pu inquiéter Enyeama, encore plus serein que d’habitude, même sur une ultime frappe d’Edin Džeko détournée sur son poteau. La Bosnie rentre à la maison, le Nigeria se rapproche des huitièmes. Allez, Équipe de France pour eux.
Par Thomas Porlon