- Euro 2016
- Qualifications
- Groupe B
- Bosnie/Belgique (1-1)
La Bosnie contient la Belgique
Dominatrice, la Belgique n'a pu ramener qu'un point de son déplacement en Bosnie. Mais sans la faute de main de Begović et un bon Thibaut Courtois en seconde mi-temps, celui-ci aurait même pu s'envoler.
Bosnie – Belgique : 1-1Buts : Džeko (28e) pour la Bosnie, Nainggolan (51e) pour la Belgique.
La hype est terminée. Oui, la Belgique se doit désormais d’accepter son statut : celui d’équipe à craindre, pour ses individualités, son talent intrinsèque. D’ailleurs, le quart de finale au Brésil a semblé justifier ce changement de qualificatif. Pourtant, les Diables n’ont pas terminé leur mue vers les sommets. Ce soir, la Bosnie est venue rappeler qu’Eden Hazard et les siens avaient encore du chemin à parcourir pour régulièrement écraser la concurrence. Dominatrice mais trop inefficace, douée mais parfois insolente, la Belgique a disputé un vrai match de qualifications. Un de ceux où le seul génie technique ne suffit pas à l’emporter. Menés contre le cours du jeu, les hommes du Plat Pays ont été contraints de s’en remettre à une faute de main adverse pour s’en sortir avec un petit point (1-1). Loin d’être dramatique, mais loin aussi de l’attente que cette sélection suscite.
Le dominant puni
Satisfait de la performance des siens face au punching-ball andorran (6-0), Marc Wilmots ne chamboule rien pour son déplacement en Bosnie. Tout au plus ajuste-t-il. Chadli et Mertens dehors, Hazard et Lukaku retrouvent un spot chez les Diables pour tenter de forcer le coffre conçu par Safet Sušić. Et dès les premiers instants de la rencontre, les changements semblent payants. Omniprésent, l’ancien Lillois polarise les attentions et permet à ses partenaires d’essayer les clefs. Defour d’abord, le gros Lukak’ d’une fine Madjer ensuite trouvent Begović sur leur route, avant qu’Eden ne se lance dans un rush solitaire pour le même résultat. Talentueuse, évidemment, brouillonne parfois, à l’image du début de partie difficile de Nainggolan, la Belgique sait que l’ouverture est proche. Mais à trop se contempler, les Diables se font surprendre. Jusqu’alors ectoplasmiques, Pjanić et Džeko vont sortir de leur boîte sur une action éclair. Décalé sur la gauche, le premier remet en retrait pour le second qui allume Courtois sans y mettre les formes (28e). Menant malgré la domination adverse, la Bosnie joue le match de qualification parfait : crado mais efficace. Un second qualificatif dont Begović va vite s’affranchir.
Begović, main faible
Revenue des vestiaires dans le même registre, la Belgique trouve en effet dans le portier bosnien un allié parfait. Suite à un débordement d’Alderweireld, Nainggolan balance une mine molle qui file entre les doigts du gardien de Stoke City. Clairement fautif sur l’affaire, Begović rééquilibre le tableau d’affichage, mais aussi la rencontre. La boulette réveille des Bosniens qui inquiètent Courtois par deux fois dans la foulée. Pjanić, bien repris par Kompany et Džeko, victime de l’envolée de la tige, donnent quelques sueurs froides à des Diables rouges de plus en plus timides. Mais Wilmots a quelques noms sur son banc. Grâce aux entrées de Fellaini et Mertens, les Belges contiennent l’hémorragie, mais ne parviennent plus à faire honneur à la réputation qui les entoure. Avec 4 points au compteur en 2 rencontres, le nul décroché ce soir n’est pas un affront. Mais pour se qualifier pour la première fois depuis 1984, les Belges devront faire preuve de plus d’efficacité et de caractère. Jeune pousse ne grandira qu’à ces conditions.
Par Raphael Gaftarnik