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La bonne tête de Vainqueur
Ce dimanche soir, l’OM aura besoin d’un grand William Vainqueur pour réussir à contrer le milieu de terrain parisien. Tant mieux, parce que l’ancien Nantais déçoit rarement depuis qu’il est sur la Canebière.
Le 23 octobre dernier, l’Olympique de Marseille met fin à une hémorragie de dix défaites consécutives contre le Paris Saint-Germain. Pour son premier match à la tête de l’OM, Rudi Garcia joue la sécurité avec une défense à cinq en béton armé et va chercher son match nul 0-0. Pas si mal. Sauf que dans le jeu, Marseille est catastrophique. Même si l’entraîneur phocéen avait prévu de garer le bus, nul doute qu’il s’attendait à ce que ses hommes fassent tout de même une meilleure utilisation du ballon lors des rares phases de possession. Mais non, l’OM n’y arrive pas dans les transitions et ne parvient pas à se donner de l’air. Le point du match nul tient autant du miracle que de la tactique mise en place. Ces difficultés, Marseille ne devrait pas les rencontrer autant ce dimanche soir. D’abord parce l’équipe a bien grandi depuis octobre, et surtout parce que cette fois-ci, William Vainqueur sera de la partie.
Rampe de lancement
Si le Vélodrome n’a d’yeux que pour les coups de pattes de Dimitri Payet, les dribbles de Florian Thauvin, les premiers pas de Maxime Lopez ou les buts de Bafé Gomis, le véritable homme indispensable du onze de Rudi Garcia est plus discret et se situe devant la défense. Avec William Vainqueur, l’OM a remporté douze matchs sur 24, soit 50%. Sans lui, le ratio tombe très bas avec seulement 16,5% de victoires, soit une en six matchs, contre Clermont. Des chiffres qui en disent long. Au fil des semaines, notamment depuis que Lassana Diarra est définitivement hors course, William Vainqueur a en effet pris une sacrée dimension. Dans un autre style, l’ancien Nantais a aujourd’hui un rôle tout aussi important que Lass il y a quelques mois. Véloce et costaud dans les duels, il ratisse un nombre incroyable de ballons, que ce soit par des interceptions ou dans les pieds des adversaires.
Régulateur de l’équipe, garant de l’équilibre entre la défense et l’attaque, Vainqueur ne joue pas seulement le rôle de sentinelle infranchissable. Il est également le quarterback du jeu marseillais. Doté d’une relance impeccable, toute action construite de l’OM passe par ses pieds. Un profil parfait et indispensable, sachant que ce ne sont pas Fanni, Rolando ou Dória qui vont jouer les premiers relanceurs. Et au-delà de ses qualités purement footballistiques, Vainqueur a également un rôle de cadre, de leader technique et d’expérience à jouer. Dans un milieu à trois composé de tout jeunes joueurs, André-Frank Zambo-Anguissa, Maxime Lopez et dans une moindre mesure Morgan Sanson, le joueur qui appartient toujours à la Roma fait figure de taulier. Il y a quelques semaines, Zambo expliquait « avoir beaucoup à apprendre de William, de sa vision du jeu. Il va vite, fait de bonnes passes… »
Envie de continuer
Un statut important dans l’effectif marseillais, couplé à une attitude parfaite pour plaire aux supporters. Pas avare d’efforts pour « mouiller le maillot » , Vainqueur ne cesse de clamer son amour de l’OM depuis qu’il est arrivé au club. Déjà, il déclare régulièrement qu’il souhaite de tout cœur rester sur la Canebière à la fin de son prêt. Mais surtout, malgré le fait qu’il soit né et ait grandi en région parisienne, il assure être un supporter de l’OM de la première heure. À tel point qu’il est l’un des premiers à allumer la mèche avant le classique. « À Paris, il y a beaucoup de monde qui supporte Marseille. C’est depuis que les Qataris sont arrivés que les gens commencent à dire : « Je suis supporter du PSG. »Mais à la base, il y a toujours eu des gens pour l’OM en région parisienne. Et j’en fais partie » , a-t-il raconté à Onze Mondial. Bref, William Vainqueur a tout pour devenir un « chouchou » du public marseillais : des qualités, un statut d’indispensable sur le terrain, et l’amour du club. Il ne manque plus qu’un but au Vélodrome face au PSG pour accélérer le processus.
Par Kevin Charnay