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La bombe Kostas « Mitroglycérine » débarque au Parc
A la pointe de l’attaque de l’Olympiakos ce soir, il y aura un danger à surveiller de près : Konstantinos Mitroglou, physique de buffle et stats complètement folles, avec un but par heure en moyenne depuis le début de saison. Le garçon est un vrai faiseur de miracles puisqu’il est en passe de rendre la sélection grecque sexy. Et les meilleurs clubs de Premier League sont déjà à ses pieds pour l’accueillir dès cet hiver.
Bonjour les sceptiques ! On sait que vous êtes là, vous savez. Et on connaît vos arguments. L’un d’entre eux est du genre massue : « Oh, arrêtez avec Mitroglou, le mec joue dans un championnat mineur, qu’il plante là-bas ne veut rien dire. » C’est vrai, depuis quelques saisons, la Super League grecque ne ressemble plus à grand-chose, avec l’Olympiakos qui domine outrageusement les débats et qui a permis à des mecs du calibre de Rafik Djebbour et Kevin Mirallas d’être sacrés « meilleur buteur » respectivement la saison dernière et celle d’avant. On n’a rien spécialement contre Rafik Djebbour et Kevin Mirallas, mais reconnaissons que ce ne sont pas franchement des joueurs de calibre mondial. Alors l’actuel meilleur buteur Kostas Mitroglou, simple hype surcotée qui ne réussira pas ailleurs qu’en Grèce ? Rien qu’en s’en tenant aux stats, il y a pourtant déjà de quoi s’imaginer pour lui un avenir sacrément prometteur. D’abord parce que le jeune homme de 25 piges a inscrit 14 buts depuis le début de saison en championnat pour 10 matchs seulement disputés, dont seulement 6 en entier. En moyenne, il se trouve que Mitroglou marque toutes les 53 minutes ! Ensuite parce qu’à l’échelle européenne aussi, l’attaquant de l’Olympiakos et de la Grèce se fait remarquer ces dernières semaines : d’abord par un triplé réussi en Ligue des champions début octobre à Bruxelles contre Anderlecht avec son club (pour une victoire 3-0), puis par la double performance réussie en sélection lors des barrages face à la Roumanie, avec un doublé à l’aller (pour une victoire 3-1) et le but qui assure définitivement la qualification au retour (1-1).
Avec Saviola en soutien
Dans toutes les compétitions où il est engagé, Kostas Mitroglou plante et fait gagner l’équipe. Avec lui, l’Olympiakos a des chances de se qualifier pour les 8e de finale de la C1, ce qui serait une première depuis quatre ans. Avec lui aussi, la Grèce n’est plus cette formation chiante à mourir misant tout sur la défense et la rigueur pour réussir. Le garçon est un finisseur puissant et efficace qui apporte une vraie valeur ajoutée aux 10 derrière lui, peu importe qui ils sont et leur organisation sur le terrain. Ainsi, Mitroglou s’adapte aussi bien à un schéma avec un attaquant en soutien, comme c’est le cas en club le plus souvent avec Saviola ou Dominguez, que seul en pointe avec deux attaquants de couloir, comme en sélection avec Samaras et Salpingidis. Son gabarit puissant (1,89m, 86 kg) en fait un parfait pivot harceleur des défenses adverses. Mais attention à ne pas le résumer à ce physique de déménageur : techniquement aussi, il se débrouille, avec une bonne patte gauche – son bon pied naturel – et la possibilité de tirer du droit. De la tête, des deux pieds et même à l’occasion sur coup franc, Mitroglou peut faire trembler les filets dans n’importe quelle situation.
Valeur 8 millions d’euros
Cette qualité rare de finisseur, l’international grec l’avait dès l’enfance, qu’il a passée en Allemagne, où ses parents ont émigré. Passé par le centre de formation du Borussia Mönchengladbach, Kostas était déjà doué pour empiler les buts. Doué et un peu trop conscient de l’être : volontiers arrogant et pressé de disputer des matchs en pro, il finit par agacer son club formateur, qui le laisse filer en 2007 à l’Olympiakos. Le club grec s’était laissé convaincre après un Euro U19 convaincant mais Mitroglou peine à s’intégrer les premières saisons. La faute à ce foutu caractère de soliste. Brouillé avec l’entraîneur Ernesto Valverde, Mitroglou est prêté au modeste club d’Atromitos lors de la saison 2010-2011. Là-bas, l’attaquant mûrit grâce aux bons conseils du coach Giogios Donis, né à Francfort et qui partage donc aussi cette double culture gréco-allemande. Quoique toujours un peu tête à claques et provocateur – sa marque de fabrique lorsqu’il marque : mimer un tir à la carabine, y compris en pointant les supporters adverses – Mitroglou a cette fois définitivement lancé sa carrière sur de bons rails. Déjà très bon la saison dernière mais encore barré par Djebbour, il est depuis cet été l’atout offensif numéro un de l’Olympiakos. Sûrement plus pour longtemps en revanche : de nombreux gros clubs le convoitent et aimeraient l’enrôler dès cet hiver, parmi lesquels Liverpool, Arsenal, l’Inter et Dortmund. L’affaire devrait se conclure autour de 8 millions d’euros.
Par Régis Delanoë