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La belle histoire d’Avellino

Eric Maggiori
La belle histoire d’Avellino

Ce soir, la Juventus reçoit Avellino en huitièmes de finale de Coupe d’Italie. Aujourd’hui en Serie B, le club de Campanie n’a pas toujours eu la vie facile. Retour plus de trente ans en arrière, lorsqu’un terrible tremblement de terre est venu chambouler le quotidien de ce club.

On connaît déjà le résultat du match de ce soir. La Juventus va aisément se qualifier au Juventus Stadium, en éliminant cette sympathique équipe d’Avellino de la Coupe d’Italie. Avellino, un club qui évolue depuis cette année en Serie B, après des années et des années à galérer dans les méandres du football italien. Pourtant, cette équipe, dont le logo est un loup qui pourrait très bien être le binôme de la louve de la Roma, n’a pas toujours été une équipe qui se bat pour ne pas descendre en troisième division. Dans les années 80, Avellino était une valeur sûre de la Serie A. De 1978 à 1988, les Biancoverdi ont enchaîné dix saisons de suite parmi l’élite, avant de redescendre et de sombrer, jusqu’à être déclarés en faillite le 11 février 2011. Puis la refondation, puis la remontée. Mais ça, c’est l’histoire récente. Revenons-en à la fin des années 70. Après 66 années d’existence, l’Avellino Calcio est promu pour la première fois en Serie A au terme de la saison 1977-78. Le début d’une aventure qui va donc durer dix ans, et qui va connaître son aspect le plus marquant en 1980-81.

Cinq points de pénalité

La fin des années 70, en Italie, est marquée par un événement majeur. Le scandale Totonero. La saison 1980-81 est d’ailleurs une saison un peu particulière puisque, sur la ligne de départ, on ne retrouve ni le Milan AC ni la Lazio, tous deux relégués administrativement en Serie B suite à cette affaire de paris et de matchs truqués. Certains clubs s’en sont mieux tirés, mais doivent tout de même débuter la saison avec une pénalisation. C’est le cas d’Avellino, à cause de l’implication dans le scandale de plusieurs joueurs : Stefano Pellegrini (suspension de six ans pour lui, la sentence la plus lourde de l’intégralité du Totonero), Franco Cordova (un an et demi) et Claudio Pellegrini, finalement absous. Les Lupi débutent la saison 1980-81 avec cinq points de pénalité, ce qui, à l’époque, représentait un sacré gouffre, puisque la victoire ne valait que deux points. Se maintenir parmi l’élite semble donc une mission quasi impossible pour ce club qui, mine de rien, n’en était alors qu’à sa troisième saison en première division. Et qui comptait dans son effectif des jeunes joueurs encore inconnus : Stefano Tacconi, Andrea Carnevale, Juary ou encore Benianimo Vignola.

Pourtant, le 14 septembre 1980, lors de la première journée de Serie A, Avellino réussit son premier coup. Les joueurs de Luis Vinicio, ancien coach brésilien du Napoli et de la Lazio, s’imposent 2-1 à Brescia. Un succès qui va donner de l’enthousiasme à tout le monde pour la suite de la saison. Le 19 octobre, au terme de la cinquième journée et du match nul 0-0 sur la pelouse du Torino, Avellino passe enfin au-dessus du zéro. La saison peut véritablement se lancer. Commence alors une course folle vers le maintien, avec les autres clubs qui avaient déjà pris pas mal d’avance. Mais le vrai tournant de la saison va avoir lieu le 23 novembre 1980. C’est un dimanche. Une journée ordinaire de Serie A, a priori. Ce jour-là, Avellino s’impose 4-2 face à Ascoli. Cela aurait pu être une journée de célébration et d’allégresse. Mais à 19h34, quelques heures après le match, un terrible tremblement de terre va venir bouleverser le quotidien des joueurs, de toute une région et de tout un pays.

« Quelle belle victoire contre Ascoli »

Il est donc 19h34 lorsqu’un séisme de magnitude 6,9 sur l’échelle de Richter frappe toute la zone de la Campanie centrale et la Basilicate centre-septentrionale. Une zone qui fait plus de 17 000 km2. La secousse dure 90 secondes. Une éternité. Et elle va ravager toute la région. Le bilan est tout simplement dramatique : 280 000 sans abri, 8850 blessés et 2735 morts. Il s’agit là du tremblement de terre le plus meurtrier en Italie depuis celui de 1915, dans les Abruzzes. La ville d’Avellino est donc touchée. Salvatore Di Somma, défenseur et capitaine de l’équipe, se trouvait sur place lorsque la tragédie a eu lieu. Il se souvient encore de l’atmosphère qui régnait. « C’était une situation dramatique. Il y avait des morts qui gisaient sur le sol, des gens qui tentaient de sortir des personnes de leur famille des décombres. Et il y a une chose que je n’oublierai jamais. Une vieille dame, sur la piazza Libertà, était en train de pleurer ceux qu’elle venait de perdre. Je me suis approché, elle m’a reconnu, et elle m’a dit : « Salvatore, c’est terrible ce qu’il vient de se passer… Mais quelle belle victoire nous avons obtenu contre Ascoli. » À ce moment-là, j’ai compris ce que l’équipe allait représenter lors des mois suivants » raconte-t-il.

Effectivement, Salvatore Di Somma ne se trompe pas. Dans une ville et une région dévastées par le séisme, l’équipe de foot d’Avellino va devenir le rayon de soleil. Celle à qui se raccrocher pour garder le sourire. Les joueurs se sentent alors porteurs d’une mission. Et ils vont se transcender. Entre le 28 décembre et le 1er février, la petite équipe réussit des performances incroyables, avec des matchs nuls obtenus à domicile contre la Juventus, et sur les pelouses de l’Inter et de la Roma. Le maintien devient de moins en moins un mirage après le succès 3-0 face au Torino lors de la 18e journée. Le 24 mai, on joue la dernière journée et la situation est dingue. Perugia et la Pistoiese sont déjà relégués. Il reste une place dans le wagon qui mène à la Serie B. Une place que peuvent encore mathématiquement occuper… six équipes ! Or, la tâche d’Avellino semble impossible, puisque les joueurs de Vinicio reçoivent la Roma, deuxième du classement à un point du leader, la Juventus. Et pourtant, Avellino va le faire. Grâce à un but de Massimo Venturini resté gravé dans l’histoire, le club réussit à obtenir le nul, 1-1, contre la Roma. Grâce à ce petit point, Avellino obtient son maintien en Serie A, provoquant des scènes de liesse dans une ville encore ravagée par le séisme. « Ce jour-là, nous avons gagné le Scudetto » , se rappelle Di Somma. 32 ans après, Avellino va s’offrir un nouveau moment de gloire et de fierté, avec ce déplacement au Juventus Stadium. L’occasion, aussi, de se remémorer cette formation héroïque, devenue, dans l’imaginaire commun, le symbole de la renaissance d’une ville.

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