- Coupe du monde 2014
- Groupe H
- Corée du Sud/Belgique (0-1)
La Belgique en gestionnaire face à la Corée
Même en infériorité numérique, la Belgique gagne (1-0). Avec une équipe largement remaniée et réduite à dix dès la 44e minute, la sélection belge n'a toutefois jamais tremblé, même si elle a encore échoué à séduire.
Corée du Sud – Belgique (0–1) J. Vertonghen (77′) pour Belgique.
Pour son premier Mondial depuis 2002, la Belgique a déjà répondu aux attentes placées en elle. Trois matchs, trois victoires, la meilleure première phase de l’histoire des Diables rouges. Que demande le peuple ? Peut-être un plus de jeu… Lors de Belgique-Russie, les fan brésiliens, ennuyés par ce duel heurté, avaient même commencé à chambrer en chantant qu’il s’agissait d’un match « de deuxième division » ( « ao, ao , ao, segunda divisao » ). Cette fois, avec une équipe largement remaniée – seuls quatre éléments alignés face à la Russie se trouvaient dans le onze de départ belge (Van Buyten, Mertens, Fellaini, et Courtois) – le Plat Pays a une nouvelle fois gagné, mais sans convaincre, malgré la présence sur le terrain de la petite bombe, Adnan Januzaj, trop souvent snobé par certains de ses partenaires, à moins qu’il ne s’agisse simplement d’un manque d’automatisme.
45 minutes pour deux buts
Malgré toutes ses limites, la Corée du Sud y a cru à partir de la 44e minute. Les Asiatiques n’ouvrent alors pas le score mais voient Steven Defour s’essuyer bêtement les crampons sur un tibia asiatique. Expulsé, le milieu de Porto pénalise alors son équipe, qui semblait toutefois mis hors de danger de perdre sa première place alors que les Russes menaient face à l’Algérie. En supériorité numérique, la Corée disposait de quarante-cinq minutes pour inscrire deux buts et peut-être revenir à hauteur de la Russie. Mais c’était déjà trop demander à une équipe dont l’un des seuls buts inscrits dans la compétition devait beaucoup aux gants en peau de pêche d’Akinfeev. Si la Belgique a peiné à faire communiquer son milieu avec ses attaquants, la Corée bute sur la même difficulté depuis le début de la compétition : non pas de s’approcher de la surface, mais d’y pénétrer, ou de voir un joueur prendre ses responsabilités au lieu de constamment chercher un coéquipier mieux placé. Le sélectionneur coréen a d’ailleurs sans doute décidé pour cette raison de se passer de l’ex-MU, Chuyoung Park, pour planter dans la surface, Kim Shinwook, attaquant du Ulsan Hyundai FC dont le mètre quatre vingt-seize en impose.
En attendant les USA
Coup sur coup, la Corée du Sud s’est d’ailleurs trouvée toute proche d’ouvrir le score alors que le match se jouait encore à onze contre onze. À la 29e minute, Sungyueng Ki voit sa frappe à l’entrée de la surface repoussée par Courtois, avant que sur le corner consécutif à cette alerte, Defour repousse sur sa ligne un ballon destiné à faire trembler les filets. Côté belge, tout suspense aurait pu être tué dans l’œuf si Mertens, seul aux six mètres, n’avait pas envoyé son plat du pied dans le ciel (24e). Avec Mirallas en pointe, alors qu’Origi était attendu après son entrée décisive face à la Russie, les Diables rouges ont peiné à se montrer dangereux. Origi fera finalement son apparition à l’heure de jeu, quand il remplace Januzaj, tandis qu’un Mertens peu percutant, est relayé par Chadli. Étincelant dès ses premières prises de balle, Origi contribuera grandement à l’ouverture du score (78e) d’une frappe placée depuis l’entrée de la surface et renvoyée par le gardien coréen dans les pieds du défenseur central, Jan Vertonghen, le buteur du soir. Plus rien ne sera marqué. Solide, la jeune Belgique a rempli son contrat. En huitièmes de finale, elle rencontrera les USA, et séduira enfin ?
Par Thomas Goubin, à São Paulo