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La Belgique déjà en mode Euro

Par Martin Grimberghs, à Bruxelles
La Belgique déjà en mode Euro

Boonen et Gilbert démodé, Clijsters et Henin définitivement enterrée, aujourd'hui c'est grâce au foot que la Belgique du sport peut encore s'extasier devant sa télé. On ne sait pas encore si le buzz belge survivra à sa génération d'exception, mais ce que l'on sait, c'est que l'Euro 2016 est déjà le plus grand objectif de ces encombrants voisins.

Ce soir, la Belgique va donc revenir, pour de vrai, aux affaires. Avec un match piège à Zenica, en Bosnie-Herzégovine, mais surtout avec une équipe désireuse de franchir quatre à quatre les marches menant à l’Euro 2016. Parce que les choses ont bien changé depuis deux ans et demi en Belgique. Depuis l’intronisation de Marc Wilmots à la tête des Diables rouges en mai 2012, la Belgique s’est même mise à gagner des matchs. Beaucoup de matchs même. Au point d’être aujourd’hui cinquième mondial. Une évolution statistique aussi soudaine ne pouvait avoir qu’une conséquence : en 2014 le supporter belge est devenu chauvin.

Ainsi, vendredi dernier, en marge de l’affrontement contre Andorre, la question n’était pas de savoir si les Diables allait parvenir à franchir le triple rideau défensif forcément mis en place par une sélection occupant la 203e position au classement FIFA, mais à combien de reprises le gardien andorran allait devoir se retourner. Une question somme toute logique pour des nations rompues depuis belle lurette à l’exercice d’un chauvinisme exacerbé. Une vraie révolution pour une équipe belge plus habituée, ces dernières années, à se raconter ses dernières désillusions sur la scène internationale qu’à pavoiser devant plus faible que soi. Signe que les temps ont changé, la Belgique a bel et bien écrasé Andorre (6-0), mais n’a pas fêté outre-mesure son premier succès dans le groupe B. Non, en Belgique, désormais, on attend presque patiemment d’être dans deux ans. À l’Euro.

Génération Z

La dernière sélection de Marc Wilmots début octobre est venue le rappeler, la Belgique dispose bel et bien d’un réservoir de jeunes talents impressionnants. Et ne cherchez pas à comprendre pourquoi, vous ne trouverez personne au Royaume pour vous l’expliquer. C’est donc ce qu’on appelle une bénédiction. Un don du ciel qui fait qu’aujourd’hui la nouvelle hype de la Serie A s’appelle Radja Nainggolan, que, chez les Espoirs, des Lukaku croisent des Hazard, et qu’une équipe comme Anderlecht compte sur un certain Youri Tielemans, un gamin né en 1997, pour faire briller son milieu de terrain en Ligue des champions. Un concours de circonstances magique qui amène la Belgique à ne plus vraiment savoir comment elle s’appelle. C’est ce qui explique aussi que de temps en temps 50 000 supporters acceptent de s’affranchir des 30 euros (minimum requis) pour aller voir s’éclater ses nouvelles coqueluches contre la Principauté d’Andorre. Il faut dire que la conjoncture de talents concentrés sur un espace-temps aussi réduit, la Belgique commence à connaître. Et sait en profiter. On se souvient ainsi que pendant une petite dizaine d’années, le Royaume s’était pris de passion pour un sport qui ne l’avait jusque-là que très peu mobilisé : le tennis féminin. Avec en tête d’affiche les deux meilleures joueuses du monde qu’étaient alors Justine Henin et Kim Clijsters. Forcément, ça aide.

Dix ans plus tard, place au foot. Plus démocratique (quoique), donc forcément plus rassembleur. Le Belge découvre la victoire, s’emballe, picole et se (re)met à croire que tout est possible. Pire, que, cette fois-ci, cela pourrait durer. Et on ne peut pas encore leur donner tort. Car quand la France du foot découvrait sous Domenech sa génération 1987 censée suppléer celles de Zidane, la Belgique découvre aujourd’hui celle de 1995. Difficile de dire à ce stade si les procréations d’il y a 19 ans devront faire face au même constat d’échec que leurs aînés français, mais une observation tout de même. Révélation du dernier Mondial dans les rangs noir-jaune-rouge, Divock Origi appartient désormais à Liverpool, se forme à Lille, mais cartonne déjà avec les Diables ; éclaircie dans la grisaille mancunienne l’an dernier, Adnan Januzaj prend aujourd’hui le temps d’apprendre au contact de Falcao, Di María, RVP et Ronney. Encore mieux : aujourd’hui en Belgique, quand un mec du calibre de Daniel Van Buyten prend sa retraite, un jeune éphèbe de vingt ans son cadet vient directement sonner à la porte pour lui succéder. Son nom, Jason Denayer. Jeune produit de l’écolage Jean-Marc Guillou, il est actuellement prêté par Manchester City au Celtic Glasgow. Pas encore de garanties, mais un ensemble de petites certitudes qui, au Plat Pays, font sourire. Non, un Carl Hoefkens ne remplacera plus jamais un Jacky Peeters.

Road to France

Dès lors, en Belgique, on y croit. On se prend à rêver de faire mieux qu’un quart de finale au Mondial, et on se dit surtout que pour la première fois depuis 1984, la Belgique va enfin se qualifier pour un Euro. Trente ans après l’Euro platinien en France, les Diables en ont en fait l’obligation. La manière utilisée pour rallier le court chemin qui mènera à l’Hexagone en juin 2016 n’importera que peu. Les Unes déployées par la presse belge au lendemain du large succès des Diables contre Andorre en attestent. « Une avalanche de buts avant d’envisager la Bosnie » titrait notamment le journal Le Soir. Une confirmation qu’en deux ans, la Belgique a appris la patience, a compris au Brésil que gagner voulait aussi parfois dire souffrir, et qu’une victoire n’était pas forcément l’apologie du football champagne.

Apôtre de ce football rude, mais efficace, Marc Wilmots symbolise mieux que quiconque cette Belgique ultra douée, mais qui peut aussi gagner à sa manière. Lui, attaquant plus bourrin qu’esthète, a semblé surprendre beaucoup de monde l’été dernier en faisant découvrir à la planète foot ses Diables rouges. Un projet de jeu pas toujours très clair, mais des résultats rudement efficaces au final. De quoi gaver de certitudes le principal intéressé, comme il l’affirmait quelques heures seulement après l’élimination de la Belgique contre l’Argentine au Brésil : « Cette génération a le devoir de voir plus loin, d’être ambitieuse. L’ambition, c’est d’arriver dans les quatre derniers au championnat d’Europe. Si on peut accrocher une demi-finale, puis à partir de là ce sera encore les détails… Cela doit être l’objectif avec cette génération-là. Tout en étant réaliste. Je suis réaliste, je sais que cela peut aller très vite. »

Des Belges sans peur

Tout peut en effet aller très vite en football. Les Diables en sont bien conscients. La meilleure preuve était peut-être à trouver du côté des supporters belges rassemblés en nombre vendredi dernier dans les bistrots de la capitale. Si l’enthousiasme populaire né en même temps que les premiers succès enregistrés par la bande à Wilmots est manifestement encore loin de se démentir, il fallait néanmoins chercher pour trouver des âmes aussi festives que deux ans plus tôt à pareille époque. Le supporter belge n’est pas encore blasé par la victoire, loin de là. Mais il n’est aujourd’hui plus près à se satisfaire de succès contre des faire-valoir du foot mondial. La Belgique est maintenant dans l’attente.

Capitaine de ce navire plein d’enthousiasme, Vincent Kompany en est aussi la parfaite illustration, comme le prouvait son argumentaire brésilien : « Je vis dans ce groupe tous les jours et je peux vous dire qu’il est très ambitieux. Par exemple, ici au Brésil, on n’a jamais pensé que cela allait s’arrêter à ce quart de finale contre l’Argentine. Pendant les quatre jours qui ont précédé le match, on était sûrs qu’on allait les battre… On a toujours visé la finale. Parfois cela réussit, parfois pas. Mais cela vous donne une idée de l’état d’esprit de ce groupe. On est peut-être jeunes et insouciants… ou inconscients, mais c’est comme cela. Alors si vous parlez de 2016, vous devinez ce que l’équipe pense. Cela a été beau cette période et on aimerait la revivre. » En attendant de savoir où s’arrêtera la folie Belgique, il faudra que les Diables aillent en découdre avec la Bosnie ce soir à Zenica. Il y a cinq ans, tout le monde aurait parlé d’enfer en évoquant le petit stade de 15 000 personnes situé à quelque 70 kilomètres de Sarajevo. Ce soir, les Belges s’y rendront sans peur. Presque en sifflotant. Une vraie folie.

Par Martin Grimberghs, à Bruxelles

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