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La Belgique croque l’Algérie sur la fin

Par Léo Ruiz, à Belo Horizonte
4 minutes
La Belgique croque l’Algérie sur la fin

Menée et perturbée par l'Algérie pendant une bonne partie de la rencontre, la Belgique a trouvé les ressources nécessaires (sur le banc) pour renverser la situation et décrocher une victoire indispensable pour la confiance.

BelgiqueAlgérie (21) M. Fellaini (71′), D. Mertens (79′) pour Belgique , S. Feghouli (24′) pour Algérie.

Pendant longtemps, on a cru à du grand classique : le bel outsider qui plaît à tout le monde et qui se fait dessus au moment de passer aux choses sérieuses, la compétition. Menée par une Algérie vaillante, mais largement inférieure, à la suite d’un pénalty obtenu et transformé par Sofiane Feghouli peu avant la demi-heure de jeu (le premier but des Fennecs en Coupe du monde depuis 1986), la Belgique a eu besoin de 70 minutes de jeu pour se détendre et montrer sa meilleure version. Une tête sous la barre de Fellaini, sur le banc au coup d’envoi, a soudainement fait des Diables rouges la promesse attendue. Une équipe joueuse, talentueuse, déséquilibrante. Mertens, lui aussi sorti du banc, s’est chargé du coup fatal, sur un service parfait d’un Hazard déjà en grande forme. Ça a mis du temps, mais la Belgique a évité le faux départ et assumé son statut : celui du favori du groupe. En attendant éventuellement mieux.

Morts de faim vs morts de trouille

Sourires, bonne ambiance, grand soleil et bières fraîches autour du Mineirão. À l’intérieur, une heure avant le coup d’envoi, c’est 90% vide. Le 10%, c’est le kop algérien, en avance et chaud bouillant pour l’entrée dans la compétition de leurs Fennecs. Drapeaux, tambours, sifflets, « one, two, three » , communion avec les joueurs : ça chauffe l’enceinte et ça fait plaisir. C’est autre chose que les footix brésiliens qui n’ovationnent qu’Eden Hazard à l’annonce des équipes. Pourtant, rien que le banc belge envoie le pâté : Fellaini, Mertens, Januzaj, Defour. Les Diables rouges ont l’avantage du papier, les Fennecs celui des tribunes.

Galvanisés, les Algériens entrent mieux dans leur match. Hazard tente bien d’allumer quelques brèches sur son aile gauche, mais l’ancien Lillois se fait bouger physiquement par ce bon vieux Mehdi Mostefa. La fougue adverse passée, la Belgique prend sans soucis le contrôle du ballon et du camp algérien. La bande à Vahid ne sort plus un ballon proprement, mais s’offre la première « occasion » du match, un contre de Soudani, l’attaquant du Dinamo Zagreb. Comme un avertissement. Car la deuxième sortie est la bonne : centre de Ghoulam, Feghouli est accroché par Vertonghen, c’est péno. Que l’ancien du GF transforme sereinement (25e). Nettement supérieure techniquement (66% de possession), la Belgique est apathique. Mollassonne. Bridée. Crispée. Et imprécise, à l’image de De Bruyne, maladroit dans tout ce qu’il entreprend. Hazard se révolte, mais il est beaucoup trop seul.

Le banc comme second souffle

Drôles de scènes au Mineirão. Dès la demi-heure de jeu, il y a plus de supporters qui se baladent dans les tribunes que d’assis devant le match. La coupe, ça va cinq minutes, mais rien ne vaut un coca et des chips hors de prix. Forcémment mécontent de la tournure des événements, Wilmots lance Mertens à la place de Chadli. Et ça va mieux. Le Napolitain met le boxon à droite et la Belgique devient enfin menaçante sur les deux ailes. Les deux lutins rouges sont bien aidés par Witsel, pas loin de profiter d’une sortie foireuse de M’Bolhi. L’heure de jeu approche quand les fans de l’Atlético Mineiro tentent de prendre le contrôle de l’ambiance, sans trop de réussite.

Tant bien que mal, l’Algérie résiste. Feghouli, le meilleur Fennec, continue à pourrir l’après-midi de Vertonghen. Wilmots s’impatiente et fait entrer ses jokers : le jeune Origi en pointe et Fellaini au milieu. Et ça pousse. Derrière le but de M’Bolhi, le public rouge et jaune s’y met. Lancé plein axe, Origi passe la seconde, grille la charnière algérienne, mais bute sur le portier du CSKA Sofia. La délivrance viendra du côté gauche. De Bruyne dépose enfin un centre exploitable sur la moumoute de Fellaini (70e), et tout le peuple rouge respire. La machine est enclenchée et la Belgique est inarrêtable. Hazard remonte le terrain à toute vitesse et sert Martens juste quand il le faut, pour le but de la victoire (80e). Libérés, les Belges attaquent dans tous les sens, osent, font le spectacle. L’Algérie prend la foudre. Il n’y aura pas de première victoire mondialiste depuis 1982. Même pas un petit point. Mais dans un groupe ouvert, rien n’est terminé pour les Fennecs d’Halilhodžić.

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