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La BBC, un an après les faits
Monstrueuse l'an dernier face à Schalke 04, la triplette Benzema-Bale-Ronaldo semble moins en évidence depuis début 2015. Une impression que ne confirme pas les statistiques, mais bien quelques anciens Merengues. État des lieux.
La Veltins-Arena est encore en place. Malgré le séisme de la saison passée et des fondations qui ont tremblé, l’antre de Schalke 04 accueille une nouvelle fois le Real Madrid. Des Madridistas qui, pour le huitième de finale aller de la dernière édition de Ligue des champions, avaient donc claqué un set aux Allemands. Un 6-1 qui s’était dessiné grâce à des doublés de tous les membres de la BBC. Alors que Casillas juge que « ce serait une erreur de penser que nous pouvons répéter tel exploit » , Carlo Ancelotti souhaite juste que le retour au beau jeu « pour récupérer la motivation » . Dans les faits, la situation arithmétique de ce Real Madrid est pourtant meilleure que celle de l’an dernier. À la même époque, les Merengues ne pointaient pas en tête de la Liga et n’avaient pas réussi une phase de poules de C1 parfaite. Aujourd’hui, oui. « Le Real Madrid et Ancelotti abordent la Ligue des champions avec beaucoup de doutes » , tranche un Radomir Antić qui, aujourd’hui entraîneur en Chine, voit ses propos illustrés par la forme du trio offensif madrilène.
La BBC, des statistiques égales
Samedi, le Santiago-Bernabéu a réussi l’exploit de siffler son actuel seigneur. Cristiano Ronaldo, coupable d’avoir soufflé ses trente bougies malgré la fessée encaissée au Vicente-Calderón, n’a rien réussi, une virgule et un service pour Benzema mis à part. En soi, rien de plus que l’illustration de la zone de turbulences traversée par la Casa Blanca. « En terme de sensations et de résultats, la première partie d’exercice a été excellente. Actuellement, le Real n’est pas dans son meilleur état de forme, rappelle Alfonso Pérez, joueur merengue de 1990 à 1995. Tout cela s’est traduit lors du dernier derby de Madrid. Mais c’est un moment délicat que connaissent toutes les équipes. » En bas de la montagne russe, le Real n’effraie plus. Et ce, alors que s’ouvre le chapitre le plus important de la saison. Sa triplette estampillée BBC réussit pourtant un exercice conforme au précédent. Pour les amoureux des chiffres, Ronaldo garde sa cadence de 1,1 but par match, tandis que Bale (0,5 but/match la saison passée, 0,44 aujourd’hui) et Benzema (0,46 la saison passée, 0,47 aujourd’hui) conservent le même cap.
« Le rendement des joueurs offensifs va souvent de pair avec celui du collectif, évoque Martín Vázquez, membre de l’illustre Quinta del Buitre. Je crois que le 4-4-2 ou le 4-3-3 n’est pas quelque chose d’important avec des joueurs de cette qualité. Quand les joueurs s’impliquent pour défendre, ils seront tranchants devant. » Depuis la reprise et un Mondial des clubs remporté, la forme des trois ouailles offensives est bien quelconque. « Gareth Bale réussit une très bonne saison dans le jeu. Certes, il est peu en réussite face aux buts, mais c’est sans doute le joueur qui se crée le plus d’opportunités, explique Alfonso Pérez. Pour Ronaldo, trois matchs sans marquer, c’est une éternité. Mais en Ligue des champions, Cristiano, c’est une autre histoire. » A contrario, Karim Benzema trouve, lui, grâce aux yeux de Radomir Antić : « Je continue de penser qu’il est en train de faire sa meilleure saison depuis son arrivée au Real. Il est un titulaire indiscutable, il a enfin cette tranquillité dont ont besoin tous les grands attaquants. »
Antić : « Ancelotti a dû évoluer avec Isco »
Depuis la saison passée, le Real Madrid a bien opéré sa mue tactique. Un changement plus obligatoire que volontaire. Avec les pertes de Di María et de Xabi Alonso, Carlo Ancelotti a dû réinventer son milieu de terrain. « Depuis la longue blessure de Modrić et l’arrivée dans le XI d’Isco, qui est devenu un joueur très important au Real Madrid, Ancelotti a dû évoluer une nouvelle fois, enchaîne Radomir Antić, ancien coach merengue. Isco démontre que son talent peut très bien se mettre au service d’une continuité dans son jeu. Il ne se limite plus à des exploits techniques. » Surtout, son entrée dans le XI couplée aux arrivées de James et Kroos offre au Real Madrid un visage plus en toque qu’en contres fulgurants. Avec moins d’espaces et plus de possession, « le Real Madrid a pourtant battu son record de matchs remportés consécutivement » : « De fait, nous ne pouvons pas juger le Real sur ces deux, trois derniers matchs. Ou en tout cas, nous ne devons pas l’enterrer trop tôt » . Schalke 04 et son 6-1 dans la musette ne le savent que trop bien.
Par Robin Delorme, à Madrid