- Coupe de France
- 8es
- FBBP-OM (0-9)
La bande à Rudi
Démonstration de force à Marcel-Verchère mardi soir : Kostas Mitroglou a inscrit un triplé, Lucas Ocampos aussi et, au bout, l'OM s'est donc largement imposé (9-0). Une preuve ultime qu'au-delà des résultats, c'est une bande de potes qu'a à sa disposition Rudi Garcia cette saison.
« Quand je reçois le ballon, je le vois tout de suite. Il était évident que lui donner ce ballon allait lui faire du bien. On a besoin de tout le monde. Marquer est une bonne chose pour sa confiance personnelle. La célébration de l’équipe montre qu’il est important pour nous. Moi ou un autre, on aurait tous fait pareil en le voyant seul. » En zone mixte vendredi soir, Dimitri Payet a profité du nettoyage du bordel foutu au Vélodrome face à Metz (6-3) pour glisser une énième caresse à Kostas Mitroglou, en grande difficulté à l’OM depuis son arrivée, avec seulement deux petits buts en Ligue 1. Quelques minutes plus tôt, le capitaine de Marseille s’était retrouvé seul face au gardien messin, mais avait préféré décaler l’attaquant grec pour qu’il n’ait plus qu’à la pousser au fond d’un but laissé vide. Et, apparemment, quatre jours plus tard, ce petit geste a bel et bien permis à Mitroglou d’enfin se mettre sur les bons rails.
Des attitudes qui parlent
Mardi soir, à Bourg-en-Bresse, où l’OM a avalé son huitième de finale de Coupe de France (9-0), l’ancien buteur de l’Olympiakos a d’abord commencé par offrir un but à Lucas Ocampos, comme s’il savait déjà qu’il aurait l’occasion de marquer plus tard. Bien vu, le voilà qui s’offre un triplé lors de la démonstration des siens, avec deux têtes (sur des centres parfaits de Bouna Sarr et Yusuf Sari) et un petit rush plein fer. Même dans le jeu, le Grec s’est montré plus concerné, plus alerte, plus utile surtout. Certes, ce n’est « que » Bourg-Péronnas. Mais lorsqu’on se souvient comme il avait traîné son spleen face à Épinal au tour précédent, il est impossible de nier les progrès de Mitroglou, et pourquoi pas les espoirs qu’il peut susciter pour la suite de la saison. Mais ce n’est pas tant le réveil de Mitroglou qui impressionne du côté de Marseille. C’est l’état d’esprit général des hommes de Rudi Garcia.
Sur la majorité des buts marseillais mardi soir, il est facile de repérer une réelle envie de s’offrir des buts les uns aux autres. À l’image du cadeau de Payet à Mitroglou contre Metz, il y a eu ceux de l’international grec, de Lopez et de Payet pour Ocampos, et ceux de Sarr et Sari pour l’ancien sniper de Benfica. Et puis, sur le premier but du Mitroglou, Dimitri Payet vient encore le féliciter chaleureusement, comme pour le tirer vers le haut. Et ces scènes de joie se répètent inlassablement sur chacun des neuf buts. Une soif de tout écraser qui fait écho à la réaction des fortes têtes de l’effectif marseillais il y a quatre jours. Contre Metz, Luiz Gustavo, Adil Rami et Rolando avaient pesté après le mauvais dernier quart d’heure de leurs coéquipiers, coupables de déconcentration (trois buts encaissés pour une victoire 6-3). Message reçu.
Nés dans l’adversité
Le groupe vit bien. C’est peut-être l’une des expressions les plus galvaudées dans le monde du foot, mais elle semble coller parfaitement à la formation marseillaise. En difficulté en début de saison, l’OM a fait le dos rond et a pris un maximum de points, même lorsque le fonds de jeu n’était pas là. Depuis, Marseille ne cesse de monter en puissance et de prendre confiance. D’abord solides, les hommes de Rudi Garcia sont maintenant aussi convaincants dans le jeu, tout en gardant les valeurs de solidarité acquises dans l’adversité. Face aux grosses individualités lyonnaises et monégasques, Marseille est peut-être l’équipe la moins talentueuse dans le mini-championnat pour la deuxième place. Mais c’est certainement l’équipe la plus forte collectivement.
Par Kevin Charnay