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La 16e journée vue par Alain Traoré
« Le bombardier breton », « la praline burkinabaise », etc. Depuis son début de saison fracassant, Alain Traoré croule sous les surnoms. Mais le milieu de terrain voudrait qu'on ne le réduise pas qu'à une frappe de mule. En attendant, il livre son analyse sur la 16e journée de Ligue 1.
Sacrée victoire au Vel’ ce dimanche. C’est le rouge de Charles Kaboré qui change vraiment tout ?Non, c’est notre discipline tactique qui les a dérangés. Même à onze contre onze, on contrôlait le match. Nos contres les ont fait douter. Ils étaient sans solution. Le penalty est évidemment bienvenu. Il est indiscutable et le deuxième jaune est logique. Mais paradoxalement, on savait qu’en supériorité numérique, ça serait peut-être plus complexe. On a continué à jouer notre football : conservation de balle en faisant courir l’adversaire. C’est le deuxième but, en début de la deuxième mi-temps, qui nous a fait beaucoup de bien. C’est ça qui les plombe.
Deuxième succès de suite pour Lorient après un mois et demi d’horreur (aucun succès entre le 22 septembre et le 16 novembre, ndlr). Avez-vous eu peur de ne pas vous en sortir ?On s’est souvenu de nos qualités, de notre bon début de saison, de la valeur du groupe. Le coach nous a demandé de retrouver les bases qui ont fait de nous une équipe compétitive. Notre dangerosité vient de nos fondamentaux. On a réussi à travailler dans la sérénité. Loin de la pression médiatique (rires). Ce qu’il ne faut pas oublier non plus, c’est que notre période de doutes coïncidait avec nos nombreux blessés. Le coach a dû jongler pour combler les absences. C’était compliqué. Mais sans faire de bruit, on est revenus !
Ce lundi, vous êtes huitièmes. Où peut-on vous attendre d’ici cinq mois ?Plus vite on prend les points pour le maintien, plus vite on peut penser à autre chose. Pour l’instant, on est bien. Le plus important pour nous, c’est d’être objectif et de garder la tête sur les épaules. Il nous faut rester solidaires, costauds, bosser pour réaliser la meilleure saison.
La Ligue 1 a découvert ta qualité de frappe cet été. Tu effectues un travail particulier ou ton coup de latte a toujours été exceptionnel ?Beaucoup se focalisent sur ma puissance de tir. Ils oublient mon activité au milieu, ma vision et l’organisation du jeu. Je ne suis pas qu’une grosse frappe ! (rires) Ça fait partie intégrante de mon jeu, de mon foot. Je ne le travaille pas.
Le plus beau pion de la saison pourrait se jouer entre toi et Romain Alessandrini du Stade rennais. Un petit objectif sympatoche à décrocher ?Pas vraiment. On est presque à la trêve, mais le championnat est encore long. Je vais partir disputer la Coupe d’Afrique (des Nations, en Afrique du Sud du 19 janvier au 10 février 2013,ndlr). Je n’oublie pas que j’ai eu des moments difficiles, avec plusieurs blessures. Je reviens doucement à mon top niveau. Mon match à Marseille était bon, j’espère continuer.
Tu as passé six piges à Auxerre. Un petit mot pour tes potes restés en Bourgogne ?Ils ont perdu beaucoup de jeunes joueurs. J’espère juste que leurs ajustements (l’AJA a nommé cette semaine Bernard Casoni comme coach, en remplacement de Jean-Guy Walemme, ndlr) porteront leurs fruits et qu’ils retrouveront le chemin du succès.
Il reste à Lorient trois matchs en 2012 : deux à domicile (Sochaux et Reims) plus un déplacement à Saint-Étienne. Un bonne gestion pourrait apporter 7 points importants.Bien sûr que c’est un calendrier intéressant, très intéressant. Mais il ne faut pas jouer les matchs à l’avance. Il ne faut pas oublier qu’on revient d’une période très délicate et ne pas se laisser endormir par la victoire à Marseille. Si on fait de bons résultats pour ces trois derniers matchs, ça peut devenir alléchant.
Qui est ton joueur de la journée ?Jérémie Aliadière a été le meilleur, il a fait un gros match contre l’OM. Vraiment, ce n’est pas parce que c’est mon coéquipier, mais il mérite d’être cité.
Ton but de la journée ?Le quatrième but parisien (contre Évian, inscrit par Kevin Gameiro) est pas mal dans la construction.
Qui réalise la meilleure opération de la journée ?Je pense que c’est Lorient. On repasse huitièmes à quatre points du quatrième (deux points en réalité, 24 contre 26 pour Saint-Étienne, quatrième, Ndlr). Personne ne nous voyait revenir aussi vite et bien. Maintenant, on a creusé un peu d’écart avec nos concurrents et on recolle à la tête.
La pire ?Rennes et Marseille. Le Stade rennais pouvait être dans les quatre premiers et laisse filer des points à domicile. L’OM qui ne suit pas la dynamique de Paris. Ils avaient la chance de jouer après, avec la possibilité de prendre trois points d’avance, et se retrouvent à égalité de points.
Propos recueillis par Pierre Girard