L2 / Caen-Nantes (1-0) : Retour en enfer
En regardant le classement de l'année dernière, on se disait forcément que ce match serait le plus beau que la Ligue 2 nous offrirait cette année. Espérons que ce n'était pas le cas. Un Nantes sans défense face à un Caen solide sans être flamboyant, on se dit que le match retour, pour la dernière journée, aura sûrement plus de gueule. En attendant, ça fait 1-0.
« Gernot Rohr le dit, Nantes aura une équipe prête début septembre, voire mi-septembre » . Guillaume Di Grazia, le commentateur d’Eurosport, a répété cette phrase une bonne demi-douzaine de fois avant le début du match, et ça puait l’excuse préméditée. Ok. Mais la date du début du championnat est connue depuis un moment, donc on repassera pour l’explication toute crevée. Sur le terrain, on remarque surtout les deux défenseurs centraux nantais : Harlington Shereni et Florian Jarjat. C’est à dire aucun défenseur central. Forcément, ça se ressent un peu, entre un contrôle douteux de Shereni dans la surface (14è, Michel D’Ornano demande un penalty pour une main et n’a peut-être pas tort) et un cafouillage qui profite à Toudic (17è, se finit par un corner). Prétextes : Jean-Jacques Pierre était blessé et Massamba Sambou n’était pas qualifié.
Côté caennais, c’est le grand retour de Gégory Tafforeau dans son club formateur, mais celui qu’on remarque est une autre recrue : Steven Langil. Jeune (21 ans) milieu gauche débarqué d’Auxerre en prêt, Langil a fait péter un plomb à tout ce qui ressemblait de prêt ou de loin à un joueur défensif côté nantais. Explosif, rapide, physique, il a enchaîné les débordements pendant tout le match, même si on peut lui reprocher de n’avoir jamais été décisif.
Il n’était notamment pas impliqué dans le seul but du match, survenu à la 35è minute. Une action bien représentative des problèmes d’organisation défensive du camp jaune et vert, récurrents ces dernières années. Coup-franc pour les Canaris dans le camp normand, ballon perdu, contre-attaque, Nivet avance sans être attaqué côté gauche et peut centrer pour Toudic, seul à l’orée de la surface. Certes, la reprise demi-volée est belle et Lubos Kamenar (le nouveau et cinquième gardien de l’effectif nantais) ne peut pas faire grand chose, mais la passivité de la défense nantaise fait peine à voir.
En deuxième période, les Nantais ont quand même tenté d’apporter un peu de folie dans le jeu offensif. Enfin, quand on écrit « les Nantais », il faut lire « Djamel Abdoun ». L’ailier jaune et vert devait se sentir bien seul quand, après avoir passé un ou deux joueurs et bien avancé dans le camp adverse, il se retournait et ne voyait personne en soutien. Car le schéma de Gernot Rohr ne laissait que peu de chances à son équipe de revenir au score. Surtout avec, en pointe, un Tenema N’Diaye touchant un ballon tous les quart d’heures et n’en faisant pas grand chose. Ben ouais, Darcheville est pas encore prêt. Abdoun aurait bien pu se charger d’égaliser, mais la finition n’est visiblement pas son truc, comme il a pu le montrer à deux reprises, seul face au but.
Il fallait donc faire quelque chose, modifier la donne avec un petit changement tactique. Chose faite à la 70è, mais mal : rentrer Klasnic, pourquoi pas, sortir Abdoun, non. La partie devait donc se terminer sur un piètre 1-0. Les Caennais ont plutôt bien géré leur match. Malgré les départs de Savidan, Ben Kalfallah et Lemaitre, ils semblent avoir retrouvé une organisation solide autour d’un milieu (Proment-Deroin-Langil-Nivet) qui pourrait bien rester stable. En revanche, il leur faudra certainement acquérir une efficacité offensive supérieure. Ils ne tomberont pas toutes les semaines sur une défense en mousse.
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