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L1 : Un OL enfin « aimé » ?

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L1 : Un OL enfin « aimé » ?

Ça y est, c'est quasiment fait : l'OL ne sera pas champion de France 2008-09. Le 0-0 d'hier soir à Gerland contre le PSG a hypothéqué ses dernières chances. Bizarrement, depuis que Lyon a plongé dans la lose, la France du foot se découvre une empathie particulière pour le club d'OLas. Soyons clair : Lyon n'a jamais été "aimé" et ne le sera jamais avant longtemps. Mais les choses sont peut-être en train de changer.

Rappelez-vous les théories à la con qui ont fleuri à propos du désamour pour l’OL durant son règne ininterrompu de sept ans. En gros : quand Lyon réalisera un exploit en Coupe d’Europe, sa cote d’amour montera en flèche pour atteindre le niveau de Marseille et Paris. Bof ! A part les mômes qui portent le maillot de Benzéma ou Juninho et sincèrement admiratifs de l’OL, pas grand-monde en fait ne serait devenu “supporter” des Rhône-et-Saône… Non. C’est bien la lose qui provoque enfin un peu d’affection envers le club français N°1. La grande lose équitable qui rend sympathiques les filles trop belles quand elles ont du chagrin. Quand Nicolas en aimera une autre, Carla refera à nouveau la couverture des Inrocks, de Télérama et de Libé.

Tout plein de facteurs ont concouru à nous rendre Lyon moins détestable cette saison… D’abord les graves blessures qui ont frappé le groupe avec une poisse assez inouïe. Plus marquant encore, ce sont des joueurs plutôt sympa qui ont morflé : Bodmer, Govou, Pjanic, Clerc, Mensah, Réveillère.

Ajoutons les pépins de Toulalan et Delgado, moins graves que les autres mais tout aussi pénalisants à l’orée de la dernière ligne droite… Le tragique double épisode Mensah : une interpellation policière musclée en été puis des cris racistes (pas encore clairement explicités) à Gerland contre Le Havre. Ces deux drames personnels ont ému.

Comme l’initiative spontanée de JM Aulas, descendu illico réconforter son joueur aux vestiaires. Un geste fort qui a éclipsé sa ligne de défense plus douteuse envers Milan Baros, coupable de gestes “limites” à l’adresse du Rennais M’Bia…

Il y a eu aussi les décisions arbitrales défavorables. Le penalty non sifflé (faute de Chalmé sur Ederson à la 5ème) lors du sommet contre Bordeaux perdu 1-0 a provoqué une unanimité en faveur de Lyon jamais observée auparavant. Bien sûr, c’est Lyon qui avait plutôt bénéficié des petits coups de pouce des hommes en noir dans le passé (voir le bizarre Nice-Lyon, 3-2). Et pourtant, la France du foot a pris fait et cause pour Lyon, d’aucuns insistant même sur le fameux deuxième penalty non accordé sur une faute de main de Chamakh sur le coup franc de Juni. Après le match contre Paris d’hier soir, Aulas a rompu avec sa réserve inhabituelle observée après Bordeaux : une gueulante bien sentie contre l’arbitre du OL-PSG. Une diatribe beaucoup moins condamnée que par le passé : Lyon devenu “victime” du système arbitral ? En tout cas, ça y ressemble…

Il y eut aussi l’épisode Fred, parti au Brésil en laissant Benzéma orphelin sur le front de l’attaque. Une perte pour l’OL, certes, mais une perte inévitable vu l’indiscipline (pour ne pas dire plus) du bestiau. Là aussi, c’est le club qui a pu se poser en “victime”. Victime de la trahison d’un Fred vraiment trop caractériel…

Et puis il y a aussi l’humilité d’un Claude Puel, un bon gars qui ne la ramène pas trop et qui a eu la délicate mission de gérer une fin de cycle devenue inévitable…

Et puis il y a Lloris et son duel contre Mandanda en Équipe de France. Sa place controversée de N° 2 chez les Bleus en fait presque une victime des multiples incohérences de Domenech, l’homme le plus haï du pays…

Il y a aussi le sourire de Gentleman Sonny (Anderson), qui a rejoint le staff lyonnais et qui offre une image plus cool de l’OL dans les médias.

Voilà pour l’affect. Le dur, le vrai, maintenant. L’élimination bazooka contre le Barça a marqué le foot français. S’ils n’étaient pas des masses à déplorer cette déculottée monumentale (5-2 au Nou Camp), cette défaite n’a pas provoqué pour autant les tonnes de sarcasmes prévues. L’occasion était pourtant belle : quoi de plus jouissif que de taper sur Aulas, qui avait fait de la C1 son objectif prioritaire de la saison ?

Et pourtant… Passée la joie de voir Lyon finir dans le mur chez beaucoup, le 5-2 du Barça a fait naître une sympathie mêlée de peur. La terrifiante peur du vide : c’est donc ça le foot français, balayé en une mi-temps par des Blaugranas qui ne se forcent même pas ?

On l’a compris : la fameuse locution “sauf Lyon” qui accompagnait depuis toujours les commentaires sur la médiocrité du foot de club hexagonal était partie en fumée en 45 minutes, à Barcelone. On n’aimait pas Lyon, soit. Mais on le respectait. Notre image de marque à l’étranger, c’était l’OL, tout bêtement…

Fini, disparu : la France est rayée de la carte d’un trait. Sans Lyon, on s’est sentis démunis, vulnérables, aux fraises. Il n’y a qu’à voir comment la France du foot a favorablement accueilli (là encore dans l’unanimité) la décision de Karim Benzéma de rester encore au moins une saison chez les Gones. Petit détail : le tir sur le poteau de Benz hier contre Paris restera quoi qu’il arrive l’une des images fortes de la saison : malchance, coup du destin, vulnérabilité. Tout ce qui rend les forts sympathiques quand ils sont enfin éprouvés…

Même peur du lendemain quand on jauge les probables lauréats de la Ligue des Champions au sommet actuel de L1 : Marseille, Bordeaux, voire même Paris. Qui croit un seul instant que ces trois clubs auront la force nécessaire pour atteindre ne serait-ce que les 8èmes comme Lyon savait si bien le faire ? La France du foot en est à prier pour que Gerets reste à l’OM ! Il se niche là “l’amour en creux” pour l’OL : c’est maintenant qu’on commence à mieux mesurer le savoir-faire, la gnac d’un club resté au sommet en France et figurant honorable en Ligue des Champions pendant sept ans. Marseille, Bordeaux ou Paris auront un challenge monstrueux à relever : s’ils ne parviennent pas à briller en C1, ils seront impitoyablement comparés à l’OL et la nostalgie bienveillante profitera aux Lyonnais. La lose et le temps qui passe jouent pour Aulas. Étonnant, non ?

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