L1 – OM vs Bordeaux : Chamakh bat Girondins 1-0

Jurisprudence Gerd Müller : un but est un but. Du cul, du dos, du pied, du tibia ou de la hanche : un but est un but. Y compris les csc… Kézako ? La tête de Chamakh sur le coup franc de Ziani ! Sous la barre de Ramé (57ème). But pour Marseille : 1-0. On se doutait bien que pour l’OM seul un but sur coup de pied arrêté pouvait être marqué. C’est sur coups francs et corners que les Phocéens s’étaient montrés les plus dangereux jusque là. Dont acte. Dans la dernière demi-heure, les Marseillais auront des occases de but plus nettes sur de vraies actions construites. Grâce à un Ramé des grands soirs (sur lob de Ziani à la 77ème et sur reprise à bout portant de Valbuena à la 83ème), les Bordelais n’en prendront pas un de plus. Reste que le but refusé à Wiltord sur une charge imaginaire sur Ramé était parfaitement valable (75ème)…

Alors ? Victoire méritée ? Oui. Mais il faut juste préciser que Bordeaux a renoué avec son vilain défaut de début de saison : un manque impardonnable de réalisme offensif. Trois occases nettes ratées avant le but encaissé. Chamakh, seul aux 6 mètres, rate le cadre sur une talonnade zidanesque de Gourcuff (3ème), Cavenaghi rate son duel seul à seul devant Mandanda sorti au point de penalty (40ème) et enfin Jussiê élimine en duel Mandanda aux 16 mètres mais tergiverse et se fait reprendre par Taïwo qui sort en corner (50ème). Rédhibitoire ! On peut pas gâcher comme ça… Lolo Blanc est fou de rage : lui seul sait qu’un match, voire un championnat, se joue parfois sur une poignée d’actions aussi cruciales. Bordeaux devait faire le trou et provoquer l’implosion des Marseillais. Raté… La sanction logique tombera donc à la 57ème (csc de Marouane C.). Mais Bordeaux ratera pourtant encore l’immanquable après : une tête plongeante à bout portant d’un Cavenaghi seul aux 6 mètres au-dessus de la barre (62ème) et un poteau de Wendel (64ème) closent une soirée sans. Bordeaux aurait sans doute dû gagner. Mais Bordeaux n’a pas su.

Tactiquement, Marseille s’est surtout employé à bien contenir Bordeaux. Une option défensive, donc, mais plutôt bien aboutie. Les deux équipes se sont neutralisées sur les côtés (peu de montées des latéraux vraiment dangereuses des deux équipes, Trémoulinas-Chalmé et Taïwo-Bonnart). Même neutralisation des deux équipes au milieu, mais Marseille a gagné la bataille de l’axe. L’axe fort, avec M’Bami-Rodriguez-Hilton avec Wiltord et Valbuena en premier rideau. Sur les côtés, Cheyrou et Ziani ont été impeccables. Un bloc ressoudé, qui gagne des duels et qui récupère.

Résultat : le trio Chamakh-Cavenaghi-Gourcuff a bien été contenu, forçant Gourcuff à s’exiler souvent à gauche pour exister. Un mauvais point pour Cavenaghi, étonnamment discret et mauvais à la finition. Heureusement pour lui, Diego Maradona n’est finalement pas venu au Vélodrome pour assister au match… Pour le reste, match heurté, agressif, limite violent : 5 cartons jaunes pour l’OM et 1 rouge pour Diawara (86ème).

Les Marseillais ont enfin dignement rendu à Gerets toute l’estime qu’il leur avait prodiguée. M’Bami, Ziani, Valbuena et Cheyrou ont très bien bossé. Brandao, encore un peu juste (ou vraiment balourd ?), a bien pesé sur la défense bordelaise. Enfin, mention spéciale à Wiltord. Vieux renard, vieux tigre, vieux lion, vieux singe… Il est toujours là : généreux, rusé, rapide, collectif, concentré, enthousiaste, communicatif. L’OM demeure encore une équation à plusieurs inconnues mais Wiltord est un sacré paramètre qui aide à résoudre les problèmes. Une heureuse surprise avant la dernière ligne droite et le retour de Niang. Sans Wiltord, l’OM n’aurait pas eu cet allant nécessaire pour accrocher Bordeaux. Ben Arfa est entré à la 90ème à la place de Ziani. Le visage blême. Où en est Hatem ?

Chérif Ghemmour