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L1 – OM et Bordeaux, le lièvre et la tortue ?

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L1 – OM et Bordeaux, le lièvre et la tortue ?

Tout le monde connaît la fable de La Fontaine, qui déjoue le pronostic de la génétique. Bordeaux-la-tortue coifferait donc au poteau un lièvre marseillais qui a lambiné en route. Un math nul suffira aux Girondins qui se déplacent à Caen samedi prochain, quand l'OM recevra Rennes au Vélodrome. Net avantage apparent en faveur des Bordelais avant la ligne d'arrivée. Et si la fin de la course se décidait dans l'incertitude et qu'on ait besoin de scruter la photo-finish ?

Bordeaux sera champion de France samedi prochain à Caen. Bordeaux fera un match nul très serré, 0-0. Ou bien 1-1, avec un but de Gourcuff. Ou bien en gagnant 1-0, but de Trémoulinas, de la cuisse ou de la hanche… C’est comme ça : ça rigole à tous les coups pour les Girondins en cette fin de saison, même et surtout quand ils sont en difficulté. Il n’y a rien qu’à voir le match d’hier, certes gagné logiquement contre Monaco, mais avec le plus faible des écarts (1-0) et avec des situations chaudes devant le but de Ramé (cf. le série de quatre corners dans les cinq dernières minutes). Pendant ce temps-là, l’OM disposait assez facilement de Nancy à Marcel Picot (2-1). “Assez facilement” parce que le premier but de Brandao dans le premier quart d’heure, annulé pour hors-jeu, était parfaitement valable… Deux victoires assez symboliques du duel au sommet entre Phocéens et Girondins : un OM plus talentueux sur le plan du jeu court désespérément à la poursuite d’un Bordeaux plus régulier… Car ce n’est pas contre Lyon, dimanche dernier, que l’OM a commis l’impair majeur, mais plutôt contre des équipes moins “huppées”. Les fameuses “impasses” du Vélodrome : OM-Lorient (2-3), OM-Nancy (0-3), OM-VA et OM-Le Mans (0-0).

Les Girondins n’ont commis que deux réelles contre-performance à domicile : Bordeaux-St-Étienne (0-1) et Bordeaux-Grenoble (1-1). Il s’est joué là le championnat. Tel un lièvre, Marseille a musardé en chemin tandis que Bordeaux a avancé à son rythme, secoué réellement qu’à une seule occasion, à Toulouse (0-3). Ce n’est qu’à deux journées de la fin (la 36ème exactement) que Bordeaux s’est retrouvé leader de L1, supplantant un OM qui s’y voyait déjà. Même dans la confrontation directe, l’avantage penchait côté marseillais cette saison, après le 1-1 à l’aller à Chaban-Delmas et la victoire des Provençaux 1-0 au Vélodrome. A l’arrivée, la différence est ténue : même nombre de buts marqués (63) et de buts encaissés, enfin presque (34 pour Bordeaux et 35 pour l’OM). Le vrai écart se situe au nombre de nuls (8 pour Bordeaux et 11 pour l’OM) et au nombre de victoires (deux de plus pour Bordeaux) : tout le déficit phocéen accumulé au Vélodrome encore une fois…

Reste que la morale est sauve vu que les Blancs et les Marines finissent ensemble avec la meilleure attaque de L1 (63 buts chacun). Les deux équipes ont “produit du jeu” et ont adopté un profil résolument offensif, y compris à l’extérieur. Une certaine logique sportive a aussi été respectée : la saison dernière, comme cette année, on retrouvait déjà Lyon (champion), Bordeaux (2ème) et Marseille (3ème) sur le podium. L’ordre a changé et c’est Lyon qui finira 3ème cette année. Une continuité, donc, qui ne surprendra donc personne. Un bémol, cependant : Lyon reste le meilleur club français à l’international. L’OL est encore parvenu en 8èmes de Ligue des Champions cette saison, performance régulière que ni Bordeaux, ni l’OM ne sont encore en mesure de réaliser actuellement. La leçon de réalisme infligée par l’OL à Marseille, dimanche dernier, voire le 2-1 subi par les Girondins à Gerland attestent d’une petite supériorité toujours en vigueur côté lyonnais… Mais, voilà : Lyon a passé la main cette saison, et son total-buts (52 buts) est nettement inférieur à ses deux concurrents.

Alors ? C’est dans la poche pour Bordeaux ? Oui, au vu de la dynamique incroyable qui porte les Marines : 11 victoires d’affilée, soit un plan de route propre au Big Four anglais. Mais, quand même… De façon toujours méthodique et concentrée, Marseille devrait sans doute l’emporter sur Rennes. L’OM peut compter sur un Caen pas encore sauvé et sur un Savidan qui s’est promis de battre les Girondins pour faire plaisir à son club de cœur. On verra bien. Mais… Et si Bordeaux ratait la dernière marche ? Le fameux match “sans” où rien ne passe et où tout s’écroule. Bordeaux avait déjà subi une mésaventure de ce genre, en novembre 2007, à Caen, au Stade Malherbe. Un catastrophique 5-0 contre des Caennais sans pitié. On doute que le brave Ramé, dernier Mohican du sacre de 1999, ira chercher cinq fois la chique dans ses filets. Mais une seule fois suffira si ses coéquipiers n’égalisent jamais à tout perdre. Le championnat de France 2008-09 n’est décidément toujours pas joué.

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