L1 : L’OM réussit le contrôle lorientais…

Hormis le premier quart d’heure favorable à l’OM, c’est Lorient qui a dominé les débats en première mi-temps. Bloc équipe resserré, pressing haut de Le Pen et Saïfi, longues préparations offensives en jeu court et « squattage en règle des couloirs » .

Marseille est à la rue, bouffé par l’envie des Bretons (avec Abriel en dynamo) et surpris par les changements de rythme et d’orientation adverses. C’est d’ailleurs sur un changement d’orientation que Lorient va se créer l’action décisive : rupture sans prévenir du jeu court et longue balle de Morel, côté gauche, vers Le Pen en duel avec Cana à l’entrée de la surface. Sur une tentative de débordement, Le Pen est déséquilibré par Cana dans la surface. Penalty délicat à siffler mais faute indiscutable. L’arbitre n’hésite pas : c’est bien un penalty avec carton jaune pour Lorik. Saïfi transforme à la 43ème : 1-0 sous la grêle. Marseille n’a pas été bon, se contentant de jouer trop vertical dans l’axe, encombré avec Akalé et Niang qui se marchent sur les pieds quand Nasri les sollicite…

En deuxième mi-temps, coup de génie de Gerets vraisemblablement inspiré par le « squattage en règle des couloirs » de Lorient. Le Belge fait sortir le milieu Kaboré pour faire rentrer un troisième attaquant, Djibril Cissé. Pourquoi ? Pour jouer sur les côtés et étirer au maximum la défense lorientaise qui jusque-là s’est amusée à contenir dans l’entonnoir la paire Akalé-Niang.

Cissé plein axe, Akalé à droite, Niang à gauche, Nasri derrière les trois, placé très haut ou décrochant bas (belle santé de Samir, hier soir) et surtout Zenden à la récup’ agressive dans l’axe avec M’Bami ! Gerets aurait-il soudainement compris que le Hollandais n’était pas (n’était plus ?) un joueur de couloir et de débordement ?…Et ça marche ! Grosse présence physique de Cissé devant, il faut le lui reconnaître à défaut de son efficacité de buteur. Sur les côtés, donc, Niang-Taïwo à gauche et Akalé-Bonnart à droite étirent la défense lorientaise qui s’éparpille, se désagrège et recule grave !

53ème minute. Sur une balle perdue par Saïfi dans le rond central, M’Bami lance plein axe Akalé qui gagne son duel tout en force contre Marchal aux 20 mètres et s’en va battre Audard au point de penalty. La défense lorientaise, compacte en première mi-temps, s’est distendue totalement sur l’écartement de Niang à gauche et des fausses pistes de Cissé, qui a embarqué Ciani en Enfer…

Le piège a bien fonctionné et Akalé a pu profiter du boulevard plein axe creusé par ses potes d’attaque. L’OM joue plus haut, plus compact, plus fort, plus percutant sous la baguette de Nasri et Cissé en puissant point d’ancrage. Ça “joie” à 100 à l’heure : Niang lancé plein axe encore puis Djib’ sur centre de Nasri coté gauche ratent des occasions en or au milieu d’une défense merlue maintenant dépassée.

A la 80ème, Nasri écarte une énième fois en lançant Bonnart coté droit. Il grand-crochète Morel à l’entrée de la surface puis centre sur la tête de Niang qui marque : 2-1, match plié !

Bonne perf’ de l’OM qui n’arrive pourtant toujours pas à tenir 90 minutes au taquet. Ça va leur jouer des tours dans la course à l’Europe. Bonne presta de Nasri, reboosté par la perspective pas certaine à 100% d’être dans les 23 pour l’Euro. Surprenant Zenden, devant la défense ou à la récup’ avec des tacles nickels et de bonnes transmissions rapides sur Nasri. Enfin, le phénomène Mandanda se confirme. Une claquette pas possible sur une détente réflexe à la suite d’un coup de boule à bout portant de Saïfi (27ème). Steve a encore marqué des points.

Côté lorientais, belle équipe, bel enthousiasme et belle solidarité. Pas de stars, un niveau technique un peu limité, une présence physique un peu juste comparée aux monstres marseillais mais un esprit combattant et une identité de jeu intelligente créée par Gourcuff. Tout ce qui manque au PSG en somme…

Chérif Ghemmour