L1 : Grenoble perd trop d’altitude
« La deuxième saison dans l'élite est toujours la plus difficile à négocier». Le genre d'affirmation qui énerve. Surtout quand elle se révèle exacte. Le promu Grenoble avait décroché une belle 13e place l'an passé. Cette année, cinq défaites en autant de matches et le bonnet d'âne de la L1. La réception de Rennes s'annonce déterminante pour l'avenir du GF38 des Japonais d'Index Corp. Sous peine d'hara-kiri.
Difficile d’accorder du crédit à l’excuse du calendrier. C’est vrai que Grenoble a perdu, sans rougir d’ailleurs, contre les armadas marseillaise (1ej, 0-2) et bordelaise (5ej, 1-0). Mais le GF38 s’est aussi pris deux belles gifles contre des promus, offrant la première victoire de son histoire à Boulogne en L1 (2ej, 2-1) et permettant aux Lensois de repartir dans le Nord avec les trois points (3e, 1-2). Ajoutez à cela un derby insipide perdu à Saint-Étienne (4ej, 0-1) et vous obtenez une équipe grenobloise au fond de la cuvette. Les hommes de Mécha Bazdarevic vont devoir réagir d’entrée ce soir pour éviter que Rennes, toujours invaincu en Championnat, ne tire la chasse d’eau…
Bazda doit regarder avec envie ses archives de l’an passé, où son club pointait à la 4e place du championnat avec dix points à la même époque. Le coach bosniaque a donc fixé une feuille de route à ses troupes : rapporter à la capitale des Alpes vingt points d’ici la trêve hivernale. Pour cela, les Grenoblois doivent stopper l’hémorragie, eux qui détiennent le triste record de dix matches sans succès en Championnat. Encore faut-il être à son meilleur niveau -Jody Viviani collectionne les boulettes dans les cages- et surtout apporter de la vitesse dans le jeu. C’est bien beau de confier les clés du onze majeur à l’expérimenté Laurent Battles mais le mec doit courir le 100 mètres en vingt secondes… Cette incapacité à se projeter vers l’avant se manifeste aussi dans la lourdeur des latéraux (Robin, Vitakic, Jemmali notamment), véritables points faibles de la formation iséroise.
Le Serbe iroquois is back
Maintenant, il reste quelques motifs d’espoir. Pour une fois, Index Corporation, firme nippone propriétaire du club, a sorti les oursins de ses poches pour le marché des transferts. Les pestiférés de Sainté (Viviani, Matsui, Sauget), le baroudeur Nicolas Dieuze et les attaquants Tadic et Ljuboja sont arrivés. Et force est de constater que la carte Danijel Ljuboja est une bonne pioche pour Grenoble. Le meilleur atout offensif isérois à la crête iroquoise s’est parfaitement intégré dans l’effectif et a déjà claqué deux buts. Si la mayonnaise prend devant avec les retours de Feghouli –qui a le devoir de s’imposer en killer cette saison- et de Boya, Grenoble n’aura pas trop de mal à faire mieux que les 24 buts inscrits en 2008-2009.
Si le GF a évincé sans grand ménagement ses cadres trentenaires (Wimbée, Flachez, Regragui…), il ne manque pas pour autant d’expérience : près de 900 matches de L1 dans les vieilles pattes de Jemmali, Battles et Dieuze ! Un avantage pour continuer à se montrer efficace dans le secteur défensif. Avec un peu plus de combativité, Grenoble pourrait rééditer son exploit de l’an passé avec la 7e défense de la L1. Rappelons que Lens et Nice sont partis de Bordeaux cette saison avec quatre pralines dans la besace…
Bref, Grenoble veut éviter d’être la copie conforme du Metz 2007-2008 ou du Havre version 2008-2009 qui avaient manqué leur début de championnat et s’étaient ensuite battus. Non pas pour le maintien, déjà envolé, mais pour ne pas être ridicules.
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