L1 (Bordeaux / OL 1-0) : Requiem pour un Lyon…
C'était prévu. C'était même écrit. Maintenant c'est imprimé : Lyon battu à Bordeaux. Plus de Grand Huit. L'OL pointe désormais à quatre points du leader marseillais (54 points) et à deux points du dauphin girondin. Paris suit le corbillard à la 4ème place. Sinistre L1... Amen.
Dans son roman évoquant la Guerre 14-18, “A l’Ouest rien de nouveau”, Erich Maria Remarque racontait que l’une des pires atrocités sur terre était d’entendre l’agonie interminable de chevaux blessés geignant toute la nuit… Philippe Manœuvre, du temps où il était au top à Rock & Folk avait décrit vers 1979 l’épuisement pathétique du batteur John Bonham lors d’un concert crépusculaire de Led Zeppelin, obligeant Page et Plant à finir le live sur des ballades acoustiques… Charles Aznavour n’a jamais été aussi poignant que quand il interprétait Elle va mourir la Mamm… Euh, non ! C’est bon, vous avez compris.
Lyon est out. Du vulgaire PSG 2006-07, quand les joueurs parisiens, gênés par le ballon, tapaient à suivre vers Pauleta, la planète la plus proche de leur galaxie. Idem pour Lyon, devenu un bloc hyper bas d’où giclent parfois des météores que Benzéma doit rattraper avec les dents. Des fois, c’était à Ederson de relier toutes les îles (Benz, Keita, Juninho), éloignées les unes des autres de l’archipel des Gerlandies sur un ferry à avaries constantes.
Plus tard, Piquionne rentrera pour transformer le 4-3-3 de plomb en 4-4-2 en or (57ème). Un changement tactique du désespoir dont Puel ne tirera que du sable : à peine quelques actions « dangereuses » pour Lyon dans les 30 dernières minutes. Quoi d’autre, de tout le match ? Peut-être un penalty oublié à la 5ème sur un vilain tacle de Chalmé sur Ederson ou un face à face de Benzéma trop court devant Ramé et qui finit au-dessus des Pyrénées…
Benzéma. Une prise de bec avec Boumsong après le but d’Allou Diarra à la 43ème et un petit sermon à Piquionne, coupable de refiler le ballon trop tard dans l’intervalle. On est en train de nous gâcher Benzéma, taurillon esseulé lâché dans l’arène et qui s’épuise à courir dans le vide, houspillé par la pointe des picadors girondins.
A quoi joue Claude Puel ? Pourquoi ce bloc trop bas qui se tue à devoir remonter et descendre 70 mètres de bitume à chaque flux-reflux ? Pourquoi une si faible densité de joueurs lyonnais dans les 20 derniers mètres ? Pourquoi zéro action construite avec progression en passes ? Pourquoi ces grands coups de pied au large dignes d’un XV de France aux abois à Twickenham ? Pourquoi l’OL s’est-il délité en quelques semaines ? Toulalan était bien là : avec Cris et Boumsong, il a détruit de façon très correcte Gourcuff et Chamakh. Lyon est devenu une équipe qui attend bêtement et qui contre stupidement. Avant, Lyon faisait les deux en même temps : défendre en attaquant et inversement. Un PSG cruel mais juste devrait glacer d’effroi le public de Gerland le week-end prochain. Juninho devrait choper le rouge qu’il méritait contre Bordeaux.
Bordeaux ? Pas vraiment mieux. Appliqué, solide, discipliné, sérieux, attentiste et attentif. Traduction : pas terrible… Un but de Diarra sur renvoi du poteau, shooté par Wendel à la suite d’un renvoi de corner. Quelques courses tape à l’œil de Chalmé à droite face à un Kallström devenu latéral gauche à la place de Grosso (écarté par Puel). Et puis deux occases de Chamakh, après la 80ème minute quand Lyon, mené au score, cotisait prématurément à la retraite : une tête sur corner renvoyée par le Chevalier de la Barre (80ème) et un duel manqué face au Marquis de Lloris après avoir semé Boumsong et Cris sur 50 mètres (82ème)…
En Armorique, l’OM a péniblement battu Lorient 2-1. Marseille, Bordeaux, Paris et Lyon au top de la L1. Lyon était le modèle du foot français, l’arbre qui cachait la forêt. Aujourd’hui la forêt brûle et Lyon avec : faudra-t-il vraiment jouer la Ligue des Champions la saison prochaine ?
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