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L.Sané : « Il y a trois ans, j’étais en DH »
Lamine Sané, illustre inconnu de 22 ans, l'est de moins en moins. Grâce à Laurent Blanc, et à ses qualités, ce pur produit de la formation à la bordelaise enchaîne les matches à haut niveau, et brigue une place de titulaire en défense centrale. Propulsé du monde amateur à la C1, il paraît qu'il s'est même payé le luxe de refuser l'an passé une proposition de Sochaux, pour jouer dans son club de cœur...
Avant toute chose, on dit comment : Lamine ou Ludovic ?
« C’est Ludovic Lamine ! C’est Ludovic en premier, mais comme les gens ont l’habitude de m’appeler Lamine, c’est donc Lamine. Ils ont à peu près compris, et je préfère !
Tu connais une période faste actuellement, comment la vis-tu ?
C’est vrai… J’essaie de remplacer « Mika » (Michaël Ciani) de la meilleure des façons, et de prouver au coach que moi aussi je peux jouer en Ligue 1, et que je peux avoir ma place au sein du groupe.
Cela te met-il une pression particulière ?
Je n’ai pas d’appréhension, j’essaie juste de faire mes matches, et ça va dans le bon sens. Je me remets en question tous les jours et je n’oublie pas qu’il y a trois ans j’étais en DH à Lormont (un quartier de Bordeaux). J’ai fait un grand pas dans ma carrière, avec un match en Ligue des Champions, et deux en Ligue 1, donc c’est quelque chose d’assez exceptionnel. Je suis content, parce que c’est un objectif que je m’étais fixé quand j’étais jeune. Un rêve. Après, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer une équipe professionnelle.
Est-il facile de rester les pieds sur terre ?
Tout cela ne risque pas de me faire gonfler la tête, et mon entourage est là pour me rappeler tous les jours d’où je viens. Les coaches y veillent aussi. Je reste moi-même et je ne prends pas la grosse tête. Pour moi, jouer à Bordeaux, c’est un honneur et que du bonheur. Et mes parents sont fiers de moi quand ils me voient à la télé, alors j’essaie de faire du bon travail !
Laurent Blanc a dit que tu avais confirmé les attentes, mais que le plus dur allait commencer pour toi…
Il a voulu dire, en voyant certains journaux, que je n’étais pas encore arrivé. Et bien sûr que je n’y suis pas, et que c’est tout le contraire ! Ce n’est que le début, je garde une marge de progression, et je dois travailler de jour en jour.
Justement, sur quels points précis dois-tu travailler ?
Pour moi, la plus grosse difficulté à ce niveau, c’est la concentration, parce que sur une erreur ou un mauvais jugement de trajectoire, ça peut se terminer en but. J’essaie de faire le moins de faute possibles, aussi. Mais on me donne beaucoup de conseils. Marc (Planus), notamment est là pour me guider dans mon placement, dans la mesure où je n’ai pas eu de formation. Il y a une grande solidarité, et que ce soit Alou Diarra ou le coach, tout le monde nous parle. Ces deux joueurs sont de grands exemples pour moi. Je les admire beaucoup et ils m’inspirent pour l’avenir.
Tu sens que l’on te fait pleinement confiance à présent…
A Lyon (suite à la blessure de Ciani à l’échauffement), le coach n’a pas hésité une seconde à me mettre sur le terrain. Alors, j’ai pris conscience qu’il comptait sur moi, même si j’ai un peu gambergé ! Et « Mika » , qui me considère un peu comme son poulain, m’a dit que c’était bien et qu’il était fier de moi.
Et Lisandro Lopez, que l’on a peu vu ?
Comme les autres, il m’a dit que j’avais bien joué !
Cela a-t-il été l’échauffement le plus long de ta carrière ?
Non, ça a été le plus court ! Je chauffais Cédric Carrasso, et le coach est venu me voir pour me dire de bien me préparer…
Tu as joué dans l’axe à Haïfa, Lyon et Montpellier, mais face au Bayern, tu es entré sur un côté. Quel est ton poste de prédilection ?
Je me sens bien en latéral, mais mon poste, c’est défenseur central.
Face à Lorient, tu risques de jouer de nouveau. Comment vois-tu ce match ?
Nous sommes à domicile, donc il est impératif de prendre les trois points. Essayons de faire un bon match…
Quels sont désormais tes objectifs ?
C’est d’avoir le maximum de temps de jeu en championnat. Il y a une hiérarchie, je la respecte, c’est normal. Mais maintenant, je fais partie du groupe et même si je dois redescendre en CFA, le ferai. Je ne me pose pas de questions. »
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