L.Butelle : «Ouvert à toute proposition»

Ludovic, depuis ton départ de Valence on t’a perdu de vue. Que deviens-tu ? J’étais en prêt à Valladolid et on ne peut pas dire que cela se soit bien passé. Je suis assez vite entré en conflit avec l’entraîneur. Au bout de 6 matchs, il m’a mis sur la touche. Après, on avait beau être 3 gardiens, un seul comptait, le jeune de 20 ans, l’enfant du club (Asenjo, ndlr). Ce fut une année difficile parce que j’étais parti là-bas pour jouer.

Le point positif, c’est que quelque part tu as évité la crise qui a secoué Valence. Pas forcément, avec tout le remue-ménage qu’il y a eu, j’aurais eu ma chance cette année. Après c’est vrai que Koeman est arrivé et qu’il a coupé le vestiaire en deux. De toute façon, à Valence, il n’y a plus personne que je connais, ils sont tous partis. Les seules choses que ce club m’a données, ce sont des promesses et un bon contrat. Alors bonne chance à eux, moi je souhaite désormais connaître autre chose.

Justement, on parle d’un retour en France. Ce que je recherche, c’est avant tout un bon challenge. Je viens d’avoir 25 ans, il faut que je joue. Pour l’instant, je suis ouvert à toute proposition, ce qui compte, c’est le projet sportif. Je ne veux pas revivre cette année à Valladolid où il n’y avait pas de dialogue avec l’entraîneur des gardiens, où la presse me descendait et où je n’avais aucun soutien. Donc je pense que ça passe par un retour en France.

Si Nancy t’appelle, tu y vas ? Moi, je suis messin (sourires). Maintenant, comme je l’ai dit, ça dépend du projet. Nancy a déjà un bon gardien. Si je dois revenir pour être doublure, autant rester à Valence. Avec la crise, cela peut aller vite.

En parlant de crise, la situation actuelle du FC Metz, ça t’évoque quoi ? C’est malheureux. J’ai eu le président au téléphone, il est abattu. Le club doit bien se restructurer pour la Ligue 2. C’est dur de faire l’ascenseur de la sorte, mais à la limite, il vaut mieux ça que de végéter en seconde division. Il faut être patient, le centre de formation va porter ses fruits, encore.

Tu es français et tu es gardien. Que t’inspire la situation de Mickaël Landreau ? Tous les grands joueurs passent par des moments difficiles. Mickaël Landreau, c’est un paquet de matchs en Ligue 1. Pourtant, il n’était pas à l’abri d’une saison comme ça avec Paris. Il va se refaire, je ne m’inquiète pas pour lui. Il n’a pas eu de chance, quand le collectif est en difficulté, ce sont souvent les postes exposés, donc les gardiens, qui payent.

L’Euro approche, des favoris ? Comme tout bon français, je vais supporter la France. Maintenant, en deuxième position je mettrais l’Espagne. Tout le monde ici m’en parle et il faut reconnaitre qu’ils ont de très grands joueurs. Ils peuvent être super dangereux mais pour l’instant, ils ont un blocage. David Silva, que j’ai vu tous les jours à Valence, est par exemple impressionnant. Mais sans collectif, cela va être plus que difficile.

Tu as joué à Valladolid, donc dis-nous la vérité : quel âge a réellement Ogbeche ? Bartho ? Ah je crois qu’il est de 84. J’avais déjà joué contre lui en – de 17 en Coupe Gambardella. C’est un bon gars, il n’a pas eu trop de chance cette année. Il y a de la place qui va se libérer en attaque. J’espère que ça va lui sourire, il le mérite.

Tu étais international espoir. Pelé, Mandanda, Lloris ont un temps d’avance, si l’on se fie aux médias et au sélectionneur. Comment va s’effectuer le retour de Butelle sur la scène internationale ? Ah pas tout de suite. D’abord, il faut que je retrouve une place de titulaire, que je reprenne du plaisir sur un terrain. Ceux que vous avez cités, ils ont clairement un temps d’avance mais rien n’est perdu. Ça ne dépend que de moi.

Propos recueillis par Romain Canuti