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Kylian Mbappé : « Luis Enrique et Luis Campos m’ont sauvé »
À la veille d’affronter le Luxembourg dans le cadre de la préparation à l’Euro, le capitaine de l’équipe de France s’exprimait pour la première fois depuis l’annonce de sa signature au Real Madrid.
(Avant même la première question, Kylian Mbappé prend la parole.)
Juste avant de commencer, je voulais m’exprimer. Je pense que tout le monde a eu l’information : je vais être un joueur du Real Madrid pour les cinq prochaines saisons. C’est un immense plaisir, je suis très fier. Je suis très content, libéré, soulagé, extrêmement fier de pouvoir arriver dans ce club où j’ai toujours rêvé d’être. J’arrive là-bas avec beaucoup d’humilité. Merci à toutes les personnes du Real Madrid qui ont toujours eu confiance en moi, merci à tous ceux qui m’ont envoyé un message depuis lundi. C’est beaucoup d’émotion, mais il faut retourner à quelque chose de plus rationnel. J’ai une responsabilité en tant que capitaine de l’équipe de France. Je pense que ça a pris beaucoup d’ombre sur la sélection. Je ne répondrai pas aux questions qui ne sont pas liées à la sélection.
On te sent apaisé, souriant pour la première fois depuis longtemps.
Un homme heureux a plus de chances de bien jouer qu’un homme malheureux. Maintenant, ce n’est pas parce que je souris que ça va faire gagner des matchs ! Je suis soulagé, content d’avoir signé au Real parce que je l’ai toujours voulu. À la fin de la saison, j’ai beaucoup moins joué, tout le monde sait pourquoi. Mais c’est comme ça, il faut s’adapter. Ce n’est absolument pas une excuse.
Comment tu analyses la saison que tu as traversée à Paris ?
J’ai attaqué cette saison avec une ambition différente, un jugement différent sur ce que je fais. J’ai toujours pensé que je n’allais jamais jouer. On me l’a fait comprendre. On me l’a dit en pleine face. On m’a parlé violemment. Alors dès que j’ai foulé la pelouse, j’étais content. Je pense que cette saison a été la plus difficile à jouer. La jouer comme ça, je ne peux qu’être fier. Quand je repense à tout ce que j’ai subi, c’est la meilleure saison de ma carrière. C’est Luis Enrique et Luis Campos qui m’ont sauvé. C’est la vérité. Sans eux, je n’aurais jamais remis un pied sur un terrain. Ici, je baisse la garde : ma saison a été moins bonne par rapport à mes standards. C’est sûr que l’année prochaine, je ne me contenterai pas d’une année comme ça.
Est-ce que tu étais malheureux à Paris ?
Ce serait cracher dans la soupe que de dire qu’au PSG, j’étais malheureux. Ce serait cracher au visage de tous ces gens qui m’ont défendu, qui m’ont accompagné. Ce serait un peu « bâtard » de venir et de cracher une fois que j’ai mon nouveau club. Je n’ai jamais été malheureux au Paris Saint-Germain.
Comment tu le sens, cet Euro qui arrive ?
C’est une compétition très compliquée, plus compliquée qu’une Coupe du monde. Toutes les équipes se connaissent, tactiquement c’est un football qui se ressemble. Notre poule est compliquée. C’est une compétition qui nous manque depuis 24 ans, c’est long pour un pays comme le nôtre.
Tu vas disputer ta quatrième compétition internationale. Qu’est-ce que tu as appris lors des trois précédentes et que représente cet Euro ?
En 2018, je n’apprends pas vraiment. Je suis arrivé, j’ai tout de suite gagné. Tu n’apprends pas quand tu gagnes. En revanche, en 2021, j’ai pris une baffe. Et cette baffe m’a ensuite appris à encaisser 2022. En 2022, tu apprends aussi parce que c’est une Coupe du monde, on perd aux tirs au but et on va au bout de ce qu’on peut faire. On pourrait la refaire, on donnerait tout de la même manière. Là où j’ai le plus appris, c’est en 2021. Maintenant, j’ai l’état d’esprit revanchard, et ça tombe bien parce qu’on va jouer un Euro. Les gens sont impatients de regagner un titre.
Ne pas communiquer pendant si longtemps n’a pas dû être facile. Comment as-tu traversé cette période ?
Il y a énormément de pression, c’est sûr. Mais il y a plus grave dans la vie. Ça reste du football. Je suis très grassement payé pour jouer au football, faire ce que j’aime le plus au monde. Il y a des gens qui font un travail qui est beaucoup plus éprouvant que le mien, qui se lèvent tous les jours pour aller à l’usine. Ce que j’ai vécu, bien sûr que je ne le souhaite à personne. Maintenant, je trouve que c’est assez déplacé que moi, Kylian Mbappé, je me plaigne aux yeux du monde. Quand je vois ce qu’il se passe dans le monde actuellement, il y a des choses bien pires.
UL