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- Newcastle-PSG (4-1)
Kylian Mbappé, porté disparu
Transparent et dépassé pour la deuxième fois en quatre jours, Kylian Mbappé a été emporté par le naufrage de son équipe à Newcastle. Brouillon comme jamais, l'attaquant parisien n'aura jamais semblé en mesure d'amorcer la moindre révolte.
Kylian Mbappé aurait pu être décisif après à peine cinq minutes sur la pelouse de Saint James’ Park, d’un superbe centre à destination d’Ousmane Dembélé, dont la volée a flirté avec l’extérieur du montant de Nick Pope. Dommage, ce fut la seule action positive de la soirée du n°7 parisien, qui s’est ensuite noyé sous la pluie battante du nord de l’Angleterre. Influence presque inexistante dans le jeu, choix douteux, implication toujours aussi fluctuante : pour la deuxième fois en cinq jours, le patron offensif rouge et bleu n’avait rien du sauveur aperçu tant de fois ces dernières saisons.
180 minutes de silence
Après un départ tonitruant cette saison, Kylian Mbappé traverse une semaine pour le moins compliquée. Quatre jours après avoir tenté – en vain – de faire basculer la rencontre tout seul à Clermont sans jamais parvenir à créer la moindre différence, l’attaquant parisien s’est une nouvelle fois montré sous son plus mauvais jour à Newcastle. Celui d’un joueur dont la qualité des choix et l’envie affichée sur la pelouse fuit au fur et à mesure que la frustration de ne rien réussir grimpe en flèche. Le voilà donc à 180 minutes sans se créer la moindre occasion de but, une rareté absolue depuis ses débuts au pied de la tour Eiffel. Certains pointeront son état physique après sa sortie sur blessure face à l’OM, mais dans ce cas, pourquoi être allé gambader 90 minutes dans le vide sur la pelouse douteuse du stade Gabriel-Montpied ?
4 – Paris n’avait plus encaissé 4 buts TCC depuis le 15 février 2020 (4-4 à Amiens en Ligue 1). Le club de la capitale signe également son 2e plus large revers sous QSI en Ligue des Champions, après le 8 mars 2017 (1-6 à Barcelone en 8e de finale). Crash. #NEWPSG #UCL pic.twitter.com/jj18Bl1VeX
— OptaJean (@OptaJean) October 4, 2023
C’est peu dire que c’est l’ensemble de ce PSG aligné avec quatre joueurs purement offensifs qui s’est vautré face à des Magpies largement meilleurs, offrant l’une des pires prestations de son histoire en phase de poules de Ligue des champions. Paris n’a d’ailleurs pas cadré la moindre frappe en première période (deux au total, le but d’Hernandez et une frappe de Dembélé repoussée des poings par Nick Pope). Mais dans ce Paris Saint-Germain version 2023-2024, Kylian Mbappé est le symbole des réussites et des échecs ; un statut qu’il s’est evertué à renforcer depuis plusieurs saisons. Et qu’il faut aussi assumer quand les choses tournent moins bien.
Au cœur du jeu, vraiment ?
Ce système à quatre attaquants est pourtant censé offrir au Bondynois un maximum de liberté pour participer au jeu, créer des différences, se promener entre les lignes et faire briller ses partenaires, soi-disant enfin complémentaires. Tout ça pour quoi ? 51 petits ballons touchés dans une équipe à 73% de possession de balle, dont 10 égarés en route ; aucun dribble réussi et un premier tir (loin du cadre) intervenu presque par dépit dans les derniers instants d’une partie déjà jouée depuis longtemps. On est loin du joueur qui se verrait bien en nouveau maître à jouer d’une équipe qui ne compte plus le moindre milieu offensif créateur dans son effectif. Et que dire de ces innombrables appui-remises dos au jeu n’aboutissant à rien, si ce n’est à des pertes de balle évitables ?
Kylian Mbappé ne devrait pas avoir vocation à s’imposer comme le dépositaire du jeu parisien, et la débâcle de ce mercredi soir l’illustre une nouvelle fois. Surtout quand aucun des trois joueurs offensifs censés le seconder n’est là pour rattraper l’autre, les fautes techniques s’empilant de minute en minute. Dans la continuité de son début de saison, Ousmane Dembélé s’est montré aussi volontaire que brouillon pendant que Gonçalo Ramos attendait désespérement qu’un ballon exploitable arrive jusque dans la surface, incapable d’être utile plus bas sur le terrain. Baladé d’un couloir à l’autre en passant par l’axe, Randal Kolo Muani n’a lui pas encore démontré qu’il avait le niveau d’un titulaire porte d’Auteuil. Au moins, cela ne devrait pas être trop difficile pour Luis Enrique d’en trouver un à envoyer sur le banc, s’il décide de repasser à un système à trois milieux de terrain. Histoire de replacer Mbappé dans un secteur où il brille bien plus : dans les 30 derniers mètres, quelque part entre l’aile gauche et la surface adverse. Ce sera toujours mieux que de le laisser courir partout et nulle part.
Par Tom Binet