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Kylian Mbappé, peur sur la ville
C'est un Paris Saint-Germain heureux qui aurait dû se coucher ce vendredi soir après avoir remporté la 13e Coupe de France de son histoire. C'est pourtant un PSG inquiet qui n'a pas réussi à trouver le sommeil, pensant à Kylian Mbappé qui vient chercher sa médaille en béquilles après avoir subi un tacle de Loïc Perrin plus tôt dans la rencontre. Le contre-la-montre pour que l'attaquant français soit de retour pour la Ligue des champions a démarré.
Cette fois-ci, le discours fut bref. Au moment de passer devant le président de la République Emmanuel Macron afin de recevoir sa médaille d’or, Kylian Mbappé, béquilles à la main et attelle à la cheville, grimace et lâche un « Ça a craqué un peu quand même ». Une phrase qui en dit autant que les larmes de l’attaquant français au moment de sa sortie, une heure plus tôt, après avoir été découpé par Loïc Perrin qui a voulu faire un mélange entre Zinédine Zidane et Sylvain Kastendeuch pour son probable dernier match en professionnel. De leur côté, les supporters parisiens repensent aux années passées. Aux blessures de Neymar qui a manqué le huitième de finale retour de C1 face au Real Madrid en 2018 et la double confrontation de Manchester United l’an dernier au même stade de la compétition. Et se disent que la malédiction s’est de nouveau abattue sur la capitale.
Qui c’est qui veut des chevilles, évidemment c’est les Verts
Au moment de la sortie de Kylian Mbappé, les quelques supporters parisiens présents au Stade de France semblaient désabusés. Comme s’ils savaient que ce moment allait arriver sans savoir qui allait être la victime. Cette blessure était-elle prévisible ? Oui à écouter Thomas Tuchel qui en veut un peu à tout le monde. Aux Stéphanois d’abord : « C’est la troisième fois que l’on joue contre Saint-Étienne cette saison et la troisième fois qu’ils prennent un carton rouge dans les 30 premières minutes. Cela n’est donc pas à cause de la fatigue. » Mais aussi à l’arbitre : « Au début, il n’a mis qu’un jaune pour la faute. Et nous, nous avons pris trois cartons jaunes pour avoir protégé notre joueur. Les spectateurs sont là pour regarder les joueurs, les personnes devant leur télé sont là pour regarder les joueurs. Le plus important est donc de protéger les joueurs. Pas seulement les nôtres, mais tous les joueurs. Et ce n’était pas le cas aujourd’hui. »
En face, si Timothée Kolodziejczak salue le fait que lui et ses coéquipiers ont « joué comme des guerriers », Claude Puel tente de relativiser le geste de son capitaine : « Je regrette bien sûr la blessure, mais c’était un engagement sain, sans aucune intention de faire mal. Il y avait l’intention de jouer le ballon, mais c’est vrai qu’il va trop vite. » Toute cette histoire serait donc de la faute de Kylian Mbappé ? À moins que cela soit celle de Neymar, lui aussi rapide, et lui aussi victime de violents gestes comme cette faute du jeune Yvann Maçon après 90 secondes de jeu. Ou bien celle de Leandro Paredes qui a vu Mahdi Camara lui rendre visite. Alors oui, les Stéphanois ne sont pas là pour faire des cadeaux aux Parisiens. Oui, Loïc Perrin est un charmant garçon et n’a pas volontairement blessé Mbappé, à l’image de cette image où le défenseur va aux nouvelles et s’excuse auprès de son compatriote. Oui, la reprise, le manque de compétition et la pression d’une finale font que la tension était à son paroxysme. Il n’empêche que le premier acte de la rencontre a souvent ressemblé à un ring de MMA où tous les coups étaient permis.
Quelle équipe pour Lyon ?
Avant de se rendre à Lisbonne pour y disputer le Final 8 de la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain doit de nouveau se rendre au Stade de France dans une semaine pour y affronter l’Olympique lyonnais en finale de la Coupe de la Ligue. Une rencontre qui devrait donc se disputer sans Kylian Mbappé. Et pour les autres ? Le Paris Saint-Germain doit-il mettre à l’écart Neymar, Icardi ou Thiago Silva pour éviter de perdre un nouvel élément ? Si la question peut se poser, Thomas Tuchel a déjà donné sa réponse : « Si Neymar est disponible, il jouera. Ce sont des finales, nous voulons remporter un 4e titre dans la saison. Nous allons donc venir jouer avec la meilleure équipe possible. » Même son de cloche pour Thiago Silva qui se la joue psychologue : « Il ne faut pas jouer avec la peur de se faire mal. Car sinon, c’est là que tu vas te faire mal. »
Pourtant, une nouvelle blessure sur le plan offensif pourrait être plus que préjudiciable pour le Paris Saint-Germain dans sa quête de Ligue des champions. D’autant plus depuis le départ d’Edinson Cavani et la suspension d’Ángel Di María pour le quart de finale. Laissant pour seuls remplaçants Pablo Sarabia, Eric Maxim Choupo-Moting ou encore Arnaud Kalimuendo. Une inquiétude qui ne peut pas en faire oublier une autre encore plus grande, celle de la défense. Une arrière-garde qui, elle aussi, a perdu un élément face à Saint-Étienne en la personne de Thilo Kehrer et qui est toujours privée de Juan Bernat. Des absences qui se sont fait remarquer au Stade de France où le PSG a souvent été sur deux fils nommés Thiago Silva et Keylor Navas défensivement, même lorsque Saint-Étienne évoluait en infériorité numérique. Inquiétant alors qu’approchent l’Atalanta et son attaque de feu (96 buts en 36 matchs de Serie A et 16 en 8 matchs de C1). Et ça, le sort de Kylian Mbappé ne pourra rien y changer.
Par Steven Oliveira, au Stade de France