- Euro 2024
- Qualifs
- France-Pays-Bas (4-0)
Mbappé : lui, capitaine
Pour son premier match dans sa nouvelle fonction de capitaine des Bleus, le Parisien a réussi à allier le fond et la forme, face aux Pays-Bas, avec deux buts, une passe dé et un match de patron au sens premier du terme.
Même si Kylian Mbappé avait tout fait pour prouver le contraire lors de ses prises de parole (en conférence de presse, mais aussi en tête à tête avec Antoine Griezmann), il y aura bien un avant et un après 21 mars 2023 pour le génie français. Ce mardi, Didier Deschamps officialisait la prise de pouvoir du Kyks en tant que capitaine de l’équipe de France, au nez et à la barbe de Grizou. Et après avoir offert une démonstration au micro dans la foulée, à l’occasion de son investiture, le meilleur buteur de l’histoire du PSG a pris ses quartiers avec brio, ce vendredi au Stade de France, face à des Pays-Bas rapidement assujettis.
Chouchou de cet écrin depuis belle lurette, le Bondynois n’avait pas seulement enfilé ses crampons pour se le mettre une énième fois dans la poche. Il avait aussi une mission à mener, et un tout début de mandat à bien négocier, sous les yeux de son prédécesseur Hugo Lloris, honoré en avant-match. Ainsi, le voir haranguer l’aile Est du « SDF » quelques secondes avant le début du combat, au sortir des hymnes, n’avait rien d’anodin. Dans le jeu, il a également fait très rapidement comprendre qu’il comptait faire honneur à sa nouvelle fonction. Son offrande pleine d’altruisme et de symbole pour le rosé Antoine Griezmann, dès la deuxième minute, aurait déjà pu suffire à lever les doutes, s’il y en avait ; la célébration des deux hommes – le Madrilène grimpant sur le dos du Parisien – aussi. La suite de la première période de KM7 a confirmé la tendance et sa complémentarité toute pimpante avec le Colchonero : lui, capitaine, offrira du leadership, mais aussi beaucoup d’amour.
C’est pour Kyky
Sans réaliser sa plus grande prestation sous le maillot frappé du coq, le numéro 10 tricolore a marqué les esprits d’une nouvelle manière, face aux Oranje. Alors que tous les projecteurs étaient braqués sur lui, encore plus qu’à l’accoutumée, on l’a ainsi vu laisser les clés du jeu à Griezmann lorsqu’il était muselé côté gauche, attirer l’attention de ses gardes du corps pour offrir des boulevards à la pile électrique Randal Kolo Muani devant, permuter avec l’ancien Canari lorsque le script du match le demandait et se dépêcher d’aller relever RKM – bousculé par Virgil van Dijk – avant d’aller poser le ballon au point de corner pour Grizou, entre autres nombreux petits gestes – pour ses coéquipiers ou pour la foule – laissant comprendre que cette soirée était bien plus qu’une simple première journée de qualifications à l’Euro 2024. Il y aura bien un avant, et un après. Mais ce bouleversement n’en sera pas un : tout sera contrôlé, comme d’habitude avec Mbappé.
Bilan ? « Normal, j’ai continué à faire mon travail : aider l’équipe, être décisif. Et j’ai essayé d’emmener les autres avec moi. Mais il ne faut pas s’enflammer, le plus dur reste à faire », a-t-il d’ailleurs lâché sur TF1 au coup de sifflet final, avant un dernier salut à ses fanatiques tel un pape en tournée. Kylian Mbappé est un homme nouveau. Ou bien est-ce juste la dernière mise à jour du programme de pointe que l’AS Monaco a sorti de son usine il y a sept ans. Dans tous les cas, sa banderille de la 22e, et surtout son banger de la 88e (ses 37e et 38e buts en Bleu, dépassant Karim Benzema) ont rappelé que sous le brassard se cachait toujours un assassin froid et impitoyable.
Par Jérémie Baron, au Stade de France