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Kylian Mbappé et Lionel Messi en finale : la victoire de QSI
Si la sélection qatarie a vite quitté sa Coupe du monde, tout n’est pas perdu sur le plan sportif pour l’émirat. Déjà vainqueurs d’un point de vue diplomatique, le Qatar et QSI peuvent se frotter les mains de retrouver Kylian Mbappé et Lionel Messi, deux des trois stars du PSG, face à face en finale.
Dans les rues de Doha, depuis le début du Mondial, les immeubles préparent trois affiches possibles pour la finale, à grands coups de buildings illuminés. Neymar vs Messi, Messi vs CR7, et CR7 vs Neymar. Partout, les tronches des trois méga stars éclipsent toutes les autres. Aux yeux du Qatar, ce Mondial devait être le leur. Comme quoi, Kylian Mbappé a encore un long chemin à faire en matière de popularité internationale. Même s’il parle aussi bien anglais qu’un cowboy, ce n’est pas son hologramme qui échange des jongles sur les grattes-ciel qataris avec Messi, mais bien le double du Ney. Pourtant, si les organisateurs ont sous-estimé Mbappé et les Bleus, ils se retrouvent bien avec une finale qui sert leurs intérêts.
Un coup de pub inespéré
Depuis des jours, à l’aune d’une époque où l’on individualise à outrance le football, on parle davantage d’une finale Messi vs Mbappé que d’un Argentine-France. Ce qui est triste, injuste et révélateur de la façon dont est vu le plus collectif des sports du globe. En dehors des comptes Twitter pas avares de stats, qui se régalent de cette starification galopante des cadors du ballon rond, d’autres se réjouissent tout autant de ce phénomène : les organisateurs qataris du Mondial, et donc l’état major du PSG. Car si l’on nous rappelle depuis des jours que l’Inter Milan et le Bayern Munich ont chacun eu un joueur en finale depuis 1982 – ce qui sera encore le cas cette année -, celle-ci porte bien le sceau du PSG.
Lionel Messi face à Kylian Mbappé, c’est bien un scénario rêvé pour le Qatar, et par extension QSI et le Paris Saint-Germain. Quoi de mieux pour l’image du club que d’avoir deux de ses trois superstars à l’affiche du rendez-vous de l’année ? Sur les lèvres du monde entier ? En Une de tous les journaux ce dimanche ? Pour le club parisien, qui tente de combler à coups de transferts, campagnes internationales et réseaux sociaux étrangers son déficit de notoriété face aux géants européens, il ne pouvait y avoir meilleure publicité. D’autant que cela permet au passage de reléguer le fiasco de la sélection qatarie au second plan.
Une image renforcée
En coulisses, le PSG a bien mené sa barque pendant ce Mondial. Après tout, quel meilleur timing pour Nasser al-Khelaïfi que la parenthèse Coupe du monde pour lancer les hostilités avec la ville de Paris ? En maître négociateur, le président du PSG a lâché la bombe en toute discrétion pendant que ses têtes d’affiche occupaient l’esprit des amoureux de football : et si le Paris Saint-Germain quittait le Parc des Princes à cause de la méchante mairie de Paris ? En pleine saison de Ligue 1, une telle sortie aurait mis le feu aux poudres, notamment du virage Auteuil. Mais là, non. Le PSG et son président apparaissent en position de force face à Anne Hidalgo et ses ouailles, surfant sur la dynamique positive de ce Mondial qui tourne en la faveur de QSI.
Les courbettes diplomatiques ne font que renforcer cet état de grâce. Emmanuel Macron est lui-même venu chanter les louanges de ce Mondial au Qatar après Maroc-France, préparant surtout le terrain pour ses JO de Paris, pendant que d’autres officiels du globe profitaient de la compétition pour venir signer des contrats juteux, à l’image du secrétaire d’État américain John Kerry. Les droits de l’homme bafoués, les drapeaux LGBT+ interdits, les restrictions en tout genre ? Balayées, oubliées. La triste réalité, c’est que l’image du Qatar, et donc de tous ceux qui en dépendent, sort grandie de ce Mondial. Mais attention : l’horizon pourrait de nouveau s’assombrir pour le Qatar et son PSG. En dehors de l’incertitude sur la suite de la carrière de Neymar après le naufrage brésilien, le PSG récupérera quoi qu’il arrive un champion du monde, et un battu. On a vu mieux pour souder un trio déjà électrique avant la compétition.
Par Adrien Hémard-Dohain