- C1
- J4
- PSG-Anderlecht
Kylian bâté ?
Depuis son match manqué face à l’OM, Kylian Mbappé s’est mis à dos les supporters marseillais, le corps arbitral, certains supporters parisiens et beaucoup d’observateurs du ballon rond. Une première pour un jeune joueur qui n’a jamais été remis en cause depuis son éclosion à l’AS Monaco et qui pourrait commencer la rencontre de Ligue des champions face à Anderlecht sur le banc après ses dernières sorties plus que moyennes.
En un geste, Kylian Mbappé est passé de gendre idéal à jeune à problèmes. C’était le 22 octobre dernier sur la pelouse du Stade Vélodrome. Mécontent de voir l’arbitre lui refuser un penalty malgré une main évidente de Jordan Amavi, l’international français s’est rué vers l’homme en noir pour lui hurler au visage tout en lui agrippant le bras. Un geste d’humeur sanctionné d’un petit carton jaune et vite excusé par sa bonne bouille. L’histoire ne peut être refaite, mais il est évident que si Thiago Motta avait attrapé l’arbitre par le bras, le carton rouge aurait été de sortie, et certains consultants auraient exigé au moins cinq matchs de suspension. Surtout que Kylian Mbappé a ensuite fait preuve d’une étonnante arrogance au micro des journalistes : « On a peut-être été un peu trop facile en abordant ce match. On a beaucoup de matchs, on doit se concentrer sur beaucoup de choses. Pour eux, c’était le match de l’année. Pour nous, l’objectif est de gagner le titre. »
L’été de la discorde
Bonne éducation, maîtrise parfaite de la langue française, mature malgré ses dix-huit petits printemps, Kylian Mbappé a de suite été élevé au rang de modèle. Mais, derrière sa modestie affichée, l’international français a toujours eu cette confiance en lui qui, pour certains, peut passer pour de l’arrogance, comme lors d’un entretien accordé à beIN Sports en mai dernier où il racontait son éclosion fulgurante : « J’ai toujours cru en moi, je savais que j’étais capable de faire des grandes choses. Je ne suis pas surpris. Je ne pensais pas que ça allait arriver aussi vite, mais je savais que je pouvais le faire. » C’était avant cet été mouvementé, débuté par une bouderie avec les dirigeants de l’AS Monaco pour obtenir une revalorisation salariale XXL. Les premières critiques se sont alors abattues sur l’enfant de Bondy, qui a dû faire face à un communiqué virulent des Ultras Monaco 1994 : « Nous ne pouvons accepter qu’un de nos joueurs se permette de réclamer de telles sommes, sans avoir prouvé quoi que ce soit du haut de ses quelques dizaines de matchs au niveau professionnel. Nous tenons également à rappeler à Kylian Mbappé et à son clan que personne n’est au-dessus de l’institution AS Monaco FC. »
Passe, passe la balle…
Conscient d’être devenu une star, Kylian Mbappé sait qu’il est désormais au centre des attentions, d’autant plus depuis sa signature au Paris Saint-Germain. « Une petite erreur et tout peut s’écrouler, donc je fais très attention. Tous mes gestes sont épiés, plus rien n’est laissé au hasard désormais. C’est une pression, car dans la vie vous restez quand même un être humain, donc c’est difficile. Mais sur le terrain, il n’y a pas de pression » , affirmait-il à Téléfoot dimanche dernier.
Pourtant, c’est bien le terrain qui pose également problème depuis quelques semaines. Inefficace face à Dijon, auteur d’erreurs techniques incroyables face à l’OM et, dans une moindre mesure, contre Nice, le petit génie du football français traverse son premier (tout petit) désert depuis son éclosion. Mais plus que son manque de réussite, Kylian Mbappé a fait voir une nouvelle facette insoupçonnée de son jeu : l’égoïsme. Durant ces trois rencontres, l’ancien Monégasque a sans cesse préféré l’option individuelle et le dribble de trop, alors qu’il avait habitué son monde à servir le caviar. Une attitude que les mauvaises langues prêtent à celui qui semble l’avoir pris sous son aile sur le pré comme en dehors : Neymar. Que tout le monde se détende. Malgré le montant de son transfert et l’espoir placé en son immense talent, Kylian est encore un jeune joueur en phase d’apprentissage. Et gageons que, dans son cas, avoir dix-huit ans et l’envie de s’amuser avec les gens dans le vent ne l’empêche pas, de temps en temps, d’aller marcher en forêt avec tonton Edi’.
Par Steven Oliveira