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Kurzawa, gauche caviar

Par Mathias Edwards et Antoine Donnarieix
5 minutes
Kurzawa, gauche caviar

Brouillon, le Paris Saint-Germain est monté sur la seconde marche du classement durant 20 minutes, face à Monaco. Mais c'était sans compter sur Layvin Kurzawa, et les approximations de David Luiz. Le latéral gauche de l'ASM a attendu les arrêts de jeu pour démontrer, une fois de plus, qu'il est le meilleur Français à son poste, en offrant l'égalisation à Martial.

Paris Saint-Germain

Sirigu (5) : Peu inquiété, mis à part sur le missile de Ferreira Carrasco qu’il dévie sur sa barre en première période, il ne peut rien sur le but de Martial. La sale soirée.

Van der Wiel (5) : Plus offensif que Maxwell en première période, le Batave s’est contenté de défendre lorsque Paris est passé en 4-2-3-1. Et dès que Kurzawa a décidé de montrer qu’il était le meilleur latéral français. Un choix payant jusqu’à la dernière minute, et ce centre fatal du Monégasque.

Camara (6) : Après avoir donné le coup d’envoi fictif déguisé en Carl Lewis, Papus a neutralisé Ocampos tout en placement et en intelligence, gagnant tous ses duels et colmatant les espaces laissés libres par David Luiz, qui le met en difficulté une dernière fois dans les arrêts de jeu. La fois de trop.

David Luiz (4) : La même coupe qu’Andy Allo. La même folie, aussi. L’ancien de Chelsea est un homme libre sur la pelouse. Le problème, c’est qu’il est défenseur. Heureusement, à son côté, Camara culmine plus haut que les 157 centimètres de Prince.

Maxwell (5,5) : Défensivement, le BFF d’Ibrahimović a souffert face à Dirar. Parce qu’il savait que le Monégasque allait ensuite tout rater ? C’est ce qu’on appelle l’expérience. Offensivement, il a une fois de plus donné une leçon de centres.

Matuidi (5) : Avant de se rendre au Parc, Blaise s’est senti mal à l’aise devant la bande-annonce de ce numéro de Capital consacré aux inégalités dans le monde du travail. Il a donc voulu prouver qu’il méritait bien le troisième plus gros salaire de Ligue 1. Raté, comme cette tête dans les six mètres adverses.

Thiago Motta (5) : D’abord seul en sentinelle devant la défense, il s’est ensuite permis quelques incursions dans le camp adverse lorsque Matuidi est venu l’épauler après la pause. Plus tranchant verbalement qu’avec le ballon.

Verratti (7) : « Les gros comme toi, ça m’a toujours fait rigoler, parce que quand ça dégringole, ça fait un de ces boucans ! » C’est probablement ce que Tuco Verratti a dit à Geoffrey Kondogbia avant de le projeter au sol juste avant la pause, la cheville broyée par le milieu monégasque. Avant de sortir à la mi-temps, le chien de la casse des Abruzzes avait gratté tous les ballons qui passaient dans sa zone, lancé ses attaquants et même failli marquer d’entrée de jeu.

Bahebeck (6,5) : Contrairement à la saison passée, et ce que pensaient les supporters valenciennois, cette cinquième apparition en Ligue 1 cette saison assure à Jean-Christophe la prime de champion, si Paris honore son statut. Et il pourra en plus se vanter d’y avoir participé, avec cette passe déc’ pour Lucas.

Lucas (6,5) : Plus à l’aise dans le 4-2-3-1 après la pause qu’en attaque dans le 4-4-2 initial. Le Brésilien, qui parle mieux français après deux ans à Paris que Cristina Cordula après plus de trente ans, sauve une partie brouillone en ouvrant le score. « C’est magnifiiique. »

Pastore (8) : La Superloupe de Canal + est en rade. En jeu court ou long, à grands coups de louches ou de passes laser à ras-de-terre, en 76 minutes, Javier Pastore lui a fumé toute la batterie. Pire que Tinder sur ton iPhone 5. Cœur, pour lui. Remplacé par Cabaye et son swag de plagiste.

Cavani (3) : L’Uruguayen ne s’est jamais remis de la crise de fou rire que lui a provoqué le grand pont tenté sur sa personne par Raggi en début de match. Fantomatique, il frappe à côté du ballon sur sa seule occasion et enchaîne les mauvais choix.

AS Monaco

Subašić (5,5) : Il y a des matchs où un gardien n’a aucun arrêt à faire jusqu’à la dernière minute. Ce soir, Danijel devait sortir son arrêt vingt minutes avant. Raté

Raggi (4) : Le couteau suisse de la défense monégasque a joué ce soir le rôle du bourrin qui cherche à faire le mec technique quand il a le ballon. Un 360° pour au final se faire prendre deux mètres par Jean-Christophe Bahebeck lorsqu’il doit défendre. Andrea Rassi.

Carvalho (7) : Capitaine d’un soir, le doyen a fait mieux qu’assurer. Une seconde jeunesse portista qu’il pourrait bien utiliser au Stade de France le week-end prochain. Oui, à 36 ans.

Kurzawa (8) : Un homme de caractère, capable de dire à Moutinho : « Laisse, je la sens bien. » Un essuie-glace dans son couloir, sans être toutefois maître dans l’art du dernier geste. Mais ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande. Le meilleur latéral gauche français était sur le terrain, mais c’est Lucas Digne, qui a passé sa soirée sur le banc, qui rejoindra les Bleus cette semaine.

Fabinho (3,5) : La règle d’or qui veut que l’arrière droit est le moins bon de la bande se vérifie à Monaco. Le Brésil et le marquage, ça fait deux.

Moutinho (5,5) : Le corner le plus inutile de la saison, sans hésitation. Même si ses ouvertures montrent sa vista, il semblait perdu dans l’entrejeu monégasque. Non, vraiment, la Ligue 1 ne lui sied pas.

Kondogbia (6) : Il a cherché à jouer au plus costaud avec Verratti, il a perdu. Alors Geoffrey a mis fin au show du petit hibou en lui écrasant la cheville. C’est donc ça, la génération dorée.

Bakayoko (5,5) : Pas facile de faire oublier Toulalan… T’y es mou, Bakayoko. Remplacé par Valère Germain (85e).

Ferreira Carrasco (7,5) : Maxwell mis à l’amende, Matuidi plaqué et de grosses sueurs procurées à la défense parisienne. Ces soirées-là, Yannick les aime jusqu’à l’aube.

Dirar (5) : Une performance digne de Marion Rolland aux JO de Vancouver. Pleine de promesses et d’enthousiasme, mais en fait, non. Remplacé par Bernardo Silva (65e), meilleur dans le rôle d’assistant de Zorro.

Ocampos (4,5) : Incrédule face aux instructions de Jardim, Lucas n’était clairement pas à sa place. Il se consolera peut-être en regardant le Superclásico.

Martial (10) : Eh oui, Antho. Même en tremblant, tu as marqué, ce soir. Et autant te dire que ta cote a indéniablement grimpé du côté de la Canebière.

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