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Kurzawa et vient
Il y a un an, Layvin Kurzawa quittait son club formateur de l’AS Monaco pour le banc du Paris-SG. Une année pour apprendre plus tard, revoilà le gaucher en pleine bourre, rappelé en équipe de France et de retour au Louis-II où il n’a plus rejoué depuis son départ.
Layvin Kurzawa n’a encore jamais rejoué contre l’AS Monaco depuis son départ, en août 2015. À la même époque l’an dernier, il avait rejoint la capitale blessé et c’est des tribunes qu’il avait observé sa nouvelle formation étriller son club formateur (3-0). En mars, fraîchement auréolé d’un titre de champion de France, il s’était blessé – encore – juste avant la venue des Monégasques au Parc des Princes. Ce soir, c’est donc la première fois que Layvin Kurzawa, vingt-trois piges, retrouve Monaco et le Louis-II. La journée sera forcément particulière pour le natif du Var. Monaco, c’est quasiment dix ans de sa vie. C’est la formation à La Turbie avec les copains de promotion Papy Mendy, Valère Germain et Marcel Tisserand. C’est la Ligue 2 avec Claudio Ranieri, la Ligue des champions avec Leonardo Jardim et l’équipe de France en novembre 2014, quand le gaucher marchait sur l’eau sur son côté gauche. Deux sélections au compteur et puis un contre-coup. Celui de la confirmation, déjà. Et physique, aussi, avec des blessures musculaires récurrentes.
En arrivant au PSG dans le rôle de doublure, Kurzawa devait tout recommencer. On remet les compteurs à zéro. Griller Maxwell, certains ont essayé, ils ont eu des problèmes. Alors « Kurz » a pris son temps. Il a écouté les conseils du Brésilien et l’a beaucoup observé. « Je savais que j’avais en face de moi, avec moi, un joueur qui allait beaucoup m’apprendre et qui m’apprend encore beaucoup aujourd’hui. Je sais que ça me servira par la suite » , explique le latéral gauche à propos du Brésilien Maxwell dans un entretien accordé à l’AFP. Max, ce n’est pas le genre de mec qui va vous glisser une peau de banane sous les crampons ou se fendre la gueule à la moindre déchirure musculaire. Avec l’arrivée d’Unai Emery, les rôles se sont inversés. Le mentor a passé le témoin et voilà Kurzawa numéro 1 à gauche et Maxwell sur le banc, en soutien. Pour l’instant, c’est une franche réussite, puisque Kurzawa facture trois buts et une passe en trois matchs officiels cette saison. De quoi convaincre Didier Deschamps de rappeler le numéro 20 de la capitale en équipe de France pour – enfin – prendre la succession de Patrice Évra.
Maxwell, c’est fait. Maintenant, place à Évra
Après tout, succéder à Maxwell et Évra, c’est le même challenge. Au PSG, c’est surtout le système Emery qui change la vie de Kurzawa. L’Ibère demande un pressing haut, une présence offensive intense de ses latéraux et un gros volume de jeu. De quoi faire bander Kurzawa qui a débuté sa carrière à un poste plus offensif. « J’ai un jeu assez offensif, le système me permet d’aller beaucoup vers l’avant et d’avoir une sécurité derrière, même si je sais que mon rôle premier, c’est d’être défenseur. Aujourd’hui cette façon de jouer me permet d’être aussi devant le but et de pouvoir finir certaines occasions » , étaye-t-il à l’AFP, toujours. Et puis Kurzawa est surtout un mec qui marche à l’affect. Au PSG, loin de sa Côte d’Azur natale, il a trouvé une deuxième famille. Sa garde rapprochée ? Serge Aurier, Adrien Rabiot, Jean-Kevin Augustin ou encore Presnel Kimpembe.
Les garçons s’envoient des vannes 2.0 sur Snapchat et assurent surtout l’ambiance musicale du vestiaire. À la maison, Kurzawa prend soin de sa vie. Il fait appel à un coiffeur-barbier privé et s’amuse avec ses deux chiens. Bref, le garçon a une vie simple. Il chambre, rompt petit à petit avec sa timidité naturelle et s’impose de plus en plus comme un joueur important du vestiaire parisien. Suffit de voir la manière dont il célèbre ses buts pour comprendre que Kurzawa a ramené sa touche au PSG. Entre hommages à LeBron James et Usain Bolt, Kurzawa s’essaie aussi au « dab » à la manière d’un Paul Pogba. Il faut dire qu’au PSG, il gonfle ses statistiques offensives à vitesse grand V. En moins de trente matchs, il est déjà impliqué dans douze buts sous le maillot parisien (6 buts, 6 passes). De quoi garder en ligne de mire l’essentiel : s’imposer au PSG. Définitivement.
Par Mathieu Faure