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Krychowiak : « Je ne bois pas d’alcool »
Grzegorz Krychowiak est la sentinelle du stade de Reims, qui s'est imposé samedi soir à Lyon (0-1) dans des conditions dantesques. Calme et décontracté, le seul Polonais à ne pas aimer la vodka revient pour vous sur son week-end de foot durant lequel il a été opéré.
Salut Grzegorz, ça va ? Pas trop enrhumé ?Comment ?
T’es pas trop enrhumé après le déluge de Gerland ? Ah si! C’est vrai que les conditions étaient très difficiles, parce qu’il a plu énormément pendant 15 minutes, ça a même failli nous empêcher de reprendre la deuxième mi-temps.
Déjà que ton nez est fracturé, ça doit pas être facile…Oui, j’ai pris un coup à l’entraînement jeudi matin, mais ça ne m’a pas empêché de jouer. Je ne ressentais aucune douleur, donc j’ai pris la décision de participer au match, même si j’ai dû mettre une protection. Et là, je viens de me faire opérer, donc c’est bon, c’est réparé.
Tu étais stressé avant d’affronter Lyon ? T’as bien dormi vendredi soir ou tu appréhendais ?Non, non, je n’étais pas stressé. Au contraire, avec ce genre de rencontre, tu es encore plus motivé, ça fait du bien de jouer des grosses équipes. En plus, l’année dernière, on a fait un très mauvais match ici, on avait pris 3-0, donc je suis satisfait, c’était une belle revanche…
T’aimes bien les matchs à l’extérieur ?On préfère toujours jouer devant notre public, c’est plus agréable. Mais bon, malheureusement, les matchs à l’extérieur, c’est un passage obligé toutes les deux semaines. La saison dernière, on avait vraiment mal géré ces matchs-là, si je me souviens bien, on a fait qu’une seule victoire, donc on espérait bien faire mieux cette saison. On a commencé avec une victoire à Lyon, donc maintenant, à nous de confirmer au prochain match notre belle performance à l’extérieur.
Tu t’es couché à quelle heure vendredi ? En fait vendredi soir, j’étais déjà à Lyon avec l’équipe. Je me suis couché vers 23h.
Il était bien, l’hôtel ?Oui, on a dormi au Novotel, qui est situé juste à côté du stade Gerland, à dix minutes à peine. C’était confortable.
T’as dormi tout seul ou avec un coéquipier ? J’ai dormi avec Christopher Glombard, que je connais depuis longtemps.
T’es du genre à piquer des affaires à l’hôtel ? (Rires) Ah non non! Moi, pas du tout… Ça peut m’arriver de prendre des serviettes sans faire attention, mais en général, non.
C’est quoi la première chose que tu as fait en te levant samedi ? Je me suis réveillé à 8h30 et ensuite on est descendus prendre le petit-déjeuner.
T’es plutôt sucré ou salé ? Plutôt sucré, j’ai pris des céréales avec du lait et des fruits.
Ok, et t’as fait quoi après ? Eh bien, on a eu une séance d’entraînement, avec un petit réveil musculaire et des toros. Ensuite, on a regardé des vidéos de l’adversaire, on a analysé un peu leur match contre la Real Sociedad pour comprendre comment poser des problèmes à cette équipe lyonnaise. Ensuite on a mangé, et on a enchaîné petite sieste, collation et causerie avant de partir au stade.
T’aimes bien la sieste ou ça t’ennuie ? En ce qui me concerne ça va, je pense que c’est quelque chose d’important dans la vie du footballeur. Il faut bien récupérer car on répète les efforts…
Tu as pensé à qui avant le match ? Je sais pas, beaucoup de prénoms me viennent à l’esprit. Je préfère ne pas en dire, sinon certains vont me reprocher de ne pas avoir pensé à eux.
Tu as reçu des textos qui t’ont marqué dans la journée ? Non, pas forcément, mais c’est vrai qu’à chaque fois, je reçois des messages des proches et de ma famille pour m’encourager.
As-tu une place attitrée dans le bus ? (Il hésite) Euh oui, c’est vrai qu’on a des places dans le bus et dans le vestiaire qu’on prend avec l’habitude.
Tu as gardé ton casque en sortant du bus ? Oui, j’écoute souvent de la musique avant un match pour me motiver, ça me permet de me concentrer.
T’es plutôt rap ou rock ? Je n’ai pas particulièrement de type de musique, j’écoute un peu de tout.
T’étais assis à côté de qui dans le vestiaire ? (Il cherche à se souvenir) À côté de qui j’étais… Ah oui, à côté de Mads Albaek.
Il est sympa ?Oui, c’est un bon mec, franchement. On apprend encore à se connaître, mais c’est un bon joueur qui s’adapte très bien à l’équipe et qui essaie d’apprendre le français. À nous de l’aider pour qu’il soit bien intégré.
Te souviens-tu de la causerie du coach ?Il nous a dit que pour faire un bon résultat à Gerland, il fallait être à 100%. À l’extérieur contre ce genre d’équipe, on peut vite repartir avec 2 ou 3 buts dans la valise, comme cela nous est arrivé l’année dernière. Ensuite, il nous a montré des images de la Real Sociedad, qui a fait un grand match, et il nous a expliqué comment il fallait jouer contre cette équipe. C’était une présentation plutôt efficace, puisque ça a marché.
Tu as un rituel avant d’entrer sur le terrain ? Ou un objet porte-bonheur ? Non, ni l’un ni l’autre.
Tu étais au marquage de qui pendant le match ? On ne fait pas de marquage individuel, on défend en zone. Moi, j’étais plutôt dans la zone de Gourcuff, Gonalons ou Fofana… Après, c’est vrai que Gourcuff rentrait souvent à l’intérieur, donc je m’en occupais pas mal.
Tu as parlé avec lui ? Vous vous êtes dit des trucs pendant le match ? (Catégorique) Non, non, non.
Tu ne pactises jamais avec l’ennemi ? (Rires) Non, je n’aime pas parler pendant les matchs.
T’en as pensé quoi, alors, du match de Gourcuff ? Il a été plutôt bon. Je pense que c’est un joueur important qui préfère évoluer numéro 10 que côté gauche. Après, c’est un très bon joueur avec une belle qualité technique.
Il était comment l’arbitre Rudy Buquet ? Il est mieux que Tony Chapron ? Oui, je pense qu’il a plutôt sifflé à bon escient tout au long de la rencontre. C’est vrai qu’il a sifflé un pénalty contre nous, c’est pas toujours évident de juger, mais je pense que globalement, il a bien tenu les débats.
Sur le moment, quand il s’est mis à pleuvoir, t’aurais voulu que le match s’arrête à la mi-temps ? Non, pas du tout… On a fait une mauvaise deuxième mi-temps, mais on était bien rentrés dans ce match. Notre première période a été très correcte. Quand il s’est mis à pleuvoir, on a voulu jouer, on n’a pas voulu penser que le match allait s’arrêter. Mais l’attente, c’était très long, on a essayé de rester concentrés. Malheureusement, quand on voit nos deux mi-temps, force est de constater que cela n’a pas été le cas.
T’as pensé quoi au moment du pénalty de Grenier ? Franchement, j’espérais qu’il rate… J’avais confiance en Kossi, mais j’ai été très soulagé quand j’ai vu la balle partir au-dessus.
Tu y croyais, toi, au but de Fortes ? Oui, forcément, on joue toujours pour gagner, même si on a globalement passé notre temps à défendre en deuxième période. On avait quand même quelques contres et on a réussi à mettre un but. C’est vrai que c’est un but chanceux, mais voilà, il fallait le tenter, il fallait tirer, il fallait aller le chercher. Personne ne nous a donné ce but-là.
Tu avais des proches dans les tribunes ? Non, pas cette fois.
Quand il y en a, ça te motive ou ça te stresse ? Moi, je trouve ça motivant.
À la fin du match, tu aimes bien échanger ton maillot ? Normalement, c’est vrai que je garde souvent mes maillots, mais bon cela m’arrive d’échanger avec d’autres joueurs à l’occasion. Cette fois-ci, je l’ai gardé, je l’avais déjà promis à quelqu’un.
Tu as fait le coup du téléphone portable en zone mixte pour éviter les journalistes ? Non, pas cette fois.
Quelle est la question la plus débile qu’on t’a posé après le match ? Il n’y a pas eu de question franchement débile, mais je me souviens qu’un journaliste m’a posé des questions sur mon nez cassé parce que, pendant le match, on m’a tiré deux fois dessus. Il m’a demandé si les Lyonnais avaient un problème avec moi, j’ai trouvé ça drôle.
Et alors, vous êtes sortis faire la fête pour célébrer cette victoire ? T’es plutôt champagne ou plutôt vodka ?Non, on est rentrés à l’hôtel. Moi, je ne bois pas d’alcool, donc ni l’un ni l’autre.
C’est un fêtard, Hubert Fournier ? (Rires) Je ne sais pas du tout, mais honnêtement je ne pense pas.
Tu es rentré chez toi à quelle heure ? En fait, on a dormi à l’hôtel à Lyon et on est rentrés le lendemain.
Ta copine n’a pas râlé de te voir rentrer si tard ? (Rires) Non, elle n’a pas râlé, pas du tout même, elle était plus contente de me retrouver dimanche.
Elle a pensé quoi de ton match ? Elle était contente, elle a regardé le match avec une copine.
Le lendemain tu as acheté L’Équipe pour regarder ta note ? Je ne l’ai pas acheté, mais j’ai lu le journal à l’hôtel.
Et alors ça te fait quoi d’être dans les tops ? Forcément, ça fait toujours plaisir quand quelqu’un apprécie ton jeu. Après, pour faire un bon match individuel, il faut avant tout que le collectif marche bien.
D’accord. Et donc ensuite, une fois de retour à Reims, tu t’es fait opérer ?Oui
L’anesthésie, ça te stresse pas?Non. Après, c’est vrai que le jour-même, j’étais fatigué parce que c’est pas évident de se faire opérer, mais tout s’est bien passé. Mon nez est en place maintenant. J’ai le droit à deux-trois jours de repos et ensuite je reprends l’entraînement.
T’as maté le CFC le soir ?Non, je n’ai pas pu.
Tu l’aimes bien, Pierre Ménès?(Rires) Oui, je l’aime bien. C’est difficile à dire parce que je ne le connais pas, mais il me fait plutôt rigoler. C’est un journaliste qui dit ce qu’il pense et qui n’a pas peur de donner son avis.
Et alors t’as fait quoi le dimanche soir ? T’as maté le match quand même ? Oui, j’ai regardé juste la première mi-temps parce qu’après, j’étais fatigué et je suis parti me coucher.
Tu en as pensé quoi, des Nantais ? Pas dégueus hein ? Oui, on les joue la semaine prochaine, ils ont fait un bon match malgré la défaite.
Tu peux nous donner ton pronostic pour ce match ? On va tout faire pour gagner. Je dirais 2-1 pour Reims.
Propos recueillis par Christophe Gleizes