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Krasnodar-Rennes en Ligue des champions : l’épreuve de la roulette russe
La classe découverte du Stade rennais en Ligue des champions se poursuit avec un voyage en Russie. À Krasnodar, les Rouge et Noir retrouvent l'autre mauvais élève du groupe, lui aussi novice dans la compétition, avec l'espoir de décrocher la première victoire de son histoire en C1, et surtout d'être reversé en Ligue Europa pour s'offrir un hiver européen.
Sur la route du stade de Krasnodar, le Stade rennais va retrouver quelques gros morceaux de Bretagne et s’éviter un dépaysement total. Les supporters ne seront pas du déplacement, mais la délégation rennaise pourra profiter de sa balade d’avant-match pour admirer les 23 hectares de granit breton, extrait des carrières de Lanhélin, une petite commune située au nord de Rennes, et posé aux abords de l’enceinte ultra-moderne construite en 2016. Un lien inattendu entre deux régions séparées par plus de 3000 kilomètres, alors que les deux clubs gardent le souvenir de leur baptême du feu commun en Ligue des champions, le 20 octobre dernier. Ce mercredi soir, c’est une autre histoire qui peut s’écrire pour Rennes et Krasnodar, déjà éliminés de la compétition reine après quatre journées, mais dans l’attente d’une première victoire dans le tournoi, qui serait synonyme de troisième place de groupe et d’un hiver européen avec une qualification pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa. « Le groupe a déjà montré qu’il était capable de faire des matchs costauds en C1, a posé Julien Stéphan à la veille du déplacement en Russie. Demain, je suis convaincu que les joueurs seront dans une détermination totale avec un investissement à 200%. Les joueurs seront investis d’une mission demain soir. » Une mission qui doit permettre au club breton de (vraiment) sauver son honneur en faisant durer le plaisir de son aventure européenne.
Petites formes et grandes leçons
À Rennes, il n’était pourtant pas question de faire de cette rencontre une montagne. Et encore moins un match déterminant pour une éventuelle qualification pour la compétition voisine. Si Hamari Traoré a refusé de considérer qu’une quatrième place serait « un échec » pour le SRFC, le coach Stéphan a choisi de relativiser : « Le club continuera à exister et à vivre quoi qu’il arrive après le match de demain. C’est vrai que ça peut être décisif pour la qualification en Ligue Europa, mais un nul laisserait tout en jeu pour la dernière journée. » Une façon de se protéger et d’évacuer une possible pression sur son groupe, qui sera notamment privé de Martin Terrier, Nayef Aguerd, Serhou Guirassy, auteur des deux seuls buts rennais marqués en Ligue des champions cette saison, et peut-être même de son gardien Alfred Gomis, incertain. Beaucoup de prudence sur les bords de la Vilaine, un peu moins du côté de Krasnodar, moins diminué qu’à l’aller et déterminé à faire en sorte que son déplacement à Chelsea la semaine prochaine soit un match pour du beurre. « C’est un gros, gros rendez-vous de Ligue des champions, il y a une qualification au bout, a déroulé Rémy Cabella, qui avait manqué la rencontre au Roazhon Park en octobre. C’est notre petite finale à nous, il faut montrer qu’on peut sauver notre début de saison. »
Les deux mauvais élèves de ce groupe E (un point chacun) partagent décidément beaucoup de choses depuis quelques semaines. Depuis leur première rencontre marquée par une domination rennaise (1-1 finalement) et une débauche d’énergie hallucinante des visiteurs (près de 120 kilomètres parcourus), Rennes et Krasnodar n’ont pas été ridicules au cours de leur campagne : le SRFC a rivalisé deux fois avec Chelsea dans le jeu ; Krasnodar peut déplorer deux défaites cruelles contre le solide FC Séville (3-2 en Andalousie après avoir mené 2-0 et un revers 2-1 après un but londonien à la 95e minute à la maison). Les deux novices se ressemblent dans la cour des grands, mais aussi dans leurs championnats respectifs. Quand Rennes dégringole tout doucement en Ligue 1 à force d’enchaîner les résultats décevants (une victoire sur les sept derniers matchs), Krasnodar doit se contenter d’une dixième place (sur seize) en Premier League russe, avec un triste bilan de quatre défaites sur leurs dernières sorties. « Quand on est dans une période avec des résultats moins bons, toutes les occasions sont bonnes à prendre pour repartir sur une meilleure dynamique, a assuré Stéphan, qui espère que son équipe aura tiré quelques leçons de ses premiers pas en Ligue des champions. C’est une compétition impitoyable en matière d’efficacité. C’est même redoutable, car à ce niveau, la moindre erreur est sanctionnée, c’est la principale grande différence. Il faut être capable de valider nos temps forts et faire très attention à chaque perte de balle dans nos trente mètres. Tout ça, on l’avait imaginé, puis on l’a subi et vécu. » Pour le débutant rennais, la classe découverte est bientôt terminée et ce voyage en Russie, le premier dans l’histoire du club, est une occasion parfaite pour les Rouge et Noir de tirer les bonnes leçons et de graver leur nom dans le granit breton.
Par Clément Gavard