- Mondial 2022
- Gr. A
- Équateur-Sénégal (1-2)
Koulibaly-Sarr, duo régnant
Impériaux face à l'Équateur pour retrouver les huitièmes d'un Mondial, Kalidou Koulibaly et Ismaïla Sarr ont rappelé qu'il y avait une vie sans Sadio Mané. Nouvel arrivant, Iliman Ndiaye pointe également le bout de son nez.
On n’est pas toujours obligés de marquer du milieu de terrain pour sauter au plafond. Ismaïla Sarr, leader d’attaque du Sénégal en l’absence de Sadio Mané, l’a bien démontré ce mardi, face à des Équatoriens sur les rotules, essorés par leur match tout-terrain contre les Pays-Bas. Notamment buteur sur penalty après être lui-même allé s’empaler sur Piero Hincapié, le frelon de Watford a idéalement été accompagné, de l’autre côté du terrain, par son leader défensif : Kalidou Koulibaly, toujours là pour placer une tête à la place d’une jambe, sauf au moment d’embraser Dakar et la Casamance. Deux anciens Messins, qui effacent l’élimination au fair-play en 2018, et permettent aux Lions de la Téranga de retrouver les huitièmes d’un Mondial, vingt ans après leur surprenante participation inaugurale.
No Mané, still party
Le passé, ils ont dû le ressasser, sans doute autant que leurs échecs en Coupe d’Afrique des nations avant de grimper sur le toit de leur continent, en février dernier. Orphelins de leur homme à tout faire, les Galsen devaient s’écrouler dès la phase de poules, confortant ainsi encore leur image lisse, à des années-lumière de l’assurance et du toupet camerounais. Mais rien n’est figé, en ce bas monde, et les regrets des premières banderilles gaspillées par Gana Gueye & cie vont s’estomper. D’emblée concernés, les Lions d’Aliou Cissé dévalent les couloirs, exploitent la largeur et cassent l’assise de la Tri. Sur la gauche, Ismaïla Sarr utilise sa vitesse supersonique et son jeu de corps pour rôtir Ángelo Preciado. Sur la droite, Iliman Ndiaye, le feu follet de Sheffield United, étale sa technique et se défait de toute prise à deux, avant de conclure dans la niche d’Hernán Galíndez. Question de suspense. Finalement récompensés avant l’entracte, les Lions desserrent un temps leur étreinte, sans pour autant se laisser berner par le sursaut d’orgueil ponctuel des élèves du Profe Alfaro.
Koul’ Shen
Dans l’histoire, c’est Kalidou Koulibaly qui domine le money time. Les Équatoriens à peine de retour sur leurs jambes après une célébration pieuse, le colosse blue sanctionne la déviation d’Enner Valencia, et fête son premier but en sélection, sans se griser. Hautement symbolique, cet intérieur du pied droit intervient deux ans jour pour jour après le décès de Papa Bouba Diop, premier buteur sénégalais en Coupe du monde, face à la France, en 2002. Vingt ans, c’est aussi le temps passé depuis le dernier clean sheet du Sénégal dans un Mondial. Mais peut-être que les Lions réservent la tactique du coffre-fort pour la phase à élimination directe, tant Koulibaly a été gargantuesque. Près de 84% de duels remportés (dont 100% au sol), une dizaine de dégagements salvateurs, ainsi qu’une bonne dose de tacles et d’interceptions réussies. Le leadership par les actes. Libérés d’un poids, les Lions attendent désormais de pied ferme leur adversaire dimanche prochain – probablement l’Angleterre -, au stade Al-Bayt.
For Papa Bouba Diop pic.twitter.com/r44uxeqmDu
— B/R Football (@brfootball) November 29, 2022
Par Alexandre Lazar