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- Atlético-Arsenal (1-0)
Koscielny, un incroyable talon
Jeudi soir à Madrid, le défenseur français a une nouvelle été lâché par son tendon d'Achille. La suite d'un problème éternel et une blessure qui ouvre la porte à une vague de questions.
Et d’un coup, Diego Costa a tout oublié : le foot, la poudre et toutes les mèches à allumer. L’attaquant espagnol venait pourtant de craquer la première allumette de la nuit, démarrant comme Vil Coyote à la poursuite de Bib Bib sur un puissant dégagement de Jan Oblak avant de s’en aller jeter le pétard au-dessus du but adverse. Là, on s’est dit que l’Atlético venait d’ouvrir cette demi-finale retour royale de Ligue Europa comme il fallait : soit sans se contenter de conserver l’avantage de l’aller (1-1). Puis, tout est retombé, et les lampions du Wanda Metropolotinao se sont mis à danser, après huit petites minutes de jeu. La faute à un mauvais appui de Laurent Koscielny et à tout ce qui a suivi : Costa qui demande à tout le monde de s’arrêter de jouer, le regard d’Antoine Griezmann qui a commencé à se perdre dans le vide, la civière, et on a compris. On a compris que le défenseur français avait rechuté, encore et toujours, que la porte d’un forfait pour une Coupe du monde, qui sera sa dernière compétition internationale avec les Bleus, venait de s’ouvrir et que ce mystère n’est qu’une question parmi plusieurs autres. Une certitude, malgré tout : ce qu’il s’est passé à Madrid, jeudi soir, est tout sauf une surprise tant le tendon d’Achille du défenseur français est un casse-tête pour les spécialistes depuis près de quatre ans. On s’est alors souvenu des mots du staff médical de l’équipe de France qui, en octobre 2014, avait diagnostiqué une tendinite chronique des deux tendons d’Achille au défenseur des Gunners. Un retardateur.
Le traitement quotidien
Depuis, on a vu Laurent Koscielny tomber, se relever et rechuter. Au printemps dernier, il s’était alors ouvert sur le sujet et avait confié « devoir travailler tous les jours avec cela. Chaque matin, j’ai un traitement pour mes tendons d’Achille, et je sais que j’aurai besoin de ça jusqu’à la fin de ma carrière.(…)Avec tous les matchs que nous jouons tous les trois jours, c’est difficile et je dois me reposer pour bien récupérer. Ce n’est pas difficile, mais vous devez faire attention à cela, car si vous arrêtez de faire votre propre programme d’exercices pendant une ou deux semaines, le problème va revenir. Je sais que maintenant je dois faire ça tous les jours. » Sauf qu’à 32 ans, Koscielny ne récupère plus aussi facilement et qu’à plusieurs reprises cette saison, on a vu le défenseur français en souffrance. Pas plus tard qu’à l’aller face à l’Atlético, d’ailleurs, le capitaine des Gunners laissant Antoine Griezmann égaliser à l’Emirates en fin de match. Cruel aller-retour, donc, même si pour le foot, on notera que Calum Chambers aura réussi son entrée jeudi soir, dans la lignée de sa copie rendue à Old Trafford dimanche dernier aux côtés du tout aussi prometteur Konstantinos Mavropanos.
La chaise vide
Hors de la pelouse, c’est une autre histoire qui devrait s’ouvrir en cas de forfait de Laurent Koscielny pour la campagne de Russie. Car si Didier Deschamps semble déjà sûr d’emmener avec lui le trio Kimpembe-Umtiti-Varane, un siège se viderait et le jeu des devinettes démarrerait. Alors, qui ? Adil Rami, largement secoué avec l’OM jeudi soir et dont la dernière sélection remonte au mois de novembre 2016 ? Clément Lenglet, royal avec Séville en C1 face à Manchester United et au Bayern Munich ? Ou plutôt Aymeric Laporte, qui a le défaut d’être davantage utilisé à gauche par Pep Guardiola à Manchester City ? C’est ouvert et la rupture du tendon confirmée dans la soirée siffle le début de la course. En arrivant à Madrid cette semaine, Arsène Wenger, qui vivait là sa 250e et dernière soirée européenne dans son costume de manager d’Arsenal, avouait être prêt à tout, mais souhaitait surtout « bien terminer » son histoire d’amour avec l’Europe. Il restera de cette nuit des regrets, tant les Gunners ont eu des fenêtres ouvertes pour au moins accrocher une prolongation face à un Atlético qui a laissé Costa assurer le service minimum avant la pause (1-0). Place désormais aux longs adieux, qui débuteront vraiment dimanche lors de la réception de Burnley à l’Emirates. Là aussi, une histoire du temps qui coule.
Par Maxime Brigand