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Koke, super goût, zéro sucre
Il a l’un des plus beaux blazes et l’un des meilleurs touchers de balle de la Liga. À 21 ans, Koke Resurrección est à l’image de cet Atlético de Madrid : en pleine bourre. Un état de forme qui ne devrait pas s’estomper, tant l’enfant de Diego Simeone a encore faim.
Le temps d’une journée de championnat, Koke s’est vu voler la vedette. En deux banderilles, Salva Sevilla – « il sauve Séville » en VF, ça ne s’invente pas ! – a offert la victoire au Betis face à Valence. Il fallait bien ça, un doublé du blaze le plus salvateur de Liga, pour mettre celui de Koke sur le flan. Car Jorge Resurrección Merodio, plus simplement nommé Koke Resurrección, a un nom en conformité totale avec cet Atlético de Madrid. Le fanion du Sud de Madrid est en pleine renaissance. Un renouveau, una ressurección. Koke, malgré ses 21 ans, est partie prenante de ce projet. Plus, il en même une des pierres angulaires. Dans son milieu de terrain, il distribue, tacle, centre, presse. Bref, un vrai couteau suisse fait de hargne et de talent. Formé par Cholo, il fait désormais les beaux jours de la Roja. Une sélection nationale qu’il a découverte au poste de latéral droit et qu’il devrait rapidement retrouver. Mais, loin de s’en foutre, c’est bien au Vicente Calderón qu’il s’éclate. Et qu’il s’apprête à découvrir la Ligue des champions.
La « chose » de Simeone
Bien avant de rêver d’une participation à la C1, Koke souhaitait tout simplement revêtir les couleurs rojiblancas. Après un début de formation chez le voisin-copain du Rayo Vallecano, il rejoint les Hindias en 2008. À seulement 16 ans, il est illico envoyé avec l’équipe B de l’Atlético. Toujours sur ce rythme précoce, il débute avec l’équipe-fanion à 17 ans. Histoire de faire les choses en grand, son premier terrain de jeu est le Camp Nou, son « autre stade préféré, après le Vicente Calderón » . Cette croissance rectiligne se heurte malheureusement à la légendaire poisse de l’Atlético. L’arrivée de Gregorio Manzano (juin à décembre 2011) sur le banc colchonero n’aidera en rien sa progression. Cantonné au banc de touche, ou à la réserve, cela reste « (s)on pire souvenir de footballeur » . Contrairement à ses comparses du milieu Gabi et Mario Suárez, il refuse tout prêt. « C’est important de bien traiter la Cantera. L’Atlético s’est toujours fait avec des gens de la maison. Peut-être que lors des 15 dernières années, peu de joueurs en sont sortis, mais nous avons actuellement une très belle génération » , concède-t-il dans une interview à Vavel.
C’est avec l’arrivée de Diego Simeone en décembre 2011 que sa carrière professionnelle va prendre son envol. « L’arrivée de Simeone n’a pas été un point d’inflexion seulement pour moi, mais plutôt pour tous, reprend Koke Resurrección. Avant son arrivée, nous étions abattus car les choses n’allaient pas bien, nous venions de nous faire éliminer par Albacete en Coupe du Roi. Puis il est arrivé, et a changé totalement cette mentalité. Il nous a appris une mentalité plus positive, et les choses vont beaucoup mieux. » Ainsi, lors du premier entraînement du Cholo, le jeune Canterano aurait déclaré que son objectif était de « triompher à l’Atléti » . Ce à quoi son nouvel entraîneur aurait répondu : « C’est ce que je voulais entendre. Si tu luttes avec moi, tu vas réussir. » Depuis, l’entente entre les deux hommes est fusionnelle. Koke est devenu l’un des hommes de base de l’Atlético au point d’être le deuxième milieu le plus utilisé depuis septembre 2012 (57 matchs contre 58 pour Arda Turan). Pour un minot de 21 ans, pas mal !
Del Bosque : « Il a pratiquement tout »
L’importance croissante de Koke dans l’effectif et le jeu de l’Atlético coïncide avec le retour au premier plan des Colchoneros. Le titre en Europa League face à l’Athletic Bilbao lui rappelle « le jour le plus heureux de (s)a vie » : « Sentir le maillot comme nous le ressentons, nous les Canteranos, et offrir un titre au club qui nous a formés et à des supporters si spéciaux, qui te donnent beaucoup d’amour, fut très émouvant. » Lors de la dernière saison, une Supercoupe d’Europe et une Copa del Rey – sur la pelouse de l’ennemi du Real Madrid – suivront. Son éclosion, synonyme du retour des titres au Vicente Calderón, est celle de son maître, son « entraîneur idéal » , Diego Simeone. Au niveau international, ce fan de Juninho Paulista a gravi un à un les échelons. Cet été, il devient champion d’Europe U21 et fête sa première cape avec les grands. Pour sa première titularisation avec la Roja en Finlande, Vicente del Bosque l’utilise en tant qu’arrière droit. Un choix surprenant qu’il explique par la polyvalence de Koke, « un joueur très complet qui a pratiquement tout » . Surtout un caractère de gagnant. Celui de ce nouvel Atlético de Madrid.
Par Robin Delorme, à Madrid