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Koke : « On est une équipe accrocheuse, pas violente »

Propos recueillis par Robin Delorme
Koke : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On est une équipe accrocheuse, pas violente<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pur produit de l'Atlético de Madrid, Koke, le capitaine des Colchoneros, explique ce qui fait l'identité des Colchoneros, quelques heures avant d'affronter le Bayern.

Tu as grandi à Vallecas, qui est l’un des grands viviers du football madrilène…C’est vrai, pas mal de footballeurs pros viennent de là-bas. Negredo est un ami du quartier, enfin il traînait avec des gens plus vieux que moi, mais c’est un type que je connais du quartier, oui. Il habitait près de chez moi. C’est un super mec.

Avec Simeone, tu incarnes le renouveau de l’Atlético de Madrid. Cette évolution de la lose à la victoire. Il y a quelques années, alors que le club ne gagnait rien, l’Atlético avait lancé un spot de pub ou un fils demandait à son père pourquoi ils soutenaient les Colchoneros (Il coupe) Oui, et le père ne savait pas quoi répondre, il restait muet. Être de l’Atlético, c’est inexplicable. C’est un sentiment qu’il est impossible d’expliquer avec des mots.

Cet attachement irrationnel, l’ « aguante » des supporters rappelle un peu la folie que l’on retrouve chez les clubs sud-américains. Tu es d’accord avec ça ? Il y a peut-être un côté presque plus sud-américain qu’espagnol au niveau des fans, c’est vrai. Ça chante tout le temps. Le sentiment d’appartenance au club se fait dès la naissance. Le lien qui unit les Colchoneros à leur club est très fort. C’est au-delà de la défaite ou de la victoire. Si l’équipe donne tout, manque de chance et perd, ils ne nous le reprocheront pas. À partir du moment où les joueurs donnent tout sur le terrain, ils sont heureux. On est un peu comme notre public. On ne lâche jamais. Et ça, c’est hyper important.

Cette vision des choses, c’est ce qui différencie l’Atlético du Real par exemple où Bale peut se faire siffler, parce qu’il rate une passe, alors que le Real gagne 5-0 ?Peut-être, je ne suis pas supporter du Real, mais peut-être que dans certains stades, quand les fans ne sont pas d’accord avec les choix du coach, ils peuvent siffler certains joueurs, ici cela n’arrive pas.

Justement, ton coach Simeone est une idole de l’Atlético. Quels souvenirs gardes-tu de lui en tant que footballeur ?Franchement, on m’en a parlé, mais j’étais trop jeune pour m’en souvenir. J’avais 5 ans quand il est parti. Je sais qu’il a été essentiel l’année du doublé (en 1996, ndlr). Je sais aussi que c’était un joueur qui mettait une intensité folle, qui marquait pas mal de buts et qui était un gagnant. En réalité, ça reflète assez bien l’entraîneur qu’il est devenu. C’est un battant. Il ne fait pas la différence entre un amical ou un match de Champions league. Pour lui, ça n’a aucune importance : il veut tout gagner.

Si tu fais une excellente pré-saison et que tu ne retravailles pas le physique de manière un peu intense pendant l’année, tu vas finir la saison sur les rotules.

Tu as passé toute ta vie au club. On t’apprend quoi quand tu rentres à l’Atlético ?On t’enseigne certaines valeurs, comme l’humilité ou le sacrifice, plus que l’aspect tactique qui reste important aussi, mais le maître mot c’est l’intensité. On t’apprend vraiment à tout donner, à être humble et à ne jamais se prendre pour supérieur au rival, ne jamais le dévaloriser.
Comment tu expliques que l’Atlético arrive à rivaliser avec les plus grosses écuries européennes depuis quelques années ?On est très bien préparés physiquement. À chaque fois, on fait des pré-saisons très exigeantes qui nous lancent sur un bon rythme. Et cette pré-saison est essentielle pour être bien toute l’année physiquement, je crois que c’est l’un des secrets. Et puis ensuite notre motivation, notre solidarité en tant qu’équipe, le fait de vouloir gagner tous les matchs, la motivation de jouer chaque match comme si c’était une finale, ça nous conduit au succès. Et notre préparateur physique fait un boulot incroyable. La pré-saison est essentielle, car c’est le moment où on peut le plus travailler le foncier, mais parfois quand on a le temps entre deux matchs, on refait pas mal de physique, pour rester sur le même rythme toute l’année. Le profe Ortega a un planning, un programme bien déterminé pour qu’on soit au top physiquement toute l’année. Si tu fais une excellente pré-saison et que tu ne retravailles pas le physique de manière un peu intense pendant l’année, tu vas finir la saison sur les rotules.

Le Barça a longtemps fait de son collectif une marque de fabrique. Avec l’Atlético, on à l’impression que la notion de groupe est aussi fondamentale. Il n’y a jamais de problèmes d’ego ?Non, car l’Atlético repose sur l’esprit de groupe, pas seulement sur des individualités. C’est ça notre force. On travaille tous ensemble et la force de ce collectif c’est que celui qui ne joue jamais met la même intensité à l’entraînement que celui qui est titulaire. C’est ce qui rend l’Atlético différent, je pense : les individualités ne sont pas mises en avant. L’important c’est que le groupe soit uni, soit fort et au final un joueur peut mettre un but et te faire gagner un match, mais le match d’après ça serait quelqu’un d’autre.

Un joueur qui ne comprend pas ça, ne pourrait pas jouer pour l’Atlético ?Non.

Jackson Martínez est parti en Chine pour 40 millions, il n’a pas compris la mentalité de l’Atlético ?Pour moi, Jackson n’a pas eu de chance, pas de réussite. Il a lutté, a essayé de s’adapter au groupe, mais il n’a pas eu de chance. Voilà, je lui souhaite le meilleur pour la Chine.

Tu penses que tu aurais été un joueur différent dans un autre club ?Peut-être, je ne sais pas, c’est difficile de se projeter, car je n’ai connu que l’Atlético, mais oui, sans doute que dans un autre club mes qualités se seraient exprimées différemment. Les valeurs du club m’ont construit en tant que joueur. Après, je sais jouer autrement, hein. En sélection, je joue de manière différente, j’essaie de m’adapter, c’est important de connaître différentes façons de jouer au foot.

On est capables de jouer assez haut dans le camp du rival, mais aussi d’envoyer des ballons longs, de jouer direct. C’est notre manière de jouer et elle fonctionne, elle plaît à certaines personnes, à d’autres non.

En finale de la Ligue des champions, vous menez pendant tout le match et à la dernière minute Sergio Ramos marque. Tu te dis quoi à ce moment là, tu sais que c’est fini ?Non, non ça a été un coup dur mais on a continué de se battre. Si tu te souviens bien en première mi-temps de la prolongation, on aurait pu marquer, on était au coude-à-coude et après on prend un but à la 110e et bon, là, ça devient très compliqué, mais ça reste une année exceptionnelle : on gagne la Liga au Camp Nou, le plus grand souvenir de ma carrière avec la Coupe du Roi qu’on gagne au Bernabéu.

En tant que « todocampista » ou box to box, l’Angleterre ne t’a jamais attiré ? En réalité je n’y ai jamais vraiment pensé, je suis vraiment bien ici. Ça serait surtout super de terminer à l’Atleti. En fait, mon rêve c’est de faire toute ma carrière ici, de gagner des titres avec ce club et de le faire progresser. J’accomplis mon rêve d’enfant, je joue dans le club de ma famille, je suis né Colchonero , un sentiment qui, comme on l’a dit, ne s’explique pas. Si je peux faire toute ma carrière ici, dans ma ville, dans mon club, ça serait génial. C’est ça mon rêve.

Tu dis que le football c’est gagner, mais certaines personnes critiquent le style de jeu de l’Atlético, tu leurs dis quoi ? En fait c’est notre manière de jouer, je n’ai rien à leur dire. Cette intensité, cette lutte, c’est notre philosophie et la meilleure solution pour gagner. On est capables de jouer assez haut dans le camp du rival, mais aussi d’envoyer des ballons longs, de jouer direct. C’est notre manière de jouer et elle fonctionne, elle plaît à certaines personnes, à d’autres non, mais à quoi bon la changer. Donc finalement je n’ai rien à leur dire (rires). Si cela ne leur plaît pas, ils peuvent aussi choisir de ne pas regarder nos matchs. On nous critique aussi pour être une équipe dure qui met des coups, mais c’est faux.

Tu réfutes cette critique ?Être une équipe accrocheuse, intense est une chose, être une équipe violente en est une autre et franchement on n’est pas une équipe violente. On ne met pas de coups en permanence, on ne prend pas de rouges à tous les matchs.

Un coup de canon signé Guardiola
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Propos recueillis par Robin Delorme

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