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Klopp, le cauchemar de Mourinho
Face à son confrère allemand, le Special One n’a gagné qu’une seule fois en cinq occasions, avec des équipes pourtant favorites. Retour sur ces confrontations passées, qui montrent que l’entraîneur de Liverpool aime bien jouer son rôle d’épouvantail.
Phase de poules de C1 (2012-2013)
Pour sa première rencontre avec le binoclard, José Mourinho ne va pas être déçu. Porté par Marco Reus et Mario Götze, le Borussia Dortmund, pourtant auteur d’un mauvais début de saison, se permet de faire tomber le grand Real lors de la phase de groupes de Ligue des champions. Devant leur mur jaune, les Allemands surexploitent les côtés et peuvent compter sur Marcel Schmelzer et Łukasz Piszczek, les deux latéraux, dans un bon jour. Cristiano Ronaldo répond à Robert Lewandowski, avant que Schmelzer ne donne la victoire aux siens. C’est donc une première défaite du Special One face à Jürgen Klopp.
L’effet de surprise ? Pas vraiment. Prévenu du jeu ultra latéral et efficace de son nouveau rival, le Portugais travaille ses fiches dans l’optique du retour, au Santiago Bernabéu. Lors de cette revanche disputée deux semaines plus tard, les Espagnols se font pourtant cueillir à froid, avec l’ouverture du score de Marco Reus avant la demi-heure de jeu. Sur son seul tir cadré de la première période, l’équipe du Mou revient au score par Pepe, mais encaisse un nouveau pion de Götze avant la pause. Du coup, Mourinho change tout, procède à deux changements et opte pour une team sans vrai numéro neuf. Bingo : ses joueurs, beaucoup plus à l’aise avec l’impact de Michael Essien dans l’entrejeu, évite la défaite grâce à un coup franc de Mesut Özil. José s’en contente : il se sait sur la bonne voie. Enfin, c’est ce qu’il pense.
Demi-finales de C1 (2012-2013)
Cinq mois plus tard, les deux techniciens se retrouvent dans le dernier carré du même tournoi. Grandissimes favoris, les Madrilènes, qui visent la Décima, prennent pourtant le bouillon à Dortmund. Avec dans la peau du bourreau : Lewandowski. Le Polonais, chaud bouillant, marque tous les buts de son équipe… À savoir quatre. Après le premier à la huitième minute, l’attaquant enchaîne les trois autres entre la 50e et la 66e. Mourinho parle de « match amical » de la part de ses poulains. Dans ce contexte, le petit caramel de CR7 coûte très cher.
Car la Remontada, toute la capitale y croit. La ville se met en branle et le coach portugais maintient l’espoir en conférence de presse : « J’ai l’impression que ça peut être le match le plus important du Real Madrid en dix ans. » Klopp, lui, joue la carte de la discrétion : « Madrid tentera le tout pour le tout. Nous ne sommes pas en finale, mais le résultat obtenu au match aller a dépassé nos espérances. Nous allons devoir nous battre jusqu’au bout. » Bref, seul Mario Balotelli semble lucide en proposant un petit pari : « Si le Real se qualifie contre Dortmund et va en finale de la Ligue des champions, je laisserai ma petite amie coucher avec tous les joueurs de l’équipe. » Et comme prévu, le miracle ne se produit pas. Oui, Madrid gagne 2-0. Oui, le résultat final semble serré. Mais en réalité, le Real attend la 82e minute, puis la 87e pour faire trembler les filets. Le Borussia n’aura donc « tremblé » qu’une poignée de secondes. La première (et seule ?) victoire du Mou sur Klopp n’aura servi à rien.
Premier League (octobre 2015)
Normal One vs Special One. Un mois que Jürgen, qui s’est donné lui-même ce surnom, s’est installé à Liverpool. Pour quels résultats ? Trois nuls et un petit succès en coupe. Pas fameux. La battlecontre Chelsea sonne donc comme le premier véritable test des Reds sous Klopp. Mourinho, lui, est champion d’Angleterre en titre, mais galère avec une étonnante quinzième place (sept défaites toutes compétitions confondues). Et ça ne va pas s’arranger. Profitant encore une fois du bloc adverse placé très bas par le Lusitanien, Liverpool balaye les Londoniens à Stamford Bridge grâce au talent de Coutinho, auteur d’un doublé. Score final : 1-3. « Je vais rentrer chez moi. Retrouver une famille triste. Et tenter de couper en regardant le rugby » , réagit Mou, rendu quasi dépressif par les résultats. « Je suis désolé pour lui, c’est un grand entraîneur, compatit de son côté l’Allemand.Je crois qu’aucune personne présente dans cette salle ne pense pas qu’il est l’un des meilleurs du monde. » Un top coach qui ne prend que 0,8 point en moyenne contre Klopp (en considérant qu’une victoire représente trois points, et un nul un point).
Par Florian Cadu