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Coman, retour en grâce
Après un Euro 2024 passé dans l’anonymat et un transfert avorté en Arabie saoudite, Kingsley Coman rappelle qu’il n’est pas fini ces dernières semaines en retrouvant de l’importance et du poids au Bayern Munich. Un sursaut bienvenu à l’approche de la dernière liste des Bleus cette année.
Si votre été a été pourri, vous pouvez vous rassurer en pensant à celui de Kingsley Coman : un titre de champion qui lui échappe pour la première fois dans sa carrière, quinze minutes de jeu à l’Euro 2024 et un pont d’or vers l’Arabie saoudite (à Al-Hilal) qui s’écroule dans les dernières minutes du mercato. Malgré ça, et contre toute attente, le joueur formé au Paris SG semble, à 28 piges, être dans la forme de sa vie. Encore une fois. Au point d’être redevenu incontournable chez le Rekordmeister. Encore une fois.
« Il est revenu à son meilleur niveau »
Poussé vers la sortie par ses dirigeants lors de l’intersaison, Coman, présent au club depuis dix saisons maintenant, semble avoir parfaitement digéré cette mauvaise passe. La preuve, l’ailier gauche a marqué lors de trois matchs consécutifs pour la deuxième fois de sa carrière en Bundesliga, en claquant le but du break face à l’Union Berlin ce week-end. Sous le charme, son entraîneur Vincent Kompany a lâché quelques mots doux sur son protégé. « King est actuellement affûté physiquement et inspiré pendant les matchs, s’est réjoui le technicien du Bayern. Il est revenu à son meilleur niveau, c’est évident. C’est toute l’équipe qui en profite. Il le mérite au vu de son investissement au quotidien. » Un avis partagé par Christoph Freund, le directeur sportif bavarois : « King est un joueur essentiel et le fait qu’il n’ait jamais lâché prouve son état d’esprit exemplaire. Non seulement il marque et il se transforme en passeur, mais il est également précieux dans le repli défensif. Avec ce visage si séduisant, c’est difficile de se passer de ses services. » Mais comment expliquer ce retour soudain au premier plan ?
Redevenu vif, insaisissable et juste techniquement, l’international français a noué une vraie complémentarité avec Harry Kane, le receveur de ses deux passes décisives cette saison. Face à l’Union, cette complicité était évidente. Le buteur anglais, déjà auteur de 17 buts dans cet exercice 2024-2025, a servi Coman d’une subtile passe claquée avant que ce dernier ne lui rende la pareille de la tête sur le 3-0. S’amouracher du 9 de l’équipe, ça aide à figurer plus souvent sur la feuille de match. D’abord cantonné à quelques minutes lors des premières rencontres de championnat, l’ailier gauche a relégué Serge Gnabry sur le banc et parvient à faire face à la concurrence titanesque du club aux 33 titres de champion d’Allemagne (Leroy Sané, Thomas Müller, Michael Olise, Mathys Tel). Ces performances ne devraient pas laisser indifférent le sélectionneur de l’équipe de France.
TOOOOOOORRR!!!! COMMAAAAN MIT DEM 2:0!!!
🔴 #FCBFCU | 2-0 | 43’ 🔴 pic.twitter.com/1OVYD6Wehf
— FC Bayern München (@FCBayern) November 2, 2024
Chez les Bleus, une petite absence et ça repart ?
Zappé par Didier Deschamps lors des rassemblements de septembre et d’octobre dernier, Kingsley Coman avait payé le turnover voulu par « DD ». Fin août, ce dernier a assuré que ce n’était pas lié à son Euro anonyme : « Que ça concerne Benjamin (Pavard), Kingsley (Coman) ou d’autres, c’est ponctuel. Je n’ai pas de position radicale. » Avec son début de saison flamboyant, le Bavarois peut logiquement espérer figurer dans la liste, annoncée jeudi, pour les rencontres de Ligue des nations face à Israël et l’Italie. Mais la suite de son aventure avec les Bleus ne dépend pas forcément que de lui. Avec la concurrence toujours plus féroce avec l’émergence des jeunes pousses et le sentiment qu’il ne sera jamais plus qu’une promesse décevante en sélection, « King » a un statut fragile. À lui de montrer qu’il peut encore être un solide atout chez les Bleus comme au Bayern.
Par Thomas Morlec