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Kiev, de Guingamp à Manchester

Par Gabriel Cnudde
Kiev, de Guingamp à Manchester

En un an seulement, les Ukrainiens du Dynamo Kiev sont passés d'un seizième de finale de la Ligue Europa face à Guingamp à un huitième de finale de Ligue des champions face à Manchester. En ayant raflé, au passage, un doublé coupe-championnat au nez et à la barbe du Shakhtar. Une bien belle année sportive pour les joueurs de la capitale.

La petite ville de Guingamp doit s’en souvenir comme si c’était hier. Le jeudi 19 février 2015, un Roudourou en fusion s’apprêtait à donner de la voix pour aider de valeureux Guingampais à éliminer une écurie au nom ronflant et à l’histoire européenne garnie : le Dynamo Kiev. Victorieux à l’aller, les Bretons avaient finalement été éliminés à Kiev lors du match retour (2-1 ; 3-1). Un an plus tard, les joueurs de la capitale ukrainienne s’apprête une nouvelle fois à disputer un match couperet en Coupe d’Europe. Seulement, il s’agit d’un huitième de finale de Ligue des champions (le dernier disputé par le Dynamo Kiev date d’il y a 16 ans) face au Manchester City de Manuel Pellegrini. Une progression évidente – sans manquer de respect à Jocelyn Gourvennec et à son équipe – qui s’explique par une année 2015 réussie, sanctionnée par un doublé qui marque le retour du Dynamo Kiev sur le devant de la scène ukrainienne, toujours bouleversée par le conflit armé, à l’Est du pays. Décryptage d’une année pleine.

Shakhtar exilé, Kiev militant

À l’heure d’affronter Guingamp, l’an passé, le Dynamo Kiev pointait en tête de la Premier-Liha avec 36 points en 14 journées et un bilan impressionnant (11 victoires et trois matchs nuls seulement). Au bout de la course, les joueurs de la capitale seront sacrés champions sans avoir perdu le moindre match. À dix longueurs derrière eux, l’autre grand club ukrainien, le Shakhtar s’est vaillamment battu, mais accusait un lourd handicap : l’exil. Poussé par le conflit né de la révolution de février 2014 à jouer loin de ses bases, le club de Donetsk n’a même pas pu sauver sa saison en remportant la coupe nationale, elle aussi raflée par le Dynamo (0-0 entre les deux formations, 5 t.a.b à 4). Bien évidemment, cela ne signifie pas que le club de Kiev n’a pas lui aussi payé un fort tribut pendant cette période trouble qui perdure aujourd’hui. Au contraire, les supporters de Kiev, comme ceux de nombreux clubs du pays, se mobilisent au sein de plusieurs groupes, les White Boys en tête pour l’indépendance de l’Ukraine. « Nous avons déjà fait des déplacements pour les matchs européens à Berlin ou à Paris. Ça nous a ouvert les yeux. On se demandait : « Mais comment ça se fait que le niveau de vie soit tellement meilleur là-bas ? » Nous voulons la même chose pour notre pays » , expliquait un ultra de Kiev au magazine Esquire, dans des propos relayés par France Info.

« Les ultras du Dynamo étaient en première ligne face aux forces de l’ordre contrôlées par le pouvoir. On leur jetait des cocktails Molotov, mais aussi des pavés et on luttait contre lestitouchkasenvoyés par l’Est » , expliquait Andrei, le capo du White Boys Club, au site spécialisé Footballski. Bien évidemment, il serait maladroit et déplacé de mélanger les performances sportives et les conséquences du conflit armé dans l’Est du pays. Le Dynamo Kiev n’a pas « volé » son titre, loin de là. Les hommes de Serhiy Rebrov ont tous réussi une saison pleine, et notamment la pépite de l’équipe, Andriy Yarmolenko, que le club a réussi à retenir cet été alors qu’il était courtisé par quelques gros noms des « championnats majeurs » . C’est donc tout logiquement que le Dynamo Kiev a retrouvé la Ligue des champions, compétition dans laquelle il a jusqu’à présent réalisé un excellent parcours, se sortant d’une poule plus que relevée (Chelsea, Porto, Tel-Aviv). À retenir, une excellente victoire sur le terrain de Porto (0-2).

Paris gagnants et pépites on fire

Malgré ses bonnes prestations, inutile de nier la vérité : la tâche ne sera pas simple pour le Dynamo, qui fait clairement office d’outsider pour ce huitième de finale face à Manchester City. D’autant plus que, comme chaque année, le Dynamo sortira ce mercredi soir de la traditionnelle trêve hivernale de la Premier-Liha. Comme à l’heure d’affronter Guingamp la saison passée, le Dynamo est actuellement leader de son championnat. Enfin, co-leader, avec un Shakhtar de retour aux affaires (43 points chacun). En bref, le Dynamo est encore en train de réaliser une excellente saison. Cette réussite, le club la doit avant tout à un mercato réussi. « J’aurais bien aimé dire que les joueurs étrangers rêvent depuis leur enfance de venir jouer dans un club ukrainien plutôt qu’un club européen comme le PSG ou le Barça… Mais ce serait un mensonge. Dans notre époque actuelle, le seul facteur décisif pour les joueurs étrangers, ça reste le côté financier. Du coup, pour garder nos meilleurs éléments, on a dû augmenter leurs salaires, sans contreparties sportives attendues. Juste la promesse de rester » , expliquait cet été le vice-président du club, Oleksiy Semenenko, dans un long entretien accordé à Footballski.

En ayant réussi à conserver Andriy Yarmolenko, et avec les arrivées du Brésilien Junior Moraes et de l’ailier Derlis González, l’équipe de la capitale a, non contente de ne pas le voir s’éparpiller, étoffé son effectif. Les cadres de la saison passée, comme le latéral portugais Vitorino Antunes et le défenseur central Aleksandar Dragović, sont encore performants. Même l’ancien espoir Denys Garmash, que les blessures ont gêné des saisons durant, a vraisemblablement obtenu un peu de répit pour démontrer l’étendue de ses capacités balle au pied. En bref, la dynamique sur laquelle était lancée le Dynamo à l’heure d’affronter Guingamp l’an passé est plus que jamais d’actualité, alors que les Ukrainiens s’apprêtent à accueillir les Sky Blues. Une qualification serait une bonne nouvelle de plus pour le football ukrainien (qui sera à l’Euro en France !). De quoi se sortir la tête du conflit larvé dans lequel est embourbé le pays.

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