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Khazri, le franchise player
Contractuellement, il est lié aujourd'hui à un club de troisième division anglaise : Sunderland. Mais, fort de sa saison réussie en prêt au Stade rennais, Wahbi Khazri rejoindra peut-être cet été un club qui joue la Ligue des champions. Auparavant, il est attendu comme l'homme fort de l'attaque tunisienne à la Coupe du monde.
Ce lundi soir, à la Volgograd Arena, Jordan Pickford va retrouver une vieille connaissance en la personne de Wahbi Khazri. Le gardien anglais d’Everton a joué un an et demi aux côtés de l’attaquant tunisien. C’était à Sunderland. Un an et demi à se faire pilonner et chambrer à l’entraînement. Vu comme les gardiens anglais sont attendus au tournant lors des grands rendez-vous du fait de leur réputation de passoire, Jordan Pickford risque d’avoir une sacrée pression sur les épaules pour son entrée dans le Mondial, première compétition qu’il dispute en tant que titulaire. Mais, si ça peut le rassurer, ce ne sera pas le seul. Son ancien coéquipier, qui tentera de trouer ses filets, va entamer sa Coupe du monde avec au moins autant d’espoirs placés en lui.
Le « Cavani breton »
Après un passage en demi-teinte du côté de Sunderland, où il n’a pas réussi à sauver les Black Cats de la relégation en deuxième division, Wahbi Khazri est revenu respirer le bon air de la Ligue 1 cette saison, du côté de la Bretagne. Un retour qui faisait presque office de pari lorsqu’il a rejoint Rennes l’été dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est réussi. Malgré une saison un peu perturbée par les blessures, le Tunisien a régalé le Stade rennais par des statistiques flatteuses (neuf buts et deux passes décisives en vingt-quatre matchs) et surtout par une grande influence dans le jeu. Régulateur du jeu rennais, propre techniquement, doté d’une belle protection de balle, d’une capacité à éliminer et d’une bonne frappe, il a même été repositionné en buteur par Sabri Lamouchi de nombreuses fois. « Pour nous, c’est le « Cavani breton » » , s’était même emballé le coach breton.
Et au-delà de son talent et de ses bonnes performances cette saison, c’est surtout par ce replacement que Wahbi Khazri s’est rendu aussi indispensable à la Tunisie. Après les blessures de Yassine Khenissi (déchirure musculaire) et Youssef Msakni (rupture des ligaments), ainsi que les choix du sélectionneur Nabil Maâloul de laisser Hamdi Harbaoui et Ahmed Akaichi à la maison, Wahbi Khazri est tout simplement le seul attaquant de pointe de l’effectif tunisien. Absent depuis le 29 avril et une élongation à la cuisse, le Rennais a vécu une préparation tronquée puisqu’il n’a pris part à aucun match de préparation, histoire de ne prendre aucun risque. Autant dire que quand Nabil Maâloul a assuré qu’il serait apte à jouer à 100% contre l’Angleterre, les supporters des Aigles de Carthage ont pu souffler. Car épaulé par Naïm Sliti et Anice Badri, ce sera à lui de s’imposer en leader d’attaque de la sélection.
« Je ne suis pas Messi, mais je ne suis pas bidon non plus »
Même d’un point de vue personnel, Wahbi Khazri a intérêt à briller avec la Tunisie durant ce Mondial. Seulement prêté au Stade rennais par Sunderland, le Tunisien va devoir trouver un nouveau point de chute cet été, puisque les Black Cats ont sombré en League One – la troisième division anglaise – en son absence. Relancé au Stade rennais, il serait en discussion pour rejoindre une plus grosse écurie, que ce soit en France (Marseille, Monaco et Lyon) ou à l’étranger (Beşiktaş…). « Je ne suis pas Messi, mais je ne suis pas bidon non plus, lâchait-il à L’Équipe en septembre dernier. Je n’ai rien à envier à un certain nombre de joueurs qui évoluent dans de meilleures formations que moi. » Une Coupe du monde est une parfaite occasion pour le prouver.
Par Kevin Charnay