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Khazri : « Je n’ai jamais été victime de racisme »
Wahbi Khazri a été la saison la grosse révélation du Sporting Club de Bastia. Convoqué chez les Espoirs, le numéro 10 des Turchini a résisté aux sirènes montpelliéraines afin de découvrir l’élite avec son club formateur. Technique, explosif, sanguin, il est le symbole du Bastia nouveau cru, la hargne du passé agrémentée d’une réelle volonté de jouer.
Qu’est ce qui va changer cette saison ? Comment appréhendez-vous votre première année en Ligue 1 ?Personnellement je vais découvrir un autre niveau, je vais me confronter à de meilleurs joueurs. Je vais pouvoir voir ce que je vaux. A moi d’être performant et d’avoir de bonnes stats pour que je me sente bien et que l’équipe aille bien aussi. Collectivement pareil, on a connu un certain niveau en National, en Ligue 2, c’était plus fort et ce sera forcément plus dur en Ligue 1. On verra ce qu’on vaut vraiment, à nous de bien travailler, d’être sérieux et de s’accrocher. Ça ne va pas être évident.
Le départ de Sadio Diallo, ça va vraiment peser sur le jeu de l’équipe ?On sait que c’était un bon joueur, il avait une certaine importance dans notre équipe. On sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on trouve. On a fait un bon recrutement, en espérant que ça compense son départ. On verra samedi l’équipe que mettra en place le coach.
Vous étiez convoité entre autres par Montpellier, pourquoi avez-vous choisi de rester ?Déjà pour avoir plus de temps de jeu. Et le coach voulait vraiment que je reste, les dirigeants aussi, c’est un club que je connais bien donc je pense que je peux m’épanouir encore plus à Bastia, en Ligue 1. Plus qu’ailleurs. Ensuite on verra de quoi est faite l’année prochaine.
Vous avez commencé à la Jeunesse Sportive Ajaccienne, un club connu pour être le vivier du Gaz et de l’ACA, comment ça se fait que vous ayez fini au Sporting ?Ils sont venus me chercher dès mon plus jeune âge et ils avaient un bon projet, sportif et scolaire. J’étais emballé par ce club et je n’ai même pas hésité une seconde entre Bastia et l’ACA.
Vous êtes plus bastiais qu’ajaccien maintenant ?Forcément. J’ai passé toute ma jeunesse à Bastia, j’y ai grandi, depuis l’âge de 13 ans. J’ai plus d’habitudes ici que là-bas.
Vos potes à Ajaccio, ils vous en ont voulu ?Non pas du tout. Quand je suis « monté » à Bastia on était trois d’Ajaccio, je n’étais pas tout seul, personne ne m’en a voulu !
Le Gaz vient de remonter en Ligue 2. C’est eux ou l’ACA le club le plus populaire d’Ajaccio ?Je pense que c’est l’ACA quand même. Elle est encore en Ligue 1 et on ne va pas inverser les rôles, même si le Gaz a une place très importante à Ajaccio… Enfin c’est vrai que le Gaz est quand même très aimé des gens d’Ajaccio…
Votre frère, Foued, joue à Calvi. Vous venez d’une famille de footballeurs ?Un peu quand même. Mon père adore le foot, il y a joué avec ses amis et mes deux grands frères en ont fait. Forcément je n’étais donc pas le premier. Mon frère a connu le niveau de National, maintenant il joue en CFA à Calvi, voilà.
Vous avez fait un match avec les Espoirs tunisiens, vous pourriez jouer pour eux en A ?Je n’ai toujours pas choisi. On verra bien de quoi l’avenir est fait. Je réfléchis encore, je pèse le pour et le contre et selon les possibilités, on verra.
Lorsqu’il a reçu son trophée de meilleur joueur de Ligue 2, Jérôme Rothen a dit que son nom avait beaucoup joué… Ce trophée, il n’aurait pas pu ou dû être à vous ? Ou à Diallo ?Ah ça il faut demander aux joueurs qui ont voté. Ensuite Jérôme a fait une grosse saison, c’est bien qu’il l’ait eu, qu’il soit dans les mains d’un Bastiais plutôt que d’un autre joueur. Après pour Sadio et moi, il faut demander aux autres. Mais je n’étais pas déçu.
Il existe un cliché assez répandu comme quoi les Corses sont racistes… Vous en pensez quoi ?C’est totalement faux. Du racisme il y en a partout, dans tous les stades. Mais dire que les Corses sont racistes… Ce n’est pas vrai. Cela fait 21 ans que je suis ici et je n’ai jamais été victime de racisme.
Toutes ces affaires avec Frédéric Thiriez, le fait qu’il ne soit pas venu remettre le trophée de champion à Furiani, c’est quoi votre sentiment à ce sujet ?On l’a rencontré à Istres pour le dernier match. On lui a dit notre façon de penser. Il nous a expliqué pourquoi il n’était pas venu, on lui a dit que ça ne se faisait pas, mais l’histoire est réglée entre Monsieur Thiriez et Bastia et on espère que ça se passera bien maintenant… Il avait le centenaire de Guingamp, il disait ne pas pouvoir rater un centenaire…
Pourquoi n’avez-vous jamais été sélectionné avec la Squadra Corsa ?Oh parce que je n’ai jamais été appelé… (Rires). Peut-être que je n’ai pas le niveau ? Je ne sais pas. On ne m’a jamais posé la question. On ne m’a jamais demandé si je voulais y aller. Après je ne peux pas faire toutes les sélections possibles…
Frédéric Hantz a dit qu’il voulait finir dans les quatorze premiers, et vous ?Se maintenir serait déjà une bonne chose. Ensuite plus on finit haut, plus c’est bien pour nous. On verra bien de quoi la saison est faîte, on sait que c’est très long et on espère finir le plus haut possible.
Contre Reims, le stade sera suspendu ? Je ne sais pas. On est passés aujourd’hui en commission devant le CONSF. Ce serait sévère, on espère que ce ne sera pas le cas.
Vous débutez à Sochaux ce samedi, un pronostic ?Oh on espère une victoire. 1-0 ou 2-1. Buts de Khazri et Modeste, allez ! C’est un bon attaquant, il a l’expérience de la Ligue 1, il est adroit devant le but, c’est ce qui nous manquait devant. On espère qu’il va marquer beaucoup de buts.
Propos recueillis par Thomas Andrei, à Bastia