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Kevin Ramirez : « Cette équipe de France de futsal est déjà portée sur l’avenir  »

Propos recueillis par Aurèle Toueille

Pour leur baptême en Coupe du monde, les Bleus du futsal se sont offert un parcours frisson, en passant tout près d’une place inespérée en finale. Après un mois de pralines, de scandales et de gros câlins, le capitaine Kevin Ramirez nous fait un topo dès la descente de l’avion. Récit de la première épopée française de l’histoire du futsal.

Kevin Ramirez : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Cette équipe de France de futsal est déjà portée sur l’avenir <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pour son tout premier Mondial, la France termine à une surprenante quatrième place. Quel est ton premier sentiment au lendemain de la compétition ?

C’est une grande fierté, bien sûr. Avec certainement plus de recul, chacun pourra se rendre compte de ce qu’il a réalisé. Ce n’est pas rien, une demi-finale. Mais malgré cela, je reste assez déçu de notre fin de tournoi, notamment les deux derniers matchs. Finalement, mon sentiment est assez mitigé à l’heure où je vous parle.

Est-ce que tu pensais que l’équipe de France était capable de réaliser un si beau parcours ?

Honnêtement, oui. Après, nous n’en parlions ni aux personnes en dehors du groupe, ni même aux journalistes. Le but était quand même de garder les pieds sur terre, de ne pas trop s’enflammer, sachant que c’était notre première participation. L’objectif numéro un fixé par la fédération était de passer les poules. En interne, tout le monde savait que nous étions capables de nous sublimer. Mis à part la petite finale contre l’Ukraine (défaite 7-1), nous avons été compétitifs à tous les matchs. Je suis en équipe de France depuis dix ans et depuis le début je me bats pour que ce groupe comprenne qu’il a de grandes qualités. Mais de là imaginer atteindre la demi-finale… C’est exceptionnel.

Comme à votre habitude, vous avez adopté un style plutôt joueur et spectaculaire, même face aux grosses nations.

C’est avec cette philosophie que nous nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde, donc pourquoi la renier ? Depuis plusieurs années, nous (les joueurs), le coach (Raphaël Reynaud) et le staff travaillons main dans la main autour d’une même identité. Je suis fier que nous ayons pu développer notre jeu là-bas. Il ne fallait surtout pas déjouer, mais rester nous-mêmes. D’ailleurs, cela nous aurait plus desservis qu’autre chose.

Ce n’est vraiment pas facile de jouer des équipes de tous les continents, que tu n’affrontes jamais et qui pratiquent un futsal à l’opposé du tien.

Kevin Ramirez

Selon toi, quel a été le match le plus abouti ?

(Il se marre.) J’ai l’impression qu’on a tellement galéré à tous les matchs, que j’aurais du mal à en ressortir un en particulier. Mais si je devais donner un nom, je dirais peut-être le huitième contre la Thaïlande (victoire 5-2). Comme tous les autres, rien n’a été simple, mais nous avons globalement réussi à les maîtriser du début à la fin. Ce n’est vraiment pas facile de jouer des équipes de tous les continents, que tu n’affrontes jamais et qui pratiquent un futsal à l’opposé du tien.

Après la cruelle élimination contre l’Argentine (3-2), vous avez sorti la carte du manque d’expérience. Vous a-t-il manqué autre chose pour atteindre la finale ?

On était si près et en même temps si loin. De l’expérience, c’est sûr qu’il nous en a manqué, mais c’est trop facile de se réfugier derrière cette excuse. Sur les coups de pied arrêtés, par exemple, on est loin d’être une top nation, et les chiffres le montrent. On frappe moins que les autres. Et même moins forts qu’eux.

Cette demi-finale représente-t-elle une sorte d’accomplissement pour un groupe qui a longtemps galéré ?

Tout à fait. C’est un sacré accomplissement. En 2018, lors de l’Euro en Slovénie, nous avions déjà démontré de belles choses, mais sans matérialiser cette progression par des résultats. Cette fois-ci, c’est une demi-finale de Coupe du monde, ce qui change tout dans la tête des gens. Maintenant, ce groupe est déjà porté sur l’avenir. Ce sera compliqué de rééditer cette performance, car nous serons attendus partout. Il faudra assumer un statut complètement différent. Cette année, nous étions l’équipe surprise, et on a d’ailleurs un peu misé sur ça. Allez, je dirais même qu’on était la surprise attendue. Nos adversaires connaissaient notre série en cours, les récents résultats avant le Mondial, sans savoir ce que cela donnerait en compétition.

Sans surprise, l’écart de moyen entre la Coupe du monde de football à 11 et la Coupe du monde de futsal est abyssal. Au niveau des infrastructures et de l’organisation, comment avez-vous vécu ce mois en Ouzbékistan ?

Je n’en ai vécu qu’une seule, mais je pense que c’était l’une des meilleures Coupes du monde. Franchement, je n’ai rien à dire sur l’organisation. Nous étions très bien logés dans les hôtels. L’Ouzbékistan est un pays magnifique. Nous avons même créé du lien avec le personnel sur place.

Sur place, est-ce que tu as ressenti un certain engouement pour la compétition ?

Je pense qu’on a été plutôt chanceux au niveau de l’ambiance dans le gymnase. Peut-être que cela ne se voyait pas bien à la télé, mais c’était très souvent rempli. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps libre, donc c’est assez compliqué de mesurer l’engouement extérieur. Il y avait une Casa Bleue, sorte de fan zone pour les Français, qui était installée à Boukhara. C’est là-bas que nous avons le plus profité de nos proches, de l’ambiance, de la fête…

Aujourd’hui, le futsal est le premier sport UNSS, les jeunes sont de plus en plus attirés par la discipline. C’est important de le souligner.

Kevin Ramirez

Quel impact souhaiterais-tu que ce magnifique parcours produise sur le futsal en France ?

Forcément, j’aimerais que la visibilité du futsal grandisse. Pareil en matière de licenciés, je souhaiterais que ça augmente encore plus (la France compte environ 40 000 licenciés, NDLR). Mais je mesure aussi la progression qui est faite depuis plusieurs années. Aujourd’hui, le futsal est le premier sport UNSS, les jeunes sont de plus en plus attirés par la discipline. C’est important de le souligner. La fédé met pas mal de moyens chez les jeunes. Désormais, on aimerait qu’elle accompagne encore plus les clubs. C’est grâce à eux que l’équipe de France brille. Le futsal doit avoir plus de visibilité pour exister. Mais ça viendra, j’en suis persuadé.

Avant le lancement du Mondial, ton coéquipier Abdessamad Mohammed a dit que la médiatisation du futsal dépendrait du parcours de l’équipe de France. Est-ce que tu imagines un changement de considération à votre retour ?

Je sais que les audiences sur La Chaîne L’Équipe ont été très intéressantes. Ça veut dire que les gens ont suivi notre parcours. C’est assez fou de s’imaginer les Français regarder une Coupe du monde de futsal, qui plus est à travers nos matchs. Aujourd’hui, l’équipe de France est la vitrine, et nous en sommes les ambassadeurs. Chacun mesure sa responsabilité.

Un scandale de taille a traversé votre Coupe du monde. Alors que vous êtes déjà en huitièmes de finale, certaines nations ont qualifié de « match de la honte » la rencontre entre la France et l’Iran. Que s’est-il passé ?

Pour jouer un match, il faut deux équipes. Donc, quand tu arrives sur le terrain et qu’une équipe refuse de jouer… Je suis bien conscient que ce n’était pas le plus beau match, ni le plus beau des spectacles pour le public. Sans mentir, nous étions mal à l’aise quand on a vu l’ampleur de la chose. Après, nous sommes avant tout des compétiteurs. Ce qu’il faut retenir de ce parcours, c’est que la France a atteint la demi-finale. Rien d’autre.

Comment le vestiaire a réagi à cet épisode ?

Évidemment, personne n’a sauté de joie. Chacun a encaissé le truc et fait profil bas. Le but était de se réfugier dans le travail, de vite se tourner vers le huitième de finale contre la Thaïlande. Le groupe n’a pas été chamboulé par la polémique. Quelques jours après, on élimine la Thaïlande, puis le Paraguay. C’est la preuve que nous n’avons pas été du tout perturbés par cet obstacle.

Quelle image garderez-vous du Mondial ?

Je garderai le premier match contre le Guatemala dans un coin de ma tête (victoire 6-3). Le fait de pouvoir partager ces émotions avec ta famille… C’est juste dingue. Le président Philippe Diallo est venu nous féliciter dans le vestiaire. La communion entre les joueurs et nos proches, c’est ça qui m’a le plus marqué.

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Propos recueillis par Aurèle Toueille

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