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Kevin N’Doram : « Je suis passé à autre chose »
À 23 ans, le défenseur messin, prêté sans option d'achat par l'AS Monaco, entend faire décoller sa carrière pour de bon. Le champion de France 2017, victime d'un cambriolage le mois dernier, est convaincu que la Moselle est l'endroit idéal pour s'affirmer en Ligue 1.
Qu’est-ce qui vous a motivé à signer à Metz, en prêt ?Je suis venu ici chercher du temps de jeu. Il y a beaucoup de jeunes joueurs à fort potentiel et ça joue très bien. Ils sortent d’une grande saison qui leur a permis de monter en Ligue 1. Le staff me suivait depuis un bon moment et tous ces éléments m’ont incité à signer en Lorraine.
Le FC Metz ne dispose d’aucune option d’achat…J’avais envie de laisser une trace dans mon club formateur, mais je ne voulais pas me retrouver de nouveau avec un maigre temps de jeu. Il fallait que je quitte mon cocon et surtout que j’enchaîne les matchs sur une saison complète. Après, peu importe ma situation contractuelle, les deux clubs se sont mis d’accord et tout le monde va y trouver son compte.
Vous avez débuté en pro il y a trois ans. Quelques mois plus tard, vous jouiez la Ligue des champions. Là, vous avez 23 ans, mais on ne connaît pas exactement votre poste…
Je n’ai pas de préférence, je peux évoluer indifféremment défenseur central ou milieu défensif. Je vais là où l’équipe a besoin de moi. Dans l’entrejeu, on touche plus souvent la balle, mais pour l’instant, je suis meilleur derrière. Je suis plus défenseur dans l’âme, mais c’est dur à estimer, les blessures ont freiné mon évolution au milieu. Je me fixerai à un poste plus tard, la priorité du moment, encore une fois, c’est d’accumuler les matchs.
Gamin, vous supportiez quel club : Nantes ou Monaco ?À Nantes (où son père a évolué de 1990 à 1997, N.D.L.R.), j’étais trop petit. Sur le Rocher, mon père n’a joué qu’une saison (1997-1998) à cause des blessures. Je venais aux entraînements, je goûtais sur place et j’y ai pris une licence très jeune. Jusqu’à cet été, c’est le seul club que j’ai connu.
Étiez-vous anxieux avant de signer à Metz, de couper le cordon ombilical ?Pas du tout. Metz est arrivé avec un projet excitant. Ils m’ont tenu un discours qui m’a plu, ambitieux et clair. Je sentais au fond de moi qu’il était temps de partir de l’ASM. Le fait que le club me suivait depuis plusieurs années m’a décidé en sa faveur aussi.
Quel rôle a joué Japhet, votre père, dans votre carrière ?
Il a été important, mais pas plus que ma mère. Elle m’a poussé sur et en dehors du terrain, notamment à avoir le bac. C’était une obligation. Elle suit mes matchs, aussi, et s’entretient avec mon agent. Mon père m’a motivé, donné des conseils, mais ne m’a jamais poussé à devenir professionnel. Il donne son avis sur mes choix de carrière, comme celui de venir ici. Il me parle du jeu également, à sa façon, avec peu de mots.
Être le fils de Japhet N’Doram, était-ce un avantage ou un inconvénient pour devenir professionnel ?C’était parfois difficile avec des coéquipiers ou des adversaires qui pensaient que cela me valait des passe-droits, que j’étais pistonné. Ils pensaient que cela donnait un avantage, un accès plus facile au monde professionnel, ce qui n’est pas vraiment le cas. C’est surtout un motif de fierté et l’occasion de pouvoir échanger sur le foot en tant que métier avec son père.
Quel rapport entretenez-vous avec le Tchad, son pays natal ? J’ai été nourri par les valeurs de ce pays. Je parlais une des langues, mais j’ai beaucoup perdu. Pour la sélection, je n’ai pas encore arrêté ma décision (il a joué avec les Espoirs français, N.D.L.R.). J’ai déjà des contacts avec la sélection tchadienne, mais pour l’instant, la priorité, c’est de jouer en club.
En 2016-2017, vous faisiez partie de l’effectif de l’AS Monaco qui a gagné le championnat en ayant joué 5 matchs de Ligue 1, dont trois comme titulaire. Vous sentez-vous pleinement champion de France ?Totalement champion de France ! J’ai fait partie de l’effectif toute la saison. J’étais entouré de grands joueurs qui ont signé désormais dans de grands clubs européens, je progressais en les côtoyant à chaque entraînement. C’était une expérience unique.
Le mois dernier, vous avez été cambriolé peu de temps après avoir signé à Metz. Comment l’avez-vous vécu ?Il y avait des choses de valeur (des vêtements et des chaussures ainsi qu’une montre pour une valeur de 60 000 €, selonLe Républicain Lorrain, N.D.L.R.), mais c’est désormais une affaire classée, résolue. Comme pour le reste, je suis concentré sur ce qui m’attend cette saison. Je suis passé à autre chose.
Propos recueillis par Rico Rizzitelli