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Kevin Keegan, le vrai cinquième Beatles

Par Alexandre Doskov
4 minutes
Kevin Keegan, le vrai cinquième Beatles

Non content de dominer les terrains de football, Kevin Keegan a tenté de prendre d'assaut les charts à la fin des années 1970. Des compositeurs à la mode, un single phare, de l'amour dans les paroles, des néons dans un clip, un raté et une carrière brisée : le showbiz dans les 70s, en somme.

En 1979, le football était devenu trop facile pour Kevin Keegan. « Mighty mouse » vient de remporter un deuxième Ballon d’or d’affilée en tabassant ses adversaires. Un tsunami dans les votes, 118 points sur 130 possibles, plus du double de son poursuivant, Rummenigge. Il a offert un titre de champion d’Allemagne à Hambourg deux saisons après son arrivée, joue pour quatre hommes sur le terrain, et est en passe de devenir une légende sur les bords de l’Elbe comme il l’est déjà sur ceux de la Mersey, à Liverpool. Les Reds, eux, vont plutôt bien depuis le départ de Keegan et continuent de récolter titre sur titre. Heureusement que les footballeurs sont là pour redonner le sourire à Liverpool.

Depuis près d’une décennie, la ville pleure ses enfants chéris, ses Beatles qui ont osé se séparer en 1970 après avoir sorti leur dernière livraison, l’album Let it be. Rien, pas même des propositions à neuf chiffres en dollars ne les ont convaincus de se reformer. Au printemps 1979, c’est l’apaisant Bright Eyes de Art Garfunkel qui domine les charts anglais, tandis que la France se déhanche sur Born to be alive de Patrick Hernandez, qui profite de ses dernières semaines en tête des ventes avant de retomber dans l’anonymat. Kevin Keegan a un créneau, et il le sait. Lui qui a toujours aimé le showbiz, se montrer dans des publicités, des émissions télé à la mode, entre en studio sans aucun complexe et pond un premier single, Head over heels in love. Et devient le premier footballeur de l’histoire à entrer au Top 50 avec une chanson solo.

79, année héroïque

L’équipe qui l’entoure est presque aussi solide que le Liverpool de Bob Paisley. Pour concocter son chef-d’œuvre, Keegan a fait appel à deux membres du groupe Smokie, un rock band de Bradford – à une centaine de kilomètres de Liverpool- hyper actif à la fin des seventies. Eric Norman, le guitariste et chanteur du groupe, et son batteur Pete Spencer ne sont pas des pitres. Avec cinq albums en quatre ans, un best of et quelques succès commerciaux dans leur besace, ils vivent les plus belles années de leur carrière et lâchent à Kevin Keegan une ballade pop-rock kitsch et entraînante. Deux minutes et quinze secondes d’accords et d’arrangements démodés avant même la fin de l’enregistrement, et une déclaration d’amour en vingt et une phrases, dont un refrain qui en fait quatre et qui est répété deux fois. Des rimes sur le mot « you » , sur le mot « again » , quatre sur « babe » , et l’affaire est dans le sac. Une démonstration de force accompagnée d’un clip lumineux, coloré et très porté sur le fondu enchaîné dans lequel l’attaquant de l’équipe d’Angleterre remue son patte d’éph’, sa croix en or et sa permanente, visiblement habité par ses lyrics. Et le public anglais répond présent. Pas massivement, puisque la chanson n’atteint qu’une timide 31e place au Top 50, mais Head over heels in love reste six semaines au classement et est un succès en Allemagne où il grimpe jusqu’à la dixième place.

Vidéo

Un retour au pays en chanson

Les Allemands ont même jeté une oreille à la face B du CD et se sont régalés sur Move on down, un rock puissant et déchaîné aux guitares endiablées. Une chanson présente sur le disque Die grosse hitparade, compilation de boutique d’aire d’autoroute de type Hit machine, aux côtés des chanteurs allemands alors à la mode ou de Cliff Richards. Mais l’aventure hambourgeoise de Keegan prend fin en 1980, et le footballeur-chanteur s’engage avec Southampton. Un retour en Angleterre qu’il a mis en musique avec le patriotique England, qu’il sort à peine le pied posé sur la terre anglaise. « Is still the same in England / I’ve been away so long, so long / Are you still waiting there for me my love / I’ll soon be home again in England / To be home again, home in England / To be where I belong, where I belong » , s’époumone-t-il.

En vain, son cri du cœur fait un flop et ne rentre même pas au Top singles. Keegan ne touchera plus jamais à un micro. Eric Norman et Pete Spencer de leur côté ont gentiment connu le déclin avec leur groupe Smokie, mais une nouvelle chance de mêler chanson et football leur a été accordée. Ils composent This time (We’ll get it right), l’hymne de l’équipe d’Angleterre pour la Coupe du monde 82, un succès commercial classé numéro 2 des ventes. Deuxième, comme le tour auquel les Three Lions ont quitté la compétition cette année-là. Un an plus tard, les deux compères sortent We’re never gonna stop, commandé pour devenir l’hymne officiel de Liverpool, mais Anfield préférait chanter You’ll never walk alone. Partis en fumée, les Smokie.

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