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De Bruyne, retour royal
Absent des terrains durant la première partie de saison, Kevin De Bruyne a effectué un retour remarquable et décisif avec Manchester City contre Newcastle. Comme pour rappeler le joueur fabuleux qu’il est toujours .
Le 7 janvier dernier, l’Etihad Stadium acclamait son retour. Éloigné des terrains plusieurs mois durant à la suite d’une vilaine blessure à l’ischio-jambier, Kevin De Bruyne refoulait en effet les pelouses pour la première fois depuis le mois d’août. L’occasion de se dégourdir les jambes, de tâter du cuir et – évidemment – de délivrer une passe décisive afin de sceller la balade de Manchester City face à Huddersfield (5-0) en troisième tour de FA Cup. Ce samedi, six jours plus tard, le Belge a donc décidé de hausser le ton. En 21 minutes montre en main contre Newcastle (2-3), le meneur de jeu a régalé, en marquant et en passant. La routine retrouvée.
Les cadeaux de KDB
Cinq mois, c’est ainsi le temps passé sans voir De Bruyne jouer au foot. Une parenthèse bien trop longue, qui a vu l’intéressé changer de look, louper 38 matchs (32 avec City, 6 avec la Belgique) et indirectement faire baisser le rendement de son club. Depuis le début de saison, un élément semblait effectivement manquer à la machine infaillible imaginée par Pep Guardiola. L’ultradomination bleu ciel s’est étiolée entre août et décembre (quatre nuls et trois défaites en Premier League), rendant curieusement visibles certaines lacunes – défensivement et dans l’entre-jeu justement –, et permettant à Liverpool, Aston Villa et Arsenal de rester à bonne distance dans la course au titre.
KEVIN DE BRUYNE ÉGALISE FACE À NEWCASTLE, IL NE LUI AURA FALLU QUE 6 MINUTES !! 🤯🤯
Pour rappel, il n'avait plus joué en Premier League depuis le 11 août 🫠#NEWMCI | #PremierLeague pic.twitter.com/508EPCFRjJ
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) January 13, 2024
Autant d’éléments que la seule défection de De Bruyne ne peut bien sûr justifier, mais qu’elle peut, techniquement du moins, légitimement expliquer. Il suffit d’ailleurs de demander à Erling Halaand, auteur de prestations plus mitigées cette saison. En fin de campagne la saison dernière, le Norvégien facturait 52 buts toutes compétitions confondues, dont 13 offerts par le génial rouquin. Soit le quart. En l’absence de l’ancien de Chelsea, ni Bernardo Silva, ni les recrues Mateo Kovačić et Matheus Nunes ne sont dès lors parvenues à compenser, car trop éloignées du registre technique, tactique et polyvalent que peut proposer KDB.
Le dernier des meneurs ?
Ce profil complet, De Bruyne en est simplement le dernier des détenteurs. Un rôle de « faiseur de buts », loin d’avoir été courant ces dernières années. Toni Kroos, Luka Modrić, Antoine Griezmann, voire Paul Pogba dans ses meilleurs jours ? Ils ne sont qu’une poignée d’offensifs, capables de créer une action de but en partant de rien. Et face à Newcastle, De Bruyne l’a démontré en moins d’une demi-heure. En slalomant dans la défense adverse avant de conclure d’un plat du pied à l’entrée de la surface. Puis en trouvant Oscar Bobb d’une transversale sans élan pour ramener la victoire à Manchester.
Comme si ces cinq mois d’absence n’avaient servi qu’à démontrer la nécessité absolue d’avoir le numéro 17 dans son onze de départ. « Kevin De Bruyne n’est pas un excellent joueur. C’est une légende ! On l’a constaté durant son absence », posait poétiquement Guardiola après le succès de sa bande devant les Magpies. Le dernier des meneurs de jeu surtout, dans un football désormais porté sur les sprints et la possession stérile. Mais tant que la patte droite du Killer de Drongen restera chaude, l’espoir sera toujours permis.
Par Adel Bentaha