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Kévin Bérigaud, le diamant rose
Taillé à Evian Thonon Gaillard depuis ses débuts en professionnels, Kévin Bérigaud a suivi une trajectoire étonnante à l'image du club haut-savoyard. De retour au premier plan après deux saisons compliquées en Ligue 1, l'idole du coin pourrait bien être l'homme du maintien pour l'ETG. Avant, peut-être, d'exploser une bonne fois pour toutes au plus haut niveau.
D’une superbe volée dans la lucarne de Benoit Costil, Kévin Bérigaud a certainement inscrit le plus beau but de sa carrière ce week-end face à Rennes (4-2). Un coup de canon incroyable, qui intervient seulement quelques jours après une déclaration de Pascal Dupraz au sujet de son buteur. « Kévin Bérigaud a le potentiel pour devenir l’un des meilleurs attaquants français » . Avant d’en remettre une couche en conférence de presse d’après-match, samedi dernier : « Cela prouve que notre attaquant haut-savoyard a du talent » . Exagéré ? Sûrement un peu. Surtout lorsque l’on connait le coach d’Evian Thonon Gaillard, personnage entier adepte du second degré. Mais toujours est-il qu’après cette troisième réalisation de la saison en championnat, on a envie de croire que l’autre « KB9 » cache en lui certaines ressources insoupçonnées. Joueur du cru, le dernier avec le gardien Johann Durand, Bérigaud a tout vécu avec l’ETG FC. Présent depuis le début de l’aventure, l’enfant de Thonon-les-Bains a démarré avec la Croix de Savoie en CFA, avant de s’étalonner en National et de confirmer dans les étages supérieurs. Symbole de la réussite des Roses, il est un peu l’icône locale. Celui auquel les supporters s’identifient.
Stoppé par un mal de dos récurrent
Arrivé à l’âge de 18 ans après avoir joué pendant quelques années chez les jeunes du Servette Genève, Kévin Bérigaud gravit les échelons avec la même facilité que l’ETG. Trois montées en quatre saisons et toujours cette même faculté à élever instantanément le niveau. Trente pions marqués en deux championnats de National et un de Ligue 2 ; c’est avec cette carte de visite qu’il débarque en L1 pour l’exercice 2011-2012. Alors que l’on s’attend une nouvelle fois à voir le buteur haut-savoyard s’adapter en un clin d’œil à l’élite du football français, il découvre pour la première fois les difficultés de la blessure. Celle qui l’oblige à être éloigné des terrains pendant une longue période, sans vraiment pouvoir fixer une date de retour. Touché à une vertèbre, Bérigaud n’en peut plus et doit renoncer au ballon pendant quatre mois. Séances de kiné, corset, hygiène de vie irréprochable, il apprivoise son corps et finit par apprendre à vivre avec cette lésion. Revenu à la compétition en février, il plante un doublé dès son premier match (2-0 face à Nancy). Mieux, il retrouve une place de titulaire et termine la saison avec six buts au compteur.
L’homme de la Coupe de France
Alors au moment d’entamer cette édition 2012-2013, on s’attendait à voir Kévin Bérigaud surfer sur le succès de ces derniers mois. Problème, la réussite le fuit. A l’image des Roses, qui vivent une deuxième saison usante, le buteur n’y arrive pas (3 buts en 29 matchs). Qu’importe, Pascal Dupraz, qui le connait bien pour l’avoir lancé à son arrivée à l’ETG, n’a jamais cessé de lui faire confiance. Aligné en Coupe de France face à Vertou et au Havre (16e et 8e de finale), il en profite pour marquer à trois reprises et qualifier Evian Thonon Gaillard pour les quarts de finale. Une première dans l’histoire du club. Désormais, c’est le Paris Saint-Germain qui se présente au Parc des Sports d’Annecy. Le leader incontesté du championnat, chez qui l’ETG en avait pris quatre au mois de décembre (4-0). Bizarrement, Kévin Bérigaud était remplaçant cet après-midi là. Dommage parce que l’ancien du Servette a déjà fait des misères au club de la capitale. C’était en 2010, en Coupe de France (défaite 3-1). Et sur un service de Nicolas Goussé, il avait renvoyé Willy Grondin chez lui. Une autre époque. Cette fois, il n’y aura pas de Jean-Eudes Maurice ou Marcos Ceara sur la pelouse, mais la vieille dame, elle, est toujours là. Et du côté de l’ETG, on rêve de voir l’enfant du pays remettre encore une fois le couvert.
Par Anthony Davière