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Kavinsky : « Balotelli irait très bien au PSG »
Du nouveau maillot du PSG à l’Euro 2012, de la crête de Lou Nicollin à celle de Balotelli, Vincent Belorgey, aka Kavinsky, revient avec aplomb sur son goût avéré pour le football. En attendant la sortie de "Mon Album", d’ici le mois d’octobre.
Tout comme les footballeurs, avec la bande Ed Banger, peut-on dire que vous formez une équipe ?A part à l’école avec le volley-ball ou le ping-pong, je ne crois pas qu’il y ait un seul sportif dans la bande ! Si l’on accumule le nombre de journées passées à faire du sport de tous les membres du label, je ne sais même pas s’il y a plus d’un an ! Breakbot, ça se verrait. Pour lui, peut-être du badminton ou du cricket. Mehdi pratiquait beaucoup de sports. Devant lui, aucun de nous n’avait jamais rien fait. Sinon, je sais que Xavier de Justice a fait pas mal de muscu, mais il a tout lâché.
Malgré tout, te reconnais-tu dans les valeurs portées par le football ?De moins en moins en fait. Je n’ai pas envie de rejoindre toutes les choses qui se disent à la télé mais c’est vrai qu’il y a un truc un peu emmerdant. Notamment sur le terrain. En tant que téléspectateur, on est gêné pour eux. Gêné de les voir porter le maillot et de se comporter comme ça. Gêné de ne pas les voir jouer, de ne pas les voir courir. L’Euro était minable. On croyait voir des matches au Camp des Loges lorsque les mecs tapent le ballon en rigolant. Ils méritaient juste de perdre là où ils ont perdu. Je n’imagine même pas ce qu’ils doivent ressentir. Quoi que, apparemment, malgré tout ce qu’il se passe, ça n’a pas l’air de les toucher. Je trouve ça limite.
Qu’est-ce qui est limite ?D’être content pour un mec parce qu’il porte le maillot de l’équipe de France, alors que c’est lui qui devrait être content. C’est ton équipe, c’est ton pays, tu dois jouer pour ça un point, c’est tout ! A mon niveau, quand on tapait le foot à Vincennes avec des copains, on buvait des Ricard en même temps. Là, il y avait de vraies valeurs, on se tirait pas sur la gueule, personne ne flambait. A haut niveau, cela devrait rester une partie de ballon entre copains. Maintenant, les mecs ne se connaissent même plus.
Pourquoi, selon toi ?Chacun joue à l’autre bout du monde. Ils se retrouvent tout d’un coup deux semaines ensemble. L’un d’entre eux aura une montre plus grosse que l’autre. L’autre se sera acheté une nouvelle caisse sans l’avoir dit à ses potes. Du coup, certains sont jaloux, ça créé des contentieux, etc. Et tout ça se voit sur le terrain.
Tu parlais de Ricard et de foot, ça ferait bon ménage ?Oh non, généralement pas du tout ! Je pense même qu’il faut éviter…
S’ils buvaient un petit verre, ils joueraient un peu mieux ?Ouais, et peut-être qu’ils seraient plus sympa. Quoi qu’ils auraient forcément l’alcool un peu nerveux…
En France, quelles sont tes équipes favorites ?J’aime bien le LOSC, même s’ils ont fait perdre Paris en Coupe de France (Nldr : finale perdue 0-1 par le PSG le 14 mai 2011 au Stade de France). J’étais au match et j’étais vert. Ils ont marqué au moment où je prenais un chewing-gum. Je n’ai pas vu le but. Mais j’aime bien ce genre d’équipe, comme Montpellier. Ça court, ça en veut, les mecs sont entre eux, ils sont soudés. Mais bon, je reste supporter du PSG.
Tu es un vrai supporter de Paris ?Je n’ai pas de maillots. Je suis plus dans l’accompagnement de mon entourage, qui soutient Paris. Comme mon frère qui suit l’équipe depuis longtemps, que les périodes soient bonnes ou mauvaises, de l’époque Pauleta aux années plus sombres.
Ton plus grand souvenir de supporter ?Quand l’équipe de France a été championne d’Europe, en 2000. J’habitais en banlieue, mon frère m’avait soudoyé pour qu’on prenne ma bagnole et qu’on file à Paris. J’avais une petite Civic à l’époque. Ils voulaient qu’on aille klaxonner et tout le bordel. J’y suis allé. Je me suis retrouvé pendant des heures enfermé avec des mecs qui tapaient sur ma bagnole. J’étais partagé entre bonheur et haine.
Tu aimes ce côté festif ?Pour moi, il n’y a rien de plus beau que des sportifs qui se serrent dans les bras, ou des supporters en liesse. D’ailleurs, je crois à fond en le sport pour réconcilier les gens en froid. J’ai toujours été ému par le sport en général.
Le titre de Montpellier t’a forcément touché…Nicollin, avec sa crête, j’ai adoré. On dirait vraiment un président de club de CFA, le vieux avec ses petits jeunes. J’ai trouvé ça beau, même émouvant, j’étais content qu’ils gagnent.
Loulou pourrait coller dans un clip ?Ouais, dans un clip des Party Harders, un bon groupe de Liège ! Un truc où on le verrait en train de fumer un pétard ! Il a déjà fumé et picolé pour le restant de sa vie ! Mais il a une bonne gueule en tout cas.
Qu’attends-tu du PSG l’année prochaine ?Qu’il ne termine ni troisième ni deuxième. Je trouve qu’on a un beau maillot, qui fait honneur à la Ligue des Champions. On ne serait pas ridicules en portant la coupe avec un maillot comme ça. D’ailleurs, je sens plus le coup en Ligue des Champions qu’en Ligue 1.
Si tu devais faire la BO d’un match ?La BO du dernier match entre l’Allemagne et l’Italie. Je ferais un titre très aiguisé.
Pourquoi celui-là ?Je suis un fan de Balotelli. Je le trouve incroyable, c’est un mutant, quoi ! Il fait penser à un iguane avec sa crête. Il va faire très mal. Il irait très bien à Paris, mieux qu’Ibrahimovic. Et puis ça fait du bien à toute l’Italie qu’il soit si bon, il a pris une stature d’homme national.
Mon album, sortie prévue en octobre 2012
En concert le 21 septembre à Tourcoing (NAME Festival)
Propos recueillis par Romain Lejeune