- CDM 2018
- 8es
- Croatie-Danemark (1-1, 3-2 T.A.B )
Kasper, premier du nom
La Croatie a fini par vaincre le Danemark au bout des tirs au but, mais elle aura tremblé devant la menace fantôme Kasper Schmeichel. Le gardien danois a sorti une prestation de patron. Sous les yeux de son père, conquis, évidemment.
« Je suis marié, j’ai deux enfants, mais certaines personnes ne me voient toujours que comme le fils de Schmeichel. » Kasper Schmeichel le disait encore la semaine dernière, il en a marre d’être comparé à son illustre père, Peter. Mine de rien, le Danois a 31 ans, le crépuscule de sa carrière approche, et pourtant, c’est comme si le monde du football était voué à le regarder éternellement comme le bambin de l’ancien gardien de Manchester United – qui a joué sa dernière saison en 2002-2003, à l’âge de 40 ans, sous les couleurs de City. À commencer par le réalisateur du huitième de finale entre le Danemark et la Croatie, ce dimanche soir au Nizhny Novgorod Stadium. C’est simple, à chaque fois que le portier danois s’illustrait, le visage ravi du paternel apparaissait dans la foulée à l’écran. Et autant dire que Kasper et Peter Schmeichel ont souvent eu droit à leurs gros plans dans ce match épique qui a finalement souri aux Croates, malgré les exploits du portier danois.
Punching-ball et gueulante
On s’attendait à un pilonnage de la surface danoise par l’armada croate, si enthousiasmante pendant la phase de poules, la vérité, c’est que le dernier rempart n’a pas souvent été inquiété pendant 90 minutes. Deux parades sur des frappes de Rakitić, un arrêt devant Rebić, voilà pour les occasions croates durant le temps réglementaire. Mais l’autorité du portier de Leicester City a sauté aux yeux quand il s’est décidé, au milieu de la seconde période, à sortir sur un ballon aérien anodin en assénant un coup de poing terrible pour envoyer le cuir en tribune. Au punching-ball électronique d’une fête foraine, ça faisait 1000 points les doigts dans le nez. Et il fallait encore s’attarder sur le gardien danois à la pause fraîcheur de la mi-temps de la prolongation, chaud comme une baraque à frites pour motiver les troupes à aller chercher la victoire. Car Kasper Schmeichel n’a pas seulement hérité du talent de son père, mais aussi de sa grande gueule sur le terrain.
À la 114e, alors que le score est bloqué à 1-1 depuis la 4e minute, quand Mathias Jorgensen crochète par derrière Ante Rebić dans la surface, empêchant in extremis l’ailier croate de marquer dans le but vide après avoir dribblé le gardien, Kasper Schmeichel trouve le moyen de râler auprès de l’arbitre. Sa manière à lui de se préparer à son duel avec Luka Modrić. Si le maestro croate marque à ce moment-là, c’est quasiment plié. Le numéro 10 s’élance… et le gardien se jette sur le cuir d’un plongeon félin sur sa gauche. Le ballon n’est pas repoussé, il est blotti contre son ventre. À ce moment-là, Peter se lève de son siège et exulte. Et le show Schmeichel allait continuer lors de la séance de tirs au but.
[VIDEO] #CRODANLa Croatie se qualifie à l’issue d’une séance de tirs au but folle Même si Schmeichel a sauvé les siens en stoppant un penalty à la 116e minutehttps://t.co/WgOmU1PScQSuivez 100% des matchs de la Coupe du monde seulement sur beIN SPORTS
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 1 juillet 2018
Danemark-Pays-Bas 1992
Christian Eriksen trouve le poteau pour commencer ? Schmeichel se charge d’arrêter la tentative de Milan Badelj de la jambe. Lasse Schöne bute sur Subašić lors de la quatrième tentative danoise ? Schmeichel se détend devant Josip Pivarić. Mais le troisième échec danois signé Nicolai Jørgensen est de trop, Ivan Rakitić prend ensuite Schmeichel à contre-pied et donne la qualification aux Vatreni. Peter Schmeichel peut quand même être fier de son fiston, l’homme du match, assurément. En plus, deux arrêts de Kasper contre la Croatie en 2018, c’est quand même un de plus que Peter face aux Pays-Bas en 1992, lors de la demi-finale de l’Euro, remporté quelques jours plus tard par le Danemark.
Lost for words. Can’t be more proud of my country, my son, his teammates, all the staff and our fantastic national coach Åge Hareide. When all the tears have dried out we will realise how well we did #WorldCup pic.twitter.com/vhGZQtDyJm
— Peter Schmeichel (@Pschmeichel1) 2 juillet 2018
Par Florian Lefèvre