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Karma Saint-Germain

Par Mathieu Faure
4 minutes
Karma Saint-Germain

À l’heure de reprendre le chemin du championnat et à trois jours d’une demi-finale de Coupe de France, le PSG se présente à Toulouse avec un système offensif complètement déplumé alors que le club parisien a dépensé sans compter pour avoir une attaque de feu.

Il y a quelque chose de pourri au royaume du PSG. Après l’élimination dans les arrêts de jeu en Ligue des champions pour les masculins face à Manchester United, la section féminine a imité ses copains en se sabordant dans les arrêts de jeu – toujours en C1 – contre Chelsea en milieu de semaine. Pis, en 2017, le PSG handball s’inclinait en finale de Ligue des champions à la dernière seconde contre le Vardar Skopje. Un mimétisme dans la gestion des derniers instants absolument incroyable, pour un club qui souhaite tutoyer les sommets européens. Pourtant, la saison est loin d’être finie puisque le PSG, bien que nanti de vingts points d’avance, n’a toujours rien gagné, à l’exception du Trophée des champions remporté en août à Shenzhen face à Monaco (4-0). Dans trois jours, Nantes débarque au Parc des Princes pour y disputer une demi-finale de Coupe de France. Un objectif majeur du club, avec le championnat et la C1. Sauf que Thomas Tuchel doit s’arracher les cheveux – ça se voit – quand il zieute le communiqué médical du club.

Depuis janvier, l’Allemand a vu ses troupes offensives tomber au combat comme à Gravelotte. Neymar puis Cavani et, dernièrement, Draxler et Di María. « Nous sommes seulement quatorze joueurs plus deux gardiens pour le match de Toulouse… » , a concédé Tuchel, hier, face à la presse. Du coup, l’ancien coach du Borussia Dortmund compose avec une attaque en triangle Mbappé/Choupo-Moting/Diaby pour animer son attaque. Allez, on peut rajouter Nkunku (voire Kurzawa, qui a déjà dépanné en ailier gauche), mais c’est peu. Surtout si Mbappé, seul titulaire encore en vie, venait à se péter. Après tout, le Français ne souffle jamais puisque tous ses camarades de jeu sont déjà sur la touche. Des blessures liées à la malchance (Neymar, Cavani), mais aussi à un relâchement mental de joueurs sur-utilisés du fait des blessures de cadres (Di María, Draxler). Et depuis le penalty de Rashford, la décompression mentale est totale. C’est humain.

Un banc famélique

Drôle de saison, vraiment, que celle du PSG. Du coup, après avoir longtemps reproché au club d’avoir laissé filer Lo Celso au Betis pour finalement jouer avec Marquinhos, Daniel Alves ou Bernat au milieu, commence à poindre le début d’une ombre d’un regret concernant le départ de Weah au Celtic. Non pas que l’international américain brille particulièrement en Écosse (trois buts en douze matchs), mais l’absence de qualité et de quantité sur le banc de touche francilien a de quoi inquiéter sur la longueur d’une saison. D’ailleurs, Tuchel a souvent été amené à ne coucher que 17 ou 16 noms sur une feuille de match. Sur certaines affiches, les remplaçants adverses avaient même plus de gueule que ceux du PSG (contre l’OM, notamment). Et chez les jeunes ? Il y a bien Météhan Guclu, 19 ans et copain de promotion de Mbappé du temps de Bondy, ou l’attaquant roumain Virgiliu Postolachi, 19 ans aussi et aperçu notamment durant la préparation estivale. Mais aucun des deux n’a encore évolué en Ligue 1.

Un constat qui amène à se pencher sur la manière dont le club le plus riche de France a appauvri son banc de touche en moins de trois ans. Il y a peu, les remplaçants s’appelaient Lavezzi, Lucas, Pastore ou encore Rabiot. Des joueurs, tous internationaux, voués à être des titulaires en puissance. Ce n’est plus le cas, même si peu de clubs peuvent se vanter de pouvoir présenter un onze cohérent quand quatre titulaires, notamment des offensifs, se retrouvent sur la touche. Depuis 18 mois, le karma a décidé de dribbler le PSG avec une précision chirurgicale. Neymar, recruté 222 millions d’euros pour permettre au club de franchir un cap en C1, n’aura finalement disputé qu’un seul match de phase éliminatoire de Ligue des champions depuis qu’il est dans la capitale. Cette scoumoune, conjuguée à une gestion de l’effectif aléatoire, donne l’impression que le PSG va se présenter à Toulouse avec une seule idée en tête : en finir avec ce putain de marabout.

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