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« Les gens me disent “T’es le mec du ralenti, toi !” »
À 30 ans, l’humoriste anglais Karl Porter a vu sa célébration en slow-motion faire le tour des réseaux sociaux et cumuler des millions de vues. Une belle occasion pour se pencher sur la nouvelle célébrité et l'amour pour Liverpool de celui qui a grandi…à Manchester.
Ta célébration en slow-motion est devenue virale récemment. Comment as-tu vécu ce succès soudain ?
Je ne m’attendais vraiment pas à ce que ça prenne des proportions pareilles. Donc ça a été vraiment incroyable. Les retours sont extraordinaires. Ça a été comme des montagnes russes pour moi ces derniers temps. J’ai été interviewé par ESPN l’autre jour ! Le week-end dernier, je me baladais avec ma copine et des potes, et des gens couraient vers moi au ralenti pour me demander une photo !
C’était la première fois que tu la faisais sur scène ?
Ce n’était pas la première fois, non. Je la fais depuis environ six mois. Mais je l’ai perfectionnée, j’ai ajouté des détails, et là, je trouvais que c’était le bon moment pour l’enregistrer et que la vidéo soit publiée.
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Tu te souviens de la première fois où tu as testé cette célébration ?
Je suis un immense fan de foot. J’ai toujours regardé plein de matchs. Et quand j’étais petit, j’imitais déjà les célébrations des buteurs. Mais à l’époque, ce n’était pas pour faire rire les autres, c’est juste que j’étais à fond dans le foot ! Dans mes sketchs, je mets toujours beaucoup de rythme et d’énergie. Mais là, je me suis dit que de la faire au ralenti, ça pouvait me permettre de vraiment montrer toutes les émotions du buteur. Donc j’ai essayé sur scène, et les réactions ont été très positives dès le départ.
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Certains y voient une célébration de Drogba, d’autres celle de Konaté à Liverpool. Qui t’a réellement inspiré pour ce sketch ?
Ça me fait plaisir qu’on parle de Konaté, parce que je suis un grand fan de Liverpool. Mais en vrai, je n’ai copié aucun joueur. Bien sûr, j’ai vu Drogba jouer tous les week-ends quand j’étais plus jeune, et je sais qu’il envoyait des glissades sur les genoux parfaites, sous la pluie. Mais ce n’est pas forcément basé sur un joueur. Beaucoup de joueurs, lorsqu’ils glissent sur les genoux, montrent leurs émotions au moment où ils se rapprochent des supporters. Donc c’était la plus facile à imiter et à refaire sur scène.
Quelle est la clé de la réussite de ta célébration au ralenti ?
La clé, c’est de montrer l’excitation au moment où tu viens de marquer et que tu t’apprêtes à célébrer avec tes supporters !
Tu t’entraînes tous les jours pour la perfectionner ?
Je n’ai pas l’habitude de répéter mes sketchs avant de monter sur scène. J’essaie d’améliorer la célébration à chaque passage. Il y a six mois, ce n’était même pas au ralenti, par exemple ! Je voulais juste imiter un buteur qui marque à la 90e. Puis j’ai modifié légèrement le truc au fur et à mesure, et on est arrivé à ça.
Quelle est la meilleure célébration de l’histoire du foot à tes yeux ?
Étant un grand supporter de Liverpool, pour moi, la meilleure de l’histoire, c’est Steven Gerrard qui va embrasser la caméra après avoir marqué à Old Trafford, quand on a battu United 1-4, en 2009. La pire ? Sûrement Shefki Quki, qui jouait à Blackburn. Il sautait dans les airs comme une grenouille et retombait sur son torse. En vrai, c’était une super célébration, mais on avait peur pour lui. Il sautait vraiment haut et retombait sur le torse. Je ne sais pas comment il va aujourd’hui, mais j’espère que tout va bien !
Qu’est-ce qui rend les célébrations si spéciales pour les joueurs et les supporters ?
Pour moi, c’est la connexion avec les supporters. Les joueurs font ça pour montrer aux supporters ce que cela représente pour eux. Et puis récemment, avec les réseaux sociaux, j’ai adoré les célébrations que les joueurs préparent pour des enfants, notamment ceux qui traversent des difficultés. Donc, oui, pour moi, c’est la connexion avec les supporters.
Tu viens de Manchester, mais tu supportes Liverpool. Comment ça se fait ?
Je vis à Blackpool, mais je viens de Manchester. Et oui, je supporte Liverpool. Ce n’est pas très convaincant, j’imagine ! C’est bizarre, hein. Mais j’ai commencé à suivre le foot assez tard, vers 8 ans, et j’ai tout de suite accroché avec Liverpool, avec Gerrard et Owen notamment. Bon, vu qu’Owen a signé à Man United ensuite, il est descendu dans mon estime, mais pour moi, Steven Gerrard est le meilleur joueur de l’histoire du club. En tout cas, mon préféré. Mes deux grands frères supportent Manchester United, donc le derby peut être agité dans la famille. Mais bon, la dernière fois qu’on a joué contre eux, on a gagné 7-0, donc ça va ! Globalement, quand tu es fan de Liverpool à Manchester, il faut juste faire un peu attention, pas te balader n’importe où avec ton maillot sur le dos.
Qu’est-ce que tu penses de Manchester City qui domine le football anglais ces dernières années ?
Je dois tirer mon chapeau à City. C’est une machine hyper bien huilée, avec le meilleur entraîneur, des joueurs incroyables, et surtout, ils sont hyper constants. Mais sur les cinq dernières années, on a été leurs seuls rivaux. Je sais qu’Arsenal aurait pu remporter le titre l’an passé, mais si on regarde la régularité, Klopp et Pep sont dans un autre monde. On n’a pas vu de rivalité comme ça en Premier League depuis longtemps. Je crois qu’on a terminé trois fois le championnat avec plus de 90 points, ce qui est suffisant pour gagner n’importe quel autre championnat. Mais on n’en a gagné qu’un, parce que City est juste monstrueux.
En France, certains t’ont trouvé une ressemblance avec Will Still, l’entraîneur de Reims. Tu vois qui c’est ?
C’est l’entraîneur hyper jeune, non ? Son club devait payer une amende à chaque match parce qu’il n’avait pas son diplôme, c’est ça ? Je me souviens de cette histoire sur les réseaux sociaux. Bravo à lui, il vit son rêve ! Je lui souhaite le meilleur.
Tu penses qu’un joueur va reprendre ta célébration au ralenti ?
Le week-end dernier, ma copine m’a dit : « Imagine si un joueur de Liverpool fait ta célébration au ralenti ! » Ce serait incroyable, la cerise sur le gâteau. Je pourrais prendre ma retraite après avoir vu ça, honnêtement ! Thiago Alcantara est mon joueur préféré actuellement, mais j’imagine bien Darwin Núñez le faire, il devient un peu fou après avoir marqué !
Tu n’as pas peur de devenir « le mec sur internet qui fait la célébration marrante » pour les cent prochaines années ?
Tous les gens qui me reconnaissent me disent : « T’es le mec du ralenti, toi ! » Donc j’ai accepté que c’était mon destin. Je vais être connu pour être le « slow-motion guy ». Mais bon, ça fait un peu super-héros, donc ça me va !
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Propos recueillis par Paul Piquard