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Karim Leklou : « Le crochet à la Thomas Hässler est mon arme fatale »

Propos recueillis par Lhadi Messaouden
Karim Leklou : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le crochet à la Thomas Hässler est mon arme fatale<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Vu dans Un Prophète, Les Géants et La Source des femmes, Karim Leklou est fan du PSG et revient sur sa passion foot. Entre un crochet de Thomas Hässler et les courses effrénées de Cisco Llacer. Rencontre avec un romantique.

Quel est ton rapport au foot ?

Je matais énormément de matchs avec mon père à la télévision. Je jouais un peu avec mes potes quand j’étais petit, mais je n’ai jamais évolué en club. Après l’école, pendant les vacances, j’allais taper dans le ballon pour le plaisir. Mais j’ai toujours eu deux pieds gauches alors que j’étais droitier. Je compensais avec le physique. Savoir compenser, ça aussi c’est le football. J’ai toujours apprécié la technicité dans ce sport, mais la mienne n’était pas vraiment au point. En revanche, il y a un dribble que je maîtrisais à la perfection : le crochet de l’Allemand Thomas Hässler. Il avait ce dribble où il crochetait l’adversaire et j’arrivais à reproduire ce geste. C’était mon arme fatale. Le problème, c’est que les mecs avaient compris comment je fonctionnais, il fallait que je trouve autre chose, alors on mettait l’épaule. Pour résumer, je suis un taré de ballon. C’est une constante dans ma vie.

Quel est ton premier souvenir de football ?

Je regardais les matchs de la Coupe du monde 1990 en Italie avec mon père. Je retiens un truc : Diego Armando Maradona. Sa passe décisive contre le Brésil en huitièmes de finale… Exceptionnel. « Totò » Schillaci, lui aussi, il me rendait fou avec son nom. Je me souviens que je sortais de l’école le plus vite possible pour ne pas louper les rencontres du Mondial. Étant donné que l’année scolaire n’était pas terminée, je faisais le forcing pour me coucher un peu plus tard. Je voulais impérativement voir le Cameroun de Roger Milla. Les joueurs de l’époque avaient tellement de la gueule… Le football était romantique. Maradona pouvait dribbler toute l’équipe adverse malgré son ventre rebondi. Impossible de voir un truc pareil aujourd’hui.

C’est quoi ton meilleur souvenir ?

C’est compliqué. Il y en a plusieurs à vrai dire. J’ai eu la chance de voir Ronaldinho jouer au Parc des Princes. Un joueur magique. Le genre de gars pour qui tu payes ta place. Je retiens aussi le quart de finale de Coupe du monde de Zidane en 2006. Ce n’était pas France-Brésil. C’était Zizou contre la Seleção. Ce jour-là, Zidane, c’était les beaux-arts. Enfin, je garde en mémoire le Roberto Baggio de 1994. Ce mec n’était pas clair ! Après, je le redis, je suis un romantique. Amara Diané qui sauve le PSG de la relégation contre Sochaux, ça aussi, c’était fort.

En parlant d’Amara Diané, tu es supporter du PSG. Et tu as reçu deux prix d’interprétation pour un film qui s’intitule Marseille la nuit. Paradoxal, non ?

C’est drôle comme questionnement. À vrai dire, ce long-métrage se déroule à Limoges. Je joue le rôle d’un jeune homme qui rêve de quitter la ville avec un ami pour aller à Marseille. Il rêve d’aller ailleurs, de s’évader… Évidemment, c’est de la fiction. En tout cas, c’était un rôle très sympa à jouer.
Les moments de galère font partie de moi. J’ai un profond attachement pour cette époque des mecs qui mouillaient le maillot comme Francis Llacer.

Plus sérieusement, quand est-ce que tu es devenu fan du Paris Saint-Germain ?

J’étais vraiment tout gosse. C’était à la reprise du club au début des années 90 par Canal+. J’ai grandi au rythme des exploits européens de l’équipe. Ginola, Weah, Valdo… Une génération incroyable. Depuis cette époque, je suis Paname. Les matchs contre le Bayern, le Real et le Barça ont bercé mon enfance. Mais je retiens aussi les défaites, les mauvais championnats, les transferts bizarres comme celui de Reinaldo. C’était la Française des jeux pour qu’il marque, lui. Ce PSG capable de battre les plus grands d’Europe et de tomber derrière contre Gueugnon me faisait vibrer.

C’était un peu la lose de supporter Paris au début de ce siècle…

Pourtant, ça avait bien commencé. Début des années 2000, on avait beaucoup d’espoirs avec la génération Dalmat-Anelka. Mais ça a tourné à la catastrophe, notamment avec cette défaite contre Sedan (1-5). On n’avait rien respecté ce jour-là. Ces moments de galère font partie de moi. J’ai un profond attachement pour cette époque et les mecs qui mouillaient le maillot comme Francis Llacer. Après une telle période de disette, on apprécie encore plus les succès d’aujourd’hui.

Justement, quel regard portes-tu sur le PSG actuel ?

C’est une très bonne chose de voir les joueurs qu’on a actuellement. Avec eux, on peut prétendre à une victoire finale en Ligue des champions. C’est super, mais je regrette un peu la hype qui règne autour du club et du Parc des Princes. C’est un peu dommageable, d’autant plus que même les supporters se transforment en consommateurs. C’est triste comme expression, mais ce n’est pas exclusif au PSG. Mais ça reste une bonne chose pour la Ligue 1 d’avoir une telle locomotive. Si Paris n’était pas là, on se ferait chier. Quand tu vois qu’en Angleterre, ils peuvent recruter n’importe qui grâce aux droits télévisuels, c’est dingue. Si t’enlèves Paris, Lyon, Monaco et Marseille, il y a de quoi se tirer une balle. Quand tu vois un Payet partir pour un club de milieu de tableau en Premier League, tu t’interroges sur l’ambition du championnat français. De toute façon, je trouve que le romantisme et la tendresse se perdent dans le football actuel.

En parlant de tendresse, tu te dis quoi en voyant Stambouli le Marseillais s’engager à Paris et Lassana Diarra le Parisien partir pour la Canebière ?

Faut être terre à terre. C’est leur boulot. Il faut respecter leur choix de carrière. Il ne faut pas tomber dans une dérive du genre « le gars a grandi dans telle région, donc il ne peut pas jouer pour tel club » . Je n’apprécie pas cette pensée, il y a quelque chose de fascisant derrière ça. Je souhaite bonne chance aux deux. N’oublions pas qu’une carrière de footballeur est courte. Les deux étaient en perdition, l’un allait signer à Watford et l’autre n’avait plus de club depuis un an. Qu’ils puissent se relancer est une excellente chose.
Je vois bien Zlatan et Suárez dans un Expendables 4 avec Luis dans le rôle du méchant cannibale et Ibra qui le tue à la fin du film avec un high-kick.

Le recrutement de la Stamboule est étiqueté Laurent Blanc. Beaucoup d’observateurs critiquent sa gestion du PSG. C’est ton cas ?

Il a prouvé l’an dernier avec sa double confrontation contre Mourinho qu’il s’était amélioré. Derrière, il se fait plier par la MSN qui détruira par la suite le Bayern. Il ne faut pas l’oublier. Je pense qu’il a passé un palier en éliminant les Blues. Je comprends les remarques sur le transfert de Stambouli. Ce n’est pas très excitant comme perspective, mais laissons-lui du temps. Si, en contrepartie, on accueille Di María, on aura tous oublié. Après, pour le côté glamour du Cévenol, on repassera. Il n’a pas la classe de Carlo ou la communication de Luis. De toute façon, c’est impossible d’imiter un mec qui fait jouer Llacer à la place de Ronnie et qui fait de la samba contre l’OM. Pour en revenir à Blanc, il a fait un truc historique en France avec le quadruplé et il se fait éliminer en Ligue des champions par un mec qui aurait dû bosser pour Charal. Il y a pire comme bilan.

Le cinéma a tenté quelques fois de produire des films sur le football. Ça n’a pas toujours été un franc succès. Ce serait quoi un bon film sur le foot à ton avis ?

Cinématographiquement parlant, le football est très difficile à traiter. C’est très très dur. Il faut se poser plusieurs questions : quelle histoire filmer autour du ballon ? Quel message faire passer ? Dès qu’on touche au foot, on a l’habitude de mettre tout et n’importe quoi. Si tu fais un film sur les joueurs, les acteurs devront suivre une préparation pour apprendre à jouer, à se déplacer comme des footballeurs. Parmi les films qui ont réussi à faire cela, il y a Les Petits Princes qui parlait d’un sujet très intéressant. Looking For Eric est un autre exemple qui prouve qu’on peut faire de bons films sur le football.

Certains joueurs comme Ibrahimović ou Suárez feraient d’excellents acteurs, tu ne penses pas ?

Zlatan et Suárez dans un Expendables 4 avec Luis dans le rôle du méchant cannibale et Ibra qui le tue à la fin du film avec un high-kick. Ce serait génial. Sinon, un gros drame social sur le Z qui n’a pas reçu son salaire, ça peut aussi se faire. Plus sérieusement, y a des joueurs comme ceux que tu as cités qui pourraient être des acteurs. Zidane en 2006, c’est de l’art. Cantona qui remonte son col, c’est du cinéma. Le football est un formidable vecteur d’émotions. Je kifferais que les gens aillent au cinéma et réagissent comme on peut le faire devant une rencontre de football.

Si on te propose un rôle dans un film sur le football, l’accepterais-tu ?

Encore une fois, ça dépend du scénario et du contenu du film. Si on me propose le rôle du supporter et que je n’ai pas besoin de préparation physique, je dis oui. J’aurais juste besoin de m’intéresser au club. Si c’est le président, le jardinier d’un club, ma réponse serait aussi positive. À partir du moment où on me donne de la liberté dans l’interprétation du rôle, ça me convient. En revanche, si c’est le rôle du footballeur professionnel qu’on me propose, j’aurais besoin de 6 mois-un an pour ressembler à un vrai footeux. Je ne pense pas que mon crochet façon Hässler fonctionnera tout au long du film.

Karim Leklou sera à l’affiche dès le 12 août 2015 de Coup de Chaud, de Raphaël Jacoulot.

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Propos recueillis par Lhadi Messaouden

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